Alors que l'OM entend s'appuyer sur ses jeunes. Larry Azouni a disputé la finale de l'Euro U19 avec l'équipe de France. Pour autant...
Les joueurs de l'OM qui s'illustrent dans les sélections de jeunes de l'équipe de France ces dernières années ne sont pas légions. Pour avoir une trace marquante, il faut retourner à l'été 2004, lorsque Samir Nasri, Ahmed Yahiaoui et leur fameuse promo 1987 venaient à bout de l'Espagne de Fabregas en finale du Championnat d'Europe U17. Entre temps, il y a eu Elliot Grandin, qui, quelques mois après avoir été recruté à Caen, a disputé le tournoi de Toulon avec les Bleuets en 2008. Et c'est tout ou presque, jusqu'à ces derniers jours et la médaille d'argent récoltée par Larry Azouni en Lituanie avec l'équipe de France à l'Euro des U19.
Si l'ancien du Burel n'a pas gagné, il a néanmoins marqué les esprits. Xavier Gravelaine, qui commentait la finale pour Eurosport, n'a pas hésité à le qualifier de meilleur joueur français dans ce match contre la Serbie. "Je me suis senti bien. Dans mon rôle de récupérateur, j'ai essayé de grappiller un maximum de ballons, de jouer vers l'avant. J'ai pris plus d'initiatives que dans les matchs précédents, surtout quand on était menés" nous expliquait-il vendredi. Ce tournoi a été évidemment passé au peigne fin par les recruteurs du monde entier. Un coup d’œil sur leurs rapports permet d'identifier les quatre éléments forts des petits Bleus. Pratique, ils évoluent dans les quatre plus grands clubs français : il y a Adrien Rabiot au PSG, encensé par Ancelotti, prêté à Toulouse la saison dernière, aujourd'hui conservé dans le groupe par Laurent Blanc. Yassine Benzia, que Lyon couve pour en faire le nouveau Benzema et qui a fait 13 matchs avec les Gones l'an dernier. Anthony Martial, que Monaco n'a pas hésité à recruter pour 5 millions d'euros à l'OL. Et donc Larry Azouni. Qui n'a joué que 19 minutes en pro avec l'OM, lors du match sans enjeu à Limassol en Europa League la saison dernière.
Une situation assez paradoxale quand on sait que le club marseillais assure depuis plus d'un an vouloir s'appuyer sur les jeunes du cru. Et si le niveau des éléments du centre de formation phocéen est régulièrement pointé du doigt, Azouni a été sélectionné toute la saison par Francis Smerecki. Il y a quelques mois, le principal intéressé confiait entre les lignes que c'est un peu ce qui l'empêchait de douter : "La sélection, on peut dire vraiment que c'est un bol d'air. Attention, c'est loin d'être la galère à l'OM hein, mais c'est un cadre différent du quotidien, ça stimule". C'est un fait, à Marseille, Azouni passe derrière son compère Abdullah, déjà pro. La saison dernière, celui qui peut jouer au milieu comme en défense avait montré quelques signes d'impatience lorsque Raffidine Abdullah faisait la bascule avec les pros et pas lui. Azouni se dit peut-être que la première étape de sa carrière est plutôt longue. "Je ne sais pas encore ce que je vais faire. Avec les dirigeants, on avait envisagé la possibilité que je sois prêté, mais avec l'Euro, on verra à mon retour" confiait-il à propos de son avenir. Pour les dirigeants, son cas va devoir être réglé rapidement.
Si Azouni n'a pas encore signé pro avec l'OM, il est lié au club phocéen jusqu'en 2014. Il peut partir en prêt en Ligue 2, Marseille sera toujours prioritaire pour l'engager. Mais aujourd'hui, des clubs comme Newcastle ou l'Udinese n'hésite plus à faire leur marché dans l'antichambre de l'élite française. Azouni et son Euro réussi peuvent donc vite attiser les convoitises. Alors que Mehdi Benatia, non conservé à l'époque, s'est engagé cet été avec l'AS Roma, la direction marseillaise veut éviter de donner du grain à moudre à ses détracteurs. Et si la solution la plus simple, c'était de donner pleinement sa chance à Azouni avec les pros ?