L'édition 2016-2017 de l'OM est encore loin d'avoir son visage définitif. Pour l'instant, difficile d'être optimiste. Si Bedimo, Sakai, en fin de contrat, sont arrivés en compagnie de Khaoui, joueur de Tours, les supporters voient surtout que le dernier 13e de Ligue 1 se sépare notamment de Mandanda, Batshuayi, Mendy, Nkoulou, Isla, Thauvin, Manquillo, Fletcher, Barrada, Ocampos et Romao. On peut donc même y rajouter Lucas Silva ou encore De Ceglie pour en faire un onze entier qui déserte le club. Inquiétant ? Des renforts vont arriver, forcément. En attendant, Franck Passi, confirmé dans ses fonctions, travaille avec un noyau dur. Une équipe où il y a beaucoup plus de défenseurs que d'attaquants, et ça pourrait ne pas être le fruit du hasard.
Lorsqu'il a repris en main l'équipe, l'ancien adjoint a fait jouer pour les derniers matchs de la saison l'OM en 4-4-2. Fletcher en point de fixation avec Batshuayi qui rode pas loin, deux joueurs dans les couloirs à choisir entre Barrada, Nkoudou, Alessandrini et Thauvin et deux milieux de terrain pour colmater les brèches et soulager la défense, dans l'idéal Lassana Diarra et Isla. Un schéma plus ou moins déjà utilisé par Michel, pour ce qui était peut-être le match le plus innovant des Olympiens la saison passée, le nul 1-1 sur la pelouse de Bilbao. Pour laisser Cabella en meneur de jeu derrière les attaquants, le technicien espagnol avait demandé à Isla de se décaler sur le côté droit. A sa prise de fonction, Passi constate que ses deux milieux de terrain titulaires sont à l'infirmerie. Du coup, il pare au plus pressé, et évince Cabella au profit d'un joueur qui sait tenir un couloir. Il fait simple, l'essentiel étant plus alors sur le plan mental. Mais rien ne dit que l'OM va repartir en 4-4-2 cette saison. Passi, qui participe au recrutement, veut encore un stoppeur supplémentaire, un milieu relayeur et un attaquant. Pour ce dernier poste, sa préférence va à Bafétimbi Gomis. Soit un avant-centre qui sait tout faire, autant prendre la profondeur que jouer de la tête.
Il n'est donc pas fou de penser que l'entraîneur de l'OM va tenter de remettre au goût du jour un schéma avec une défense à cinq. Pragmatique, Passi sait qu'il n'aura pas de grands moyens pour ce mercato. Autant donc faire avec les qualités des gens déjà sur place et cela pourrait s'exprimer à merveille dans un bon bon vieux 5-2-3. Si Rolando et Rekik se sont rendus coupables de quelques erreurs cette saison, ils pourraient montrer un tout autre visage en sortant d'une défense à quatre. Certes, il y aurait toujours un déficit de vitesse mais avec un vrai potentiel physique à faire valoir, surtout si le troisième larron est de la même veine, cela pourrait suffire pour jouer les outsiders en Ligue 1. Cela pourrait aussi permettre aux jeunes pousses phocéennes de s'intégrer plus facilement (Aloé, Sparagna, Andonian). Sur les côtés, Sakai et Bedimo, plus connus pour leur apport offensif, pourrait s'adapter plus facilement qu'avec un Vélodrome qui verrait d'emblée leurs soucis de marquage. Cela offrirait également deux postes juste en retrait de l'attaquant de pointe. Deux électons libres, qui profitent du travail du pivot. De quoi proposer à Rémy Cabella de donner enfin la pleine mesure de son talent sous le maillot de l'OM. C'est dans cette position qu'il avait été le plus performant, pour la réception du PSG notamment. A ses côtés, Nkoudou et Alessandrini, offrent un profil différent, avec une complémentarité probable car ils peuvent écarter et avec même un luxe de concurrence, puisqu'il ne reste plus qu'une place à prendre. Reste à savoir si dans les deux milieux de terrain chargés de faire tenir l'équilibre, l'OM pourra compter sur Lassana Diarra (et Abou Diaby).
En attendant, si le championnat commence demain, ou si rien de bien marquant ne se passe d'ici là, l'OM a de grandes chances de démarrer dans cette configuration.