Et si l'OM faisait (enfin) confiance à Zubi ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 09/01/2019 à 07:00
Arrivé au tout début du projet en octobre 2016, Andoni Zubizarreta s'est vu, tout comme Rudi Garcia, récemment prolongé par Jacques-Henri Eyraud jusqu'en juin 2021. Le signe d'une grande confiance vis-à-vis de celui censé symboliser le nouvel OM grâce à une stature et une expérience reconnues bien au-delà de nos frontières. Confiance ? Vraiment ? Difficile à dire, car depuis son arrivée, l'ensemble des observateurs s'accorde à dire que les transferts sont estampillés Rudi Garcia. Un état de fait que n'a d'ailleurs jamais vraiment contesté le président olympien, même s'il souligne régulièrement le travail collégial en matière de recrutement. Toujours est-il que ce secteur s'est raté dans les grandes largeurs, et qu'il serait bon que cela change en ce mois de janvier décisif. Pour cela, il serait temps pour Zubi d'enfiler enfin le costume, comme nous l'explique l'ancien directeur sportif d'un grand club de Ligue 1 : "Le DS, c'est la pierre angulaire du club, pas comme un coach qui est de passage. Zubizarreta, lui, semble absent des décisions en matière de mercato, même si on ne sait pas tout. Si j'étais Frank McCourt, je mettrais un terme à ce fonctionnement et je lui demanderais de prendre la main véritablement. Il doit montrer sa compétence, car il est là pour ça, et l'OM semble en manquer en ce moment. Il va en falloir lors de ce mercato pour identifier et combler les pièces manquantes. Les supporters l'attendent là-dessus, pas que pour son image respectable".
En effet, et cela ne date pas d'hier, les supporters olympiens - tout d'abord ravis par l'arrivée du Basque - se demandent aujourd'hui quel est son véritable rôle. Il faut dire que la quasi-totalité des transferts réalisés depuis le début de l'ère McCourt ne porte absolument pas la patte du directeur sportif espagnol, en tout cas de l'idée qu'ils s'en sont faite. Ils ne portent d'ailleurs pas de patte du tout, sachant que la majorité des joueurs arrivés depuis viennent de Ligue 1, ou ont été proposés, sans compter Payet et Mandanda qui souhaitaient revenir et Strootman qui a répondu à l'appel de son ancien coach. Le fantasme de pépites espagnoles ou sud-américaines qui accompagnait l'arrivée de Zubi a fait long feu, et il serait temps que ce dernier réveille la flamme. D'autant plus qu'il bénéficie encore d'un certain crédit, principalement dû au fait qu'il se garde bien de s'afficher en première ligne.
Une position qui semble pourtant lui convenir, lui qui ne cesse à longueur d'interviews de parler de construction, de formation, de nouvelles infrastructures, mais très rarement de recrutement. Lorsqu'il y est poussé, il révèle tout de même son rôle dans l'arrivée de Luis Gustavo. Pas bête, puisque le Brésilien reste de loin la principale réussite en la matière de ces deux dernières années, mais un peu léger quand même. Pour le reste, c'est Jacques-Henri Eyraud qui assure la promotion de son DS : "Avec Albert Valentin, ils ont analysé le centre de formation, amélioré les équipements, créé une cellule de recrutement dédiée aux jeunes, ressuscité un réseau local...". Était-il vraiment nécessaire d'aller chercher l'ancien patron sportif du Barça pour refaire les plans du centre de formation ? Pas sûr. L'autre volet sur lequel Zubi reste aux abonnés absents, c'est celui de la crise actuelle. En effet, on ne l'a pas entendu s'exprimer sur les remous que traverse l'OM, alors qu'il devrait être en première ligne, comme nous l'explique notre source : "Il s'agit du poste le plus important dans un club, et certainement celui qui demande la plus grosse charge de travail. Au-delà du recrutement, le directeur sportif tient la baraque et surtout les joueurs. Par rapport à ce que l'on entend sur le vestiaire marseillais, je pense que c'est à Zubizarreta d'intervenir et de mettre les leaders du groupe devant leurs responsabilités. C'est aussi à lui d'éteindre l'incendie devant la presse. Mais à l'OM, j'ai clairement l'impression que le seul patron du sportif est Rudi Garcia et c'est une anomalie. D'ailleurs, pour moi, c'est le directeur sportif qui doit recruter le coach, et là, j'ai l'impression que ça a été l'inverse. Cela explique la discrétion de Zubi dans le recrutement. Je serais lui, je prendrais les choses en main, quitte à créer un clash, ou alors, je m'en irais. Il est entouré d'un coach omnipotent et d'un président sans expérience dans le football professionnel. C'est à lui de se faire sa place, et ce n'est pas le cas pour l'instant".
Aujourd'hui, la crise sportive étant largement déclarée, Zubi doit sortir du bois, et sortir surtout son carnet d'adresses pour nous sortir de là. Son image n'est pas encore écornée, alors autant en profiter.