Et si c'était la saison de Morgan Sanson ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 01/08/2018 à 07:00
C'est le fameux recrutement de l'intérieur. Pour le premier match de championnat, Lucas Ocampos, touché dès le deuxième match de préparation, risque bien de ne pas être de retour à 100%. Pour le remplacer, Rudi Garcia aurait pu se dire qu'il allait compter sur une recrue, offrant une vraie alternative à l'Argentin, voire relancer des éléments qui reviennent de prêt comme Saîf Khaoui ou Rémy Cabella. Il se dirige vers une autre formule avec un Dimitri Payet dans le couloir gauche et Morgan Sanson dans un poste de numéro 10. Evidemment, ça, c'est sur le papier, car une fois sur le rectangle vert, les deux hommes permutent, Payet n'étant pas un grand adepte du repli défensif. L'ensemble tient grâce à l'activité de Sanson, qui s'est montré également à son avantage en préparation lorsqu'il a fallu jouer qu'à deux au milieu alors que Luiz Gustavo était libéro. Malgré un petit bobo au genou, l'ancien Montpelliérain est en pleine forme. Et si les supporters attendent des recrues de pieds fermes, celui qui pourrait se faire une place dans le onze, c'est bien le "petit Morgan".
Car paradoxalement, même s'il est le 6e joueur de l'effectif à avoir le plus de temps de jeu la saison passée, il n'a pas un poste indiscutable. Lucas Ocampos par exemple a beau avoir moins joué l'an dernier, au moment de dessiner une équipe-type de l'OM il apparaît plus facilement à gauche qu'un Sanson qui a joué un peu partout. A la récupération quand il fallait pallier à l'absence de Luiz Gustavo, que ce soit pour suspension ou pour cause de pige un cran plus bas comme ce fut le cas en fin de saison mais aussi en milieu offensif. Si Sanson a sorti de super matchs, comme par exemple à Bordeaux, la frustration de ne pas évoluer à son véritable poste ne l'a pas lâché de toute la saison. Après la déroute contre Rennes (1-3) on a beaucoup parlé de l'abandon par Garcia du 4-3-3 et de Maxime Lopez qui a perdu gros sur le coup, se retrouvant même 19e homme quelques jours plus tard à Amiens. Mais c'est peut-être Sanson qui a le plus perdu sur le coup. Ce rôle de relayeur, 8 comme sur son maillot, lui allait comme un gant. Il pouvait ainsi faire parler sa technique, son goût du collectif, mais aussi sa capacité à harceler le porteur, à récupérer des ballons dans les pieds de l'adversaire comme son physique de base ne le laisserait supposer. Un gros potentiel qu'il avait montré lors de sa première demie-saison olympienne où il s'était avéré être la meilleure recrue de l'hiver, devant un Payet, son feuilleton et son indemnité de transfert trois fois plus élevée. En 2016/17, Morgan Sanson avec l'OM, c'était une action décisive toutes les deux titularisations (16 titularisations, 1 but, 7 passes décisives). En 2017/18, c'est devenu une action décisive toutes les trois titularisations (45 titularisations, 12 buts, 3 passes décisives). Des statistiques que la plupart des milieux de terrain de Ligue 1 rêveraient d'avoir, même les internationaux italiens du Paris Saint-Germain. Mais voilà, concernant Morgan Sanson et son potentiel, tout Marseille a quand même l'impression qu'il n'a pas encore explosé.
Comme Lemina ou Imbula, il aurait pu quitter le club phocéen sans jamais exploser. En début de mercato, il était annoncé à Chelsea, Tottenham et Arsenal. Une ficelle un peu grosse pour tenter d'obtenir une prolongation. Ce qui n'a pas vraiment été au goût de Jacques-Henri Eyraud, qui a fait savoir que ce n'était pas la priorité du moment. Chaque chose en son temps. Va pour des discussions plus tard dans la saison. De toute façon, le joueur est sous contrat jusqu'en 2021. A lui de prendre les choses en main, en exploitant enfin tout son potentiel, alors qu'il aura 24 ans dans quelques semaines. Pour l'instant, il est un joueur qui grime ses chaussures en noir car il n'a pas réussi à se mettre d'accord avec les équipementiers qui le courtisent. S'il parvient à devenir titulaire indiscutable, les propositions vont affluer : de la part des marques, de la part du club, de la part des championnats étrangers. A lui de jouer. Pour l'instant, sa préparation est bonne, mais, comme vous pouvez le voir dans sa réaction après Béziers, il reste légèrement crispé au moment d'évoquer son positionnement sur le terrain. Son pressing haut en jouant numéro 10 a permis à l'OM de marquer quelques buts en préparation. S'il démarre de la même manière en championnat, ce sera un nouveau casse-tête pour un Rudi Garcia qui ne demande que ça.