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Saison

Et si Alessandrini passait dans l'axe ?

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 22/07/2016 à 07:00

Et si Alessandrini passait dans l'axe ?Et si Alessandrini passait dans l'axe ?

Au milieu d'une forêt de joueurs de l'Ajax, Romain Alessandrini a débloqué la situation. Alors que le score était de 1-1, le numéro 11 a enchaîné des petits pas et une frappe soudaine, peu académique mais spontanée, qui a surpris le portier adverse. L'espace d'une action, Romain Alessandrini est redevenu ce joueur excitant qu'il était à Rennes. Qui sortait des sentiers battus, qui tentait des gestes que les autres n'osaient pas faire. Un joueur spectaculaire mais pas nonchalant pour autant. Un vrai taureau. L'histoire "à la Gignac", espérée secrètement par ceux qui croient toujours en lui, pouvait alors être en marche : après deux saisons difficiles et une cote au plus bas auprès des supporters phocéens, APG s'était refait une santé lors de la préparation de sa troisième saison, pour être enfin au top physiquement et reprendre du bon pied son histoire avec son club de coeur. Pour savoir si Alessandrini va marcher dans les pas du buteur des Tigres, il va falloir attendre encore un peu. Car en première période de ce match de pré-saison à Béziers, c'était encore le jumeau maléfique qui était sur la pelouse : le mauvais Alessandrini, agaçant même pour ses coéquipiers, qui se bat surtout pour tirer lui les coups francs. En pleine préparation, l'ancien joueur de Clermont y voit une explication physique. "J'étais un peu emprunté physiquement, j'ai eu deux périodes. Mais j'étais mieux en seconde. J'ai essayé de faire jouer les autres, de faire des appels, c'est encourageant pour la suite" concède-t-il. C'est aussi qu'il jouait à un autre poste : pas sur le côté droit, mais dans l'axe, en position d'attaquant. 

Solution temporaire ?

Déjà à Nîmes, Franck Passi l'avait essayé à ce poste. Il y a quelques mois sur le plateau du Talk Show, Yvan Le Mée jurait qu'il n'était jamais aussi bon que dans l'axe. Mais l'agent de joueur imaginait alors son poulain évoluer juste derrière l'attaquant, pas tout seul en pointe. Sauf que l'idée n'est pas totalement folle. Romain Alessandrini ne sera peut-être jamais un attaquant de surface mais il peut rendre bien des services à ce poste : il propose des solutions, n'a pas peur d'aller au contact pour peser sur les défenses et surtout tente de remiser pour ses partenaires. "Le coach fait appel à moi à ce poste. J'essaie de m'adapter, de donner le meilleur, mais c'est un poste différent" analyse-t-il après coup. Sa prise de risque, qui peut être un handicap dans le couloir droit lorsqu'il s'agit de construire des actions, est bienvenue au poste d'avant-centre, où il n'y a pour l'instant que le jeune Antoine Rabillard. Certes, l'OM devrait recruter Bafétimbi Gomis, Aaron Leya Iseka et Clinton Njie pour résoudre ses problèmes offensifs. Mais est-ce que ces éléments vont s'engager définitivement avec le club phocéen ? Quand est-ce qu'ils seront prêts physiquement ? En attendant, Romain Alessandrini est là, autant s'en servir. Surtout que ça ne pourrait pas être le cas plus tard. 

Pour en finir avec l'épisode Bielsa

Annoncé à la Lazio Rome en même temps que Marcelo Bielsa, Alessandrini n'a pas nié après cette rencontre amicale contre l'Ajax qu'il y a eu des contacts. "Ca fait partie du football. Après, il n'est plus là donc ça ne sert à rien d'en parler". Ne pas en parler, c'est la stratégie de l'Argentin. On ne saura donc jamais vraiment si le natif de Rosario voulait le récupérer. Si cela se trouve, c'est un petit coup de communication pour réhabiliter le joueur auprès des supporters : "non, ce n'est pas le traître maintes fois décrié, la preuve". En même temps, ça ne serait que justice. Tout le désamour d'Alessandrini se base sur une interview où il a eu le malheur de dire ce qu'il pensait. Il était loin d'être le seul à le penser dans le groupe, loin d'être le plus véhément. Mais c'est lui qui a pris pour tout le monde. Son exemple a servi, derrière, d'autres ont loué le travail de l'Argentin alors que sur le moment, ils faisaient tout pour le discréditer... Aujourd'hui, Alessandrini aimerait se décoller cette étiquette : "J'ai à coeur de donner une autre image que ce que j'ai pu montrer ces deux dernières saisons. Même si je me suis donné à fond, j'ai souvent été blessé. Après, dans le football tout peut aller très vite donc on verra bien". 

Toujours sur le départ

Une réponse évasive car son départ n'est pas à exclure. Il le fait encore mieux comprendre lorsque le sujet du brassard de capitaine est évoqué : "C'est plaisant. Après on verra bien comment je vais attaquer cette saison". C'est que la Lazio Rome est toujours sur les rangs, et a coché son nom comme successeur potentiel d'Antonio Candreva. Découvrir la Série A peut être agréable, mais Alessandrini n'a rien contre le fait de continuer à l'OM. Seulement, il connaît les règles. Le club veut encore vendre, et il est sur le départ, au moins autant que Rolando, qui a le même salaire que lui, un des plus élevés de l'effectif désormais. Mais à la différence du Portugais, Alessandrini évolue dans un secteur où les solutions de rechange ne sont pas nombreuses. Et puis surtout, maintenant, il peut jouer à deux postes. 

> Vous pouvez retrouver son interview en vidéo.