Avant le match aller contre Arles-Avignon en septembre dernier, l'équipe de Didier Deschamps était déjà sous pression après une série de contres performances en début de saison. Plus de quatre mois après, à l'heure du match retour face à l'ACA, rien n'a évolué à l'OM. L'équipe se cherche toujours et encore.
Toujours pareil
Sans concession, le non-match à Monaco est venu nous le rappeler. "Dans le jeu, c'est largement insuffisant, assène Benoît Cheyrou. Quand on gagne, ça passe plus facilement inaperçu... mais ce qu'on a fait à Monaco, c'est dans la continuité des matchs que l'on fait depuis le début de la saison." Le constat est là : l'OM ne produit pas un jeu efficace et convaincant. Qui a le souvenir d'un match particulièrement abouti cette saison ? Hormis celui au Spartak ou contre Monptellier, on peut toujours chercher.
Aussi, l'OM n'arrive pas à être constant. Il reste branché sur un courant alternatif qui commence à agacer : après deux prestations enthousiastes contre Bordeaux et Auxerre, difficile d'expliquer l'indigente copie rendue à Louis II. "On est en train de retomber comme en première partie de saison, remarque Steve Mandanda. On devient irrégulier, et en étant comme ça, on ne va pas y arriver."
Le plus effarant est d'entendre Didier Deschamps dire après le match à Monaco que "les choses élémentaires n'ont pas été bien faites". Comment à ce stade de la saison les Olympiens peuvent-ils tomber aussi bas, en oubliant même les bases ? Il n'y qu'à voir la façon désastreuse dont les corners ont été tirés dimanche soir. "À partir de là, c'est difficile de pouvoir utiliser notre impact athlétique et notre jeu de tête" regrette Deschamps. Cela aurait pourtant pu être une des clés du match où les vraies occasions se sont faites rares.
Lucho, Rémy, Gignac : défaillances en série
D'habitude si performant dans ce domaine, Lucho n'a pas réussi un bon corner du match. Il faut dire que l'Argentin a une nouvelle fois déçu en passant à côté de sa rencontre. Même si, sans mouvement autour de lui, Lucho ne peut pas briller. Et sans Valbuena devant lui dans sa zone à droite, il perd de son influence. : "C'est le groupe au complet qui a un peu de mal, rectifie Mandanda, et pas Lucho ou tel ou tel joueur qu'il faut montrer du doigt. Mais je ne suis pas inquiet pour lui, s'il y a une personne dans l'effectif pour laquelle je n'ai pas de souci, c'est bien Lucho. C'est un très grand pro, il va nous faire gagner des matchs."
C'est là que l'on se rend compte que l'absence de Valbuena et de Brandao, deux joueurs qui se battent comme des lions sur le terrain, a pesé sur le comportement général de l'équipe. Quand il n’y a personne pour tirer les autres vers le haut, cela donne des défaillances individuelles. On pense à Gignac et Rémy qui avaient pourtant là l'occasion de briller en attaque. Que ce soit sur les ailes ou dans l'axe, le duo a rendu une partition des plus médiocres : pas au niveau un match sur deux, les deux recrues de l'été commencent à nous inquiéter sérieusement.
Car maintenant, l'OM a besoin d'hommes forts, d'éléments moteurs pour pouvoir combler l'écart qui le sépare de la tête. L'an dernier à la même époque, l'OM était au même niveau. Mais Niang, Valbuena, voire même Ben Arfa ou encore Mbia en défense avaient haussé leur niveau de jeu à partir de février pour tirer l'équipe vers le haut. Là, on attend toujours ce déclic chez certains joueurs, celui qui nous ferait espérer. Car là on désespère...
R.C.