Cet été l'OM a pris un virage important en misant sur la jeunesse. Le point sur la relève annoncée.
Cet été l'OM a pris un virage important. En misant sur la jeunesse, et en dépensant une grosse part d'un conséquent budget dédié aux transferts sur des joueurs à forts potentiels, l'OM a fait un pari sur l'avenir. Investir près de 30 millions d'euros pour recruter quatre éléments de 21 ans ou moins n'est pas commun, surtout en ligue 1. Et cela comporte des risques. Pour que ce projet sur le futur ait de l'avenir, il ne faut pas que le présent cale et il faut à tout prix maintenir le cap vers le podium en fin de saison. Interrogés en conférence de presse, Élie Baup et Souleymane Diawara parlent des jeunes recrues après 11 journées de L1.
La recrue phare du mercato, Florian Thauvin, ne brillait que lors de courtes séquences. Brillait, car depuis son but face à Reims, on est en droit de penser que le virevoltant gaucher est en train de retrouver son niveau, qui en a fait l'une des terreurs de la Ligue 1 la saison passée. Élie Baup, lui aussi, entrevoit la montée en puissance de l'ex-Lillois : "On sait qu'on a recruté un joueur à fort potentiel, d'avenir, mais qui doit être efficace immédiatement. Il a un très bon niveau pour aider le groupe. Il a eu une préparation difficile. Ses deux matchs avec les Espoirs devaient l'aider dans ses sensations, et effectivement, ça a été confirmé contre Reims. Il faut continuer avec lui."
Un autre jeune au fort potentiel est arrivé cet été. Contrairement à Thauvin, personne, ou presque, ne le connaissait. Lui, c'est Giannelli Imbula. Du haut de ses 21 printemps, il a relégué Benoît Cheyrou sur le banc, et repoussé André Ayew sur son aile gauche, alors que le Ghanéen briguait, et brigue encore, le poste de milieu-relayeur. Mais après des débuts fracassants, ponctués par une prestation de grande classe face à Arsenal et un but face à Saint-Étienne, il a disparu des radars. Un retour dans le rang expliqué par la fatigue, selon son entraîneur. "C'est quelqu'un qui est allé loin en terme de temps de jeu depuis le début de saison. Il a accusé un peu la charge de matchs, il a été avec les Espoirs, il a accumulé... C'est pas plus mal qu'il y ait eu cette coupure pour lui." Il devrait d'ailleurs profiter de la suspension d'André Ayew pour réapparaître dans le 11 de départ face à Rennes samedi.
La plus jeune des quatre recrues, Benjamin Mendy, a, lui, profité des occasions qu'il a eues sur le flanc gauche de la défense pour se mettre à son avantage offensivement. Malgré ce point positif, ses prestations sont restées moyennes en raison de son manque de rigueur défensive, qui peut s'expliquer là aussi par son jeune âge (19 ans). Enfin, Mario Lemina, arrivé dans les dernières heures du mercato, n'a pour l'instant qu'un temps de jeu très faible, avec 35 minutes disputées en 3 rencontres, dont une au poste d'arrière droit face à Reims. Pour l'instant, il chauffe sérieusement le banc.
Avec l'instauration de cette politique de jeunes, les cadres ont un grand rôle à jouer. Souleymane Diawara est conscient que l'inexpérience de certains éléments pourrait freiner la marche en avant du collectif. "C'est vrai qu'il y a beaucoup de jeunes. C'est la politique du club. C'est sûr que c'est difficile. Ce n'est pas pareil que lorsqu'il y a des joueurs d'expérience qui ont l'habitude de la Ligue des Champions. Mais on ne peut pas leur en vouloir, ils ne connaissent pas...C'est à nous de leur mettre la pression tous les jours, dans le bon sens du terme, pour qu'on puisse avancer. J'espère que les objectifs du club ne vont pas prendre autant de temps, mais tu ne deviens pas champion comme ça, il faut beaucoup d'expérience. Mais j'espère que ça va arriver." Pour résumer l'équation de cette politique, les jeunes ont besoin de temps, mais on n'a pas le temps d'attendre. Complexe.
Romain HAERING