Entre banderoles hostiles, timides encouragements et le bel hommage à Furiani, le Vélodrome aura connu une nouvelle drôle de soirée...
Lorsque les joueurs de l'OM sont arrivés aux abords du stade Vélodrome, ils ont pu apercevoir, depuis les vitres teintées de l'imposant bus officiel du club, toutes les banderoles que les Ultras Marseille avaient affiché le long du boulevard Michelet.
Le groupe du bas du Virage Sud avait été le seul à ne pas accepter la demande de Mandanda et des siens, celle de soutenir l'équipe pour cet avant-dernier match de la saison à la maison. En décidant de boycotter la rencontre, mais en se faisant entendre en dehors du stade par ces banderoles hostiles aux joueurs, les Ultras ont adopté une démarche inédite. Voici donc ce que les joueurs ont pu lire, même si certains d'entre-eux nous ont confié ne pas avoir prêter attention à ces messages (voir la réaction de Valbuena et Diarra sur la vidéo ci-contre) :
"Arrêtez de pleurer, jouez", "Professionnels ? "Respectez-vous", "Jouer c'est bien, gagner c'est mieux", "Honte à vous", "Nous ne sommes pas à vendre : vous si", "Notre soutien ne se négocie pas", "Ce soir on va au pub et vous ?"
Une fois rentrés dans le stade, les Olympiens ont pu constater qu'une fois de plus, les travées du Vél' étaient bien peu remplies. Selon notre estimation (puisque le club communique des chiffres qui tiennent compte des abonnés, ce qui donne à chaque fois près de 40 000 spectateurs officiels !) il y avait environ 20 000 spectateurs durant la rencontre.
Comme prévu, les groupes de supporters ont encouragé l'OM, les bâches étaient de nouveau à l'endroit, mais les noyaux étaient bien maigres et l'ambiance timide. "Dernier ultimatOM" pouvait-on lire au virage Nord. Au Sud, les South Winners avaient eux décidé de poursuivre leur cabale contre Didier Deschamps en déployant la banderole : "Après Monaco, tu nous coulés. Gerets reviens", tandis que plusieurs étendards "Deschamps casse-toi" avaient fleuri dans la tribune du SW87. "Ce n'est pas agréable, cela concerne une trentaine de personnes, ils ont la liberté de s'exprimer" dira Deschamps après le match.
On préfère les banderoles déployées pendant l'hommage aux victimes de Furiani auquel les supporters marseillais se sont bien évidemment associés : "5 mai 92, Furiani on n'oublie pas" , "Pas de match samedi, parce qu'on n'oubliera jamais Furiani", "Furiani Mai Piu" (Furiani plus jamais).
La minute d'applaudissement avant le coup d'envoi donné par les enfants des victimes de Furiani ainsi que la petite communion après le coup de sifflet final entre les joueurs (enfin, une partie) et le public (enfin, une partie) auront été les deux seuls moments appréciables d'une triste soirée. "Oui c'est triste de voir le Vélodrome comme ça" concèdera Jean Fernandez dans les couloirs du stade, lui qui a connu un Vélodrome bien plus passionné. Vivement la saison prochaine, et vivement 2014 avec le nouveau stade, car à la vue de la tribune Ganay quasiment achevée, c'est déjà impressionnant ! Il faudra juste penser à la remplir...
(Photos Copyright © Le Phocéen)
Rémi Chabert