En attendant Gignac et Remy...

L’équipe qui débute la rencontre est sensiblement remaniée par rapport à celle des deux matchs précédents. Didier Deschamps a fait le choix de l’expérience en titularisant d’entrée de jeu Vitorino Hilton et Benoît Cheyrou. Avec le retour de suspension de Brandao, l’équipe ressemble un peu plus à celle de l’année dernière.

Les Marseillais vont tout de suite prendre la direction des opérations et exercer un pressing très haut dans le camp lorientais. On sent une vraie envie de prouver et une sérénité retrouvée. Gaby Heinze ouvre d’ailleurs rapidement le score suite à un coup de pied arrêté mal repoussé par la défense lorientaise. Les Phocéens en confiance confisquent alors le ballon pendant une bonne partie de la première mi-temps en faisant preuve d’une belle maîtrise technique. L’équipe est bien en place et la défense olympienne prend régulièrement le dessus sur les attaquants adverses, mis à part sur une balle en profondeur pour Kévin Gameiro qui bute sur un Mandanda des grands soirs.

En seconde période, les Lorientais reviennent sur la pelouse avec d’autres intentions. Ils évoluent un cran plus haut et sont plus présents dans les duels. Ils se montrent plus dangereux face à une équipe de l’OM qui semble émoussée physiquement. Didier Deschamps décide alors de faire entrer du sang neuf pour redynamiser son équipe. Il sort Cheyrou qui manque logiquement de rythme et Valbuena qui a été un peu décevant. Le match perd en intensité et les Marseillais vont se mettre à l’abri grâce à une frappe de Taiwo à l’entrée de la surface.

Ce but arrive juste après une grosse occasion lorientaise annihilée par le travail conjugué d’Hilton et Mandanda. Le banc olympien respire et l’OM se dirige lentement mais sûrement vers sa première victoire de la saison.

De manière générale, on peut dire que les cadres de l’équipe ont fait la différence. Le choix de Deschamps de titulariser Hilton et Cheyrou a été judicieux puisqu’ils ont apporté une sérénité et une confiance qui faisaient défaut aux Marseillais depuis le début de la saison. Les cadres ont aussi été décisifs comme en témoignent le but d’Heinze et la performance remarquable de Mandanda.

De plus, les phocéens sont revenus à ce qui faisait leur force l’an passé, c'est-à-dire une solidité défensive et des buts sur coups de pied arrêtés. Tout n’a pas été parfait dans le jeu puisque les occasions ont été rares, mais l’OM n’encaisse pas de but. Même quand la défense a eu des absences, Mandanda a sorti le grand jeu. Les buts ne sont pas directement inscrits sur coup de pied arrêté, mais sur le renvoi de la défense lorientaise. Cela démontre une vraie présence dans la surface et aux abords ainsi qu’une détermination retrouvée.

Vitorino Hilton a fait une entrée tonitruante dans cette rencontre. Il a démontré à son coach qu’il méritait plus de considération et qu’il pouvait prétendre à une place de titulaire dans cette défense olympienne. Toujours bien placé, avec des anticipations intelligentes et une présence dans les airs, il s’est même payé le luxe d’être un passeur décisif sur la tête d’André Ayew qui amène le premier but. On pourrait bien imaginer une charnière Diawara-Hilton avec Mbia en sentinelle du milieu de terrain.

Kévin Gameiro a été un véritable poison tout au long du match. Il a été tranchant dans ses appels à la limite du hors-jeu et très remuant sur tout le front de l’attaque. Ses déviations sont justes, sa vitesse d’exécution et son aptitude à se mettre en position de frappe font beaucoup de mal aux défenses adverses. Son seul problème est d’être tombé sur un gardien énorme qui a fait échec à toutes ses tentatives.

C’est le grand retour de Steve Mandanda, le nouveau capitaine de l’Olympique de Marseille. Après deux matchs plus ou moins ratés, il a démontré qu’il était toujours un grand gardien et qu’il pouvait toujours être le sauveur dans les situations désespérées. On peut dire qu’il fait gagner trois points à son club, car une égalisation en première période aurait été difficile à digérer. Il a fait honneur à son nouveau statut en étant décisif et en donnant confiance à toute sa défense.

La voilà enfin cette première victoire tant attendue. Heureusement d'ailleurs, car une nouvelle défaite aurait sûrement mis le feu au vélodrome et plongé le club dans une vraie crise. Alors que ce soir, tout le monde peut respirer un grand coup et se dire que le pire est désormais derrière. La machine est lancée et les certitudes reviennent petit à petit.

Les Marseillais ont dominé leur sujet sans être extraordinaires. Cela reste une petite victoire, mais une victoire tout de même. Le point faible se situe toujours devant. Brandao est toujours aussi maladroit devant le but, mais il a fait du bien de par son inlassable activité. André Ayew a été meilleur que lors des matchs précédents. Il a apporté plus de percussion et de présence devant le but même s’il reste perfectible dans le un contre un. La déception vient plutôt de Mathieu Valbuena que l’on sent moins tranchant et moins performant dans ses dribbles. Il a encore fait plusieurs mauvais choix et n’apporte pas tout ce que l’on attend de lui. Espérons que ce ne soit qu’un problème physique et qu’il retrouve rapidement ses qualités.

Avec l’arrivée de Gignac et Rémy, l’attaque olympienne pourrait vite retrouver des couleurs. Avec des joueurs comme Lucho et Cheyrou pour les alimenter en bons ballons, cela pourrait faire mal à beaucoup de défenses de ligue 1. Il y a donc de quoi se réjouir et espérer des jours meilleurs pour cette équipe, si ce n’est qu’elle doit effectuer un périlleux déplacement dès le week-end prochain à Bordeaux et que l’on ne sait toujours pas si les deux recrues pourront jouer.

F.C.