En 2010, l'OM rafle tout. En battant le PSG aux tirs au buts, le club olympien a rajouté une ligne de plus à son palmarès. C'est bien là l'essentiel.
L'OM a mis fin à la série noire que le PSG avait entamée contre le club marseillais, dès lors qu'une confrontation à élimination directe opposait les deux rivaux. Sur les cinq derniers duels, le PSG avait en effet à chaque fois écarté l'OM. Mais cela appartient désormais au passé, car en 2010, l'OM a appris à gagner. Et ne rate plus ses grands rendez-vous.
Ben Arfa sur le banc, Cheyrou ne rentre pas
Même si l'on a eu impression qu'il s'agissait d'un clasico dépassionné, ce n'était pas un match amical que l'OM a remporté. Dans un stade du 7 novembre très bien rempli une fois le coup d'envoi donné, l'atmosphère moite et tendue sur le terrain trahissait l'enjeu de la rencontre, bien réel malgré les déclarations entendues dans les deux camps.
D'ailleurs, Didier Deschamps et Antoine Kombouaré ont tous les deux aligné leur meilleur onze possible, en tenant compte de leur effectif à disposition. Le PSG a ainsi débuté avec quasiment son équipe type, hormis Hoarau suspendu et une recrue attendue en défense centrale. L'OM ne pouvait pas en dire autant, avec un onze prototype composé des Mondalistes (Taiwo, Valbuena, Ayew) encore à court de compétition et du seul attaquant disponible en pointe : le probable partant Samassa. Ainsi, on a pu lire en filigrane les premiers choix de coach DD, avec Ben Arfa sur le banc et Cheyrou qui ne sera même pas rentré en jeu.
De mauvais coups...
Dès les premières minutes, le ton du match était donné, avec peu d'actions construites et de nombreux accrochages. À la fois par manque de lucidité, mais aussi par réelle agressivité, les Parisiens ne ménagèrent pas les Olympiens dans les duels. Une semelle de Bodmer sur Cissé par-ci, une semelle d'Erding sur Diawara par-là, et voilà que les vilains gestes sont de sortie. Que dire ainsi de l'attitude de ce boucher de Sakho, auteur d'un tacle par-derrière non sanctionné sur Samassa puis d'un attentat en début de seconde période sur Lucho qui aurait mérité le rouge.
Fort heureusement, l'Argentin a pu se relever, mais l'OM devra quand même déplorer un forfait avec la blessure de Diawara, ce dernier se faisant mal tout seul juste avant la mi-temps. Une élongation qui tiendra le défenseur sénégalais éloigné des terrains durant trois semaines et qui reste l'un des gros points noirs de la soirée. Car avec Heinze et Mbia encore en phase de reprise, c'est le solide Leyti N'Diaye qui a remplacé au pied levé Diawara au côté d'Hilton. Celui qui a été l'un des meilleurs défenseurs de Ligue 2 l'an passé lors de son prêt à Ajaccio s'est montré heureusement rassurant et convaincant.
Encore beaucoup de réglages
Il faut dire que l'OM a quelquefois été bousculé défensivement en première mi-temps, surtout sur les appels en profondeur d'Erding ou de Luyindula. L'alignement de l'arrière garde olympien a laissé à désirer, signe que les automatismes ne sont pas encore tous bien réglés. Cela s'est également vérifié sur le plan offensif, avec peu de mouvements aboutis. La méforme dans l'entre jeu de Lucho et Kaboré est une explication, tout comme le manque de compétition d'Ayew et Valbuena sur les côtés, tandis que Samassa a fait de son mieux dans l'axe, mais son apport est resté trop léger.
La première occasion marseillaise est ainsi arrivée sur une très longue touche d'Azpilicueta bien reprise de la tête par Samassa. Les Parisiens étaient eux plus dangereux, à l'image de deux grosses occasions avant la pause, l'une vendangée par Luyindula l'autre superbement anéantie par Mandanda sorti dans les pieds de Nenê. Il ne nous aura pas échappé que le gardien olympien a paru déjà très affuté, avec en prime un arrêt décisif lors de la séance de tirs au but. Il Fenomeno a d'ailleurs été élu meilleur joueur du match à l'issue de la rencontre, et a reçu un petit trophée des mains de Frédéric Thiriez, le président de la LFP.
Respect Guy !
De nouveau bousculés dans le jeu au retour des vestiaires, les Olympiens ont su faire le dos rond et attendre l'entrée en jeu d'Hatem Ben Arfa à l'heure de jeu pour retrouver du pep's dans leurs actions. Ovationné par tout le stade, le numéro 10 de l'OM a mis le feu sur ses premiers ballons, apportant à deux reprises un gros danger dans la surface parisienne. Mais un tel un soufflet, Ben Arfa s'est trop vite éteint malgré une belle envie. La partie est devenue alors plus équilibrée et chaque formation a eu sa balle de match dans les dernières minutes. Après un joli numéro dans la surface, Luyindula expédia dans un angle très ouvert sa frappe du gauche au-dessus des cages de Mandanda. Les Olympiens eux touchèrent du bois par l'intermédiaire de N'Diaye qui prolongea après un corner mal renvoyé un tir de Taiwo.
Comme cinq des quatorze dernières éditions, c'est aux tirs au but (il n'y a heureusement pas de prolongations) que la décision devait se faire. Cela ne manquait pas de piment, et à ce petit jeu-là, on peut tirer un grand coup de chapeau au jeune Guy Gnabouyou. Rentré en jeu à la place d'Ayew, il s'est porté volontaire pour être le 5e tireur, généralement celui qui a la responsabilité du tir décisif. Et ce fut le cas, car après l'échec de Lucho (décidément peu souverain dans cet exercice...), Gnabouyou ne devait pas se rater devant Coupet, sous peine d'offrir le trophée aux Parisiens. Il n'a pas tremblé et Mandanda puis Cissé ont fait ensuite la différence pour offrir à l'OM son 3e titre en 2010.
De quoi lancer sous les meilleurs auspices cette nouvelle saison qui démarre comme la précédente, avec des images de fête et de joie et un troisième titre. C'est ça l'OM version Deschamps !
Rémi CHABERT