Édito OM : Maintenant, chacun à son poste !
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 27/05/2020 à 12:00
Retour sur les changements dans l'organigramme du club.
C'était une belle soirée pour les supporters de l'OM ce lundi soir, une nouvelle fois le sujet le plus discuté sur Twitter. Ce n'est pas pour un match, pas pour un transfert, pas même pour une élimination du PSG en Ligue des champions. Juste parce qu'un des employés du club a décidé d'honorer son engagement contractuel. C'est vrai, c'est une manière bien réductrice de présenter les choses. L'annonce d'André Villas-Boas sur son avenir est une vraie bonne nouvelle, parce que le Portugais n'est tout simplement pas un employé lambda. C'est l'homme d'un certain renouveau, celui qui va permettre de booster un vestiaire, et même de convaincre certains éléments de le rejoindre.
Timing parfait pour Eyraud
Pour Jacques-Henri Eyraud, le timing de cette nouvelle, le lendemain de ses explications sur la refonte de l'organigramme de l'OM tombe à pic. Il ne peut plus être accusé d'être l'homme qui a précipité le claquement de porte de Villas-Boas avec le départ de Zubizarreta. S'il n'y a plus que le Basque dans la balance, on pourrait presque dire qu'elle est bénéficiaire... Encore faut-il voir qui va le remplacer. Ce sera dans un rôle plus large, pour un poste de "Directeur du football". Lors du dernier Talk Show, que vous pouvez retrouver en vidéo, Christophe Champy a cru y voir la description de Luis Campos avec quelqu'un en charge de la formation, du trading, de la vente et du recrutement. Pour d'autres, c'est plus les traits d'un Leonardo, de retour au PSG l'été dernier aussi pour permettre à Nasser El-Khelaïfi de gagner un peu en sérénité, moins en première ligne face aux supporters après les échecs répétés du club. Une chose est sûre, si c'est pour se cacher derrière, autant trouver quelqu'un d'imposant.
La dure vie de DG
L'OM va également nommer prochainement un directeur général du business. Laurent Colette va être réaffecté au développement à l'international. Si cela arrive, c'est bien que l'ancien du Barça et de la Roma n'a pas donné satisfaction dans un domaine. Avant lui, il y a à peine plus d'un an, c'est Jean-François Richard qui avait été écarté pour ne pas avoir su faire augmenter les revenus du club. La restructuration de la société OM par Frank McCourt et ses équipes doit très probablement se lire en ce sens : repenser les pôles de responsabilité et bien les segmenter pour ne pas laisser d'excuse à une personne qui n'atteindrait pas ses objectifs. De manière très cynique, on pourrait donc se dire que deux personnes vont être nommées pour faire fructifier les deux principaux actifs du club : sa marque et ses joueurs. A eux d'être bons pour les monétiser. Et Jacques-Henri Eyraud dans tout ça ?
La plus belle victoire sur Aulas ?
A la manière d'un Colette qui va se concentrer sur les dossiers où il est performant, étant quelque part déchargé du reste, le président de l'OM va avoir un rôle à jouer pour défendre la position du club auprès de la Ligue, notamment avec les débats savoureux à venir sur la redistribution des droits TV. Il ne serait pas le bienvenu dans le vestiaire olympien ? Il avait déjà répondu il y a quelques mois dans la presse que sa mission n'était pas forcément d'accompagner l'équipe en déplacement et de motiver les joueurs avant un match. S'il a pu être moqué pour ses présentations powerpoint, c'est ce même amour des statistiques qui lui a permis de faire la nique à Jean-Michel Aulas, dans des proportions qui auraient fait rêver de nombreux présidents de l'OM avant lui. Selon nos informations, c'est en effet Eyraud qui aurait proposé aux autres présidents de Ligue 1 d'opter pour un classement à la moyenne des points par match. Peut-être le plus juste, mais aussi le seul scénario qui poussait le club de Lyon hors des places européennes... Le voir là-dedans, plutôt qu'à négocier le salaire d'un joueur ou faire des debriefs tactiques avec son entraîneur, cela semble s'incrire dans une certaine logique, même si l'on doit pour cela s'éloigner de l'histoire et du folklore local. Non, vraiment, sur le papier, ça en jette. Un Villas-Boas patron du sportif et un Jacques-Henri Eyraud qui met son énergie et son intelligence au service d'un lobby auprès des instances. Ne reste plus qu'à trouver le super directeur sportif entre les deux. Et à bien respecter son rôle, pour le bien du collectif. C'est ce qui fait la différence entre les équipes fortes sur le papier et celles qui sont tout simplement fortes.