Edito : Médias, sans preuves, respectez Alvaro !
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 15/09/2020 à 10:00
Malgré les accusations de Neymar, il n'y a aucune trace d'insulte raciste de la part d'Alvaro Gonzalez...
C'est toujours un plaisir de s'imposer chez un rival, car cela le plonge dans des moments difficiles. C'est ce que l'on écrivait dans un édito avant le match ce dimanche qui s'intitulait "L'heure de gagner au Parc !". Mais, réflexion faite, il y a encore mieux. C'est de voir son adversaire nier la défaite, refuser de regarder ses erreurs en face, pour mieux continuer de vivre avec. Le phénomène s'était déjà produit avec Lyon la saison passée. Les Gones, entraînés par Rudi Garcia, étaient venus au Vélodrome avec l'envie de prolonger leurs habitudes quand "Roudi" était sur le banc marseillais. Las, ils sont repartis avec une défaite. Pour Aulas et ses amis, elle n'avait cependant qu'une explication : l'arbitrage. Sur le premier but phocéen, un penalty consécutif à une main dans la surface de Thiago Mendes, Morgan Sanson touche également le ballon de la main un peu plus en amont dans l'action. Il n'en fallait pas plus pour crier au scandale. Quelques jours plus tard, le milieu marseillais sera même accueilli en interview sur Canal+ par Olivier Tallaron avec un "bon alors, votre premier but n'aurait pas dû être accordé, vous avez fait main" en guise de première question. A l'époque, déjà, on trouvait ça génial, mieux que si les Lyonnais se posaient les bonnes questions. Par exemple, pourquoi Garcia a-t-il sorti en premier Reine-Adelaïde, son meilleur joueur sur la pelouse ? La suite, on la connaît, avec une magnifique septième place au classement de Ligue 1.
Un entêtement risible
Cette fois-ci, le PSG a une explication avec la défaite contre l'OM, la première depuis 10 ans à domicile : Neymar aurait reçu de la part d'Alvaro Gonzalez des insultes à caractère raciste. C'était en première mi-temps mais qu'importe, cela n'a pas sa place sur un terrain de football, et le tweet du Brésilien, juste avant l'heure du bouclage à minuit, tombe à pic pour ne pas trop se pencher sur les lacunes collectives de l'équipe parisienne. C'est donc parti pour une partie de chasse aux sorcières. Hashtag balance ton footballeur. Dès dimanche soir sur le plateau de la Chaîne L'Equipe, le défenseur marseillais était déjà prêt pour l'échafaud. Le seul Johan Micoud appelait sa tablée à attendre de savoir ce qu'avait vraiment dit le défenseur espagnol avant de se prononcer. Ce lundi, ce devait donc être l'heure du verdict. Mediapro, la chaîne qui a diffusé la rencontre, a scruté toutes les bandes de toutes ses caméras. Mais tiens, il n'y a pas de trace d'une quelconque insulte raciste du numéro 3. Pour rappel, avant de signer à l'OM l'an dernier, Alvaro a fait toute sa carrière en Liga. Un championnat disséqué sous toutes les coutures par toutes les chaînes de télévision ibérique. Et où la lecture labiale fait fureur. Alvaro en avait d'ailleurs été victime face à Messi, qui lui avait répondu qu'il était nul quand il avait chambré la "Pulga" sur sa taille. Par contre, les caméras de la nouvelle chaîne du foot ont bien capté le crachat de Angel Di Maria, infecté par le Covid et qui aurait dû être théoriquement en quatorzaine ce dimanche, sur le joueur de l'OM. L'homme de terrain, Pierre-Yves André, le signale même pendant la rencontre à Grégoire Margotton et Bixente Lizarazu, les commentateurs. Ce que l'ancien attaquant de Bastia ne nie pas même s'il se fait petit. "Je l'ai dit... Je ne vais pas retirer ce que j'ai dit mais je ne veux pas me retrouver au milieu d'un truc que je ne maîtrise pas" explique-t-il dans un entretien sur le site de L'Equipe. De quoi faire machine arrière et réhabiliter le joueur de l'OM ? C'est mal connaître les médias français. Sur RMC, Daniel Riolo doute de la volonté de la nouvelle chaîne Téléfoot de vouloir rajouter une polémique dans son feuilleton de la Ligue 1 et les accuse de volontairement tasser cette histoire sous le tapis. Dans Touche pas à mon Poste, sur C8, pas besoin d'experts labiaux puisqu'il y a Gilles Verdez sur le plateau, expert en intuition. L'ancien journaliste du Parisien a dégainé un imparable : "Si Neymar a réagi de la sorte, c'est vraiment que c'était des insultes racistes". Vu comme ça...
Le crachat de Di Maria ne va pas en rester là
Du côté de l'OM, on entend bien défendre son joueur. En interne, le joueur a assuré qu'il n'avait pas dérapé et l'affaire ne devrait pas en rester là. Ne voulant pas passer pour une institution qui minimise le racisme, le club phocéen a bien fait le distinguo. Dans un communiqué, l'OM a défendu son joueur et n'a évoqué que les accusations dont il a fait l'objet. Mais le crachat de Di Maria ne devrait pas passer sous silence pour autant. L'affaire, les affaires, se règleront devant la commission de discipline de la Ligue. Et en attendant, Paris ne va pas remettre en question son fonctionnement qui donne l'opportunité à Neymar de faire ce qu'il veut, sur et en dehors du terrain. Vous avez raison, continuez comme ça...