Doit-on insister avec la défense à trois ?

Lors de sa première conférence de presse, Marcelo Bielsa avait marqué les esprits. Plus pour les formes que pour le fond, l'exercice, une première en live pour lui face aux journalistes, n'étant pas favorisé qui plus est par la traduction. Il y avait pourtant de rares indications sur le jeu, le technicien argentin expliquant notamment qu'il voulait évoluer systématiquement avec un défenseur central de plus que le nombre de pointes dans l'équipe d'en face. Pour faire simple, une défense à quatre face à une équipe à une pointe et le fameux nouveau système en 3-4-3 pour les formations qui évoluent avec des attaquants axiaux. C'est justement le sujet abordé par l'équipe du Talk Show, en vidéo ci-dessus.

Un rapide coup d'oeil prouve que l'Argentin n'a pas fait dans la formule pour mieux tromper son monde. Pour l'ouverture du championnat à Furiani, il a joué à trois derrière. Mais Brandao n'était pas la seule pointe, le jeune Maboulou étant le plus grand danger de sa formation, loin d'un poste au milieu de terrain. Pour le deuxième déplacement à Guingamp, Bielsa a également opté pour ce schéma face à une formation habituée au 4-4-2. Il a également changé ses plans dimanche soir contre Evian, dès lors que Pascal Dupraz a ajouté Nielsen à son équipe d'Evian. La simple évocation de ces moments rappelle que l'OM est bien plus à l'aise à 4 derrière. Sans revenir sur les buts encaissés en Corse, c'est en passant dans cette formule plus traditionnelle que Gignac avait ouvert le score à Guingamp. Peu commun, le système en 3-4-3 de Bielsa n'est pas encore parfaitement assimilé par ses joueurs. C'est peut-être pour ça que l'entraîneur y est passé à Annecy, alors que le score était assuré, pour faire gagner un peu d'expérience à toute l'équipe dans cette configuration à moindres frais. Mais lors de cette rencontre, il s'est peut-être confronté à une nouvelle certitude dans la défense phocéenne.

Pour son retour dans le onze de départ, Rod Fanni a été aligné dans l'axe aux côtés de Nicolas Nkoulou. Avec la blessure de Mendy, Morel devait retrouver le couloir gauche. L'association des deux athlétiques défenseurs, qui entament leur quatrième saison commune à l'OM, a été un succès. Fanni a fait une passe décisive, Nkoulou a été impérial, la défense olympienne n'a cédé que dans les dernières minutes du match. Et ce n'est pas vraiment une surprise. Fanni-Nkoulou, c'est tout simplement la meilleure charnière phocéenne depuis le tandem du titre, MBia-Diawara. Cela se confirme en chiffres. 17 fois alignés dans l'axe sur le territoire national, les compères ont le meilleur bilan comptable avec 10 victoires, 2 nuls et 5 défaites. Lorsqu'on se penche sur les revers, on trouve trois défaites en 2012, lorsque l'OM finissait sa saison en roue libre avec la fin de règne de Didier Deschamps, un accident à Valenciennes alors que Baup démarrait avec un sans-faute en Ligue 1 et une défaite à Troyes, concédée dans les arrêts de jeu alors que Lucas Mendes était rentré derrière... Si Nicolas Nkoulou n'a pas attendu que son ami Rod Fanni revienne en équipe première pour retrouver son niveau, force est de constater que le Camerounais joue son meilleur football lorsque le Martégal, intraitable dans les duels, joue à ses côtés. En attendant de voir ce que vaut Doria, Bielsa peut s'appuyer là-dessus.