Eblouissant contre Lens, Dimitri Payet est bien parti pour faire une saison de feu avec l'OM en raflant le titre de meilleur passeur du championnat. Plus important, il sera peut-être le maître à jouer du futur champion de France, succédant ainsi dans ce palmarès officieux à Lucho Gonzalez, grand artisan du dernier titre phocéen en Ligue 1. L'occasion de comparer les deux joueurs.
La saison
Avec son match contre Lens, Payet vient déjà d'égaler le nombre de passes décisives de Lucho Gonzalez sur la saison 2009/2010. Et il reste encore 8 matchs de championnat. Le Réunionnais a donc l'occasion de dépasser l'Argentin. Il a pour lui le fait d'avoir réussi à être régulier dès le départ. Malgré une entame ratée contre Bastia, il a vite retrouvé sa place de la préparation, celle au coeur du jeu dans le nouveau système de Marcelo Bielsa. Il l'a délaissé pour le dernier match de décembre contre Lille, après un désaccord avec son entraîneur qui a fait grand bruit. Mais malgré un début d'année difficile, il s'est remis dans le sens de la marche dès la réception de Reims mi-février. Lucho s'est lui blessé à la clavicule à son arrivée. Une préparation tronquée qui lui a fait perdre du temps pour trouver sa place dans l'équipe. D'autant plus que le joueur recruté pour être sa doublure, Fabrice Abriel, faisait un bel automne. Début février, Deschamps trouve son onze avec un carton contre Valenciennes (5-1) et Lucho est bien positionné en relayeur. Il ne bougera plus de cette place, enquillant les passes parfaites pour Mamadou Niang.
L'aura, l'influence, le charisme
Lucho Gonzalez est argentin, tatoué de la tête au pied et répond au surnom d"El Commandante". Autant dire qu'aux yeux des supporters, Dimitri Payet, qui avait un jour fait le forcing pour rejoindre le Paris Saint-Germain alors qu'il évoluait à Saint-Etienne, part avec un léger handicap. Celui qui est aussi passé par le LOSC l'a cependant bien comblé cette saison : par ses performances sur le terrain, mais aussi en dévoilant un peu plus son caractère pour ce deuxième exercice. Au mercato, il a tenu bon alors que ses dirigeants voulaient l'envoyer à Swansea. Une attitude appréciée dans la ville. Récemment, nombreux ont été les supporters à le soutenir après la polémique sur sa rage à la fin d'OM-Lyon. Mais Payet aura du mal à faire aussi bien que Lucho niveau rayonnement au sein même de son équipe. Timide, l'Argentin était pourtant le modèle de tous ses coéquipiers, notamment pour son professionnalisme. Payet s'est lui accroché avec Thauvin, après Valbuena la saison dernière.
Les perspectives
Au moment où Lucho file vers le titre de champion, les Marseillais se disent là qu'ils tiennent un joueur-clé pour le futur du club, malgré la proximité de ses trente printemps. Las, deux épisodes achèveront vite le mental de l'Argentin. Le départ de Mamadou Niang, l'attaquant qu'il trouvait les yeux fermés, et le vote des joueurs pour le remplacer au poste de capitaine. Lucho fait un exercice encore satisfaisant à l'OM, mais cherche à partir dès l'intersaison suivante. Dimitri Payet n'a lui pas de buteur fétiche. Il s'entend bien avec André-Pierre Gignac, et peut-être encore mieux avec Michy Batshuayi. Leur association, testée en longueur lors des matchs de préparation, est sacrément prometteuse. Mais les dirigeants n'ont peut-être pas écarté l'idée de le vendre, lui qui aurait, selon une récente déclaration de L'Equipe, un salaire pas très éloigné de celui que percevait... Lucho à l'OM.
Le comparatif
2014/2015 | Saison | 2009/2010 |
29 | Matchs en Ligue 1 | 32 |
55,2 | % de victoires avec lui | 62,5 |
56,7 | % de victoire global | 60,5 |
11 | Passes décisives | 11 |
6 | Buts | 5 |
2 | Matchs en coupes nationales | 4 |
0 | Passes décisives en coupes | 1 |
0 | Buts en coupes | 1 |