Diarra-Vainqueur : la paire qui va tout changer ?

Dimanche, le match OM-Metz sera considéré comme "l'affiche" de la 9e journée de Ligue 1, puisque Canal Plus a décidé de le diffuser à 21 heures. Pas franchement l'idée du siècle, même s'il y aura tout de même une curiosité à ne pas manquer côté olympien. En effet, l'OM pourrait bien se rapprocher des standards d'une bonne équipe avec le retour de Lassana Diarra, surtout s'il est associé à William Vainqueur. Voilà un duo qui, du moins sur le papier, a de quoi séduire et pourrait bien s'avérer comme l'un des meilleurs du championnat, à condition qu'il tourne à plein régime. Sans manquer de respect au volontaire Zambo-Anguissa, le retour de Diarra va faire monter le niveau de plusieurs crans. Inutile de présenter le capitaine olympien, l'un des meilleurs à son poste en Europe, en tout cas lorsqu'il a envie de jouer. En revanche, William Vainqueur a encore beaucoup à montrer pour donner sa pleine dimension, même si sa montée en puissance lors des derniers matches est pleine de promesses.

Il faut dire qu'on ne sait pas grand-chose de l'ancien milieu du Standard, lui qui a quitté la France à 23 ans après un début de carrière assez discret avec un FC Nantes en grosses difficultés, ce qui ne l'empêchera pas de décrocher quelques sélections avec les Espoirs. Mais le natif de la région parisienne va prendre le risque à l'été 2011 de se faire oublier chez les Belges, au Standard de Liège. Un pari risqué, mais gagnant, puisque ce séjour de trois ans chez les Rouches va faire exploser sa carrière. "Déjà, sur le plan financier, il a été une affaire en or pour le Standard, explique Didier Schyns, spécialiste du club liégeois pour Sud-Presse. Ils l'avaient récupéré pour presque rien à Nantes et ils l'ont cédé à Moscou pour sept millions d'euros. Même chose sur le plan sportif car il a été très bon, certainement la référence du championnat belge à son poste. C'est un récupérateur moderne, qui ratisse énormément de ballon avec une technique bien au-dessus de la moyenne et un taux de déchet dans les passes très faible. De plus il est très costaud physiquement et il est très difficile de lui prendre le ballon dans les duels. En Belgique, on appelle ça un "pare-choc" sur le terrain, avec l'élégance en plus. C'est ce qui se faisait de mieux ici".

Un niveau que l'on a commencé à deviner, même si Vainqueur a eu du mal à finir ses matches pour le moment. En revanche, on ne connaît pas encore vraiment le personnage, pas beaucoup plus expansif qu'un Diarra. "De ce côté-là, j'ai le souvenir d'un personnage assez sombre, explique Didier Schyns. Il n'entretenait pas de très bons rapports avec la presse, difficile d'approche. Il faut dire que les supporters lui ont reproché à une époque d'avoir voulu forcer son transfert, un an avant son départ à Moscou. Il a voulu résilier son contrat de manière unilatérale, ce qui n'est pas bien vu ici. Il a activé ce que l'on appelle la loi de 1978 sur les contrats, qui fait que le Standard n'aurait rien touché. Finalement, il a annulé la procédure et il a eu ce qu'il voulait avec la réévaluation de son contrat et la promesse du président de lui ouvrir les portes l'année suivante. Ce comportement lui a été reproché, mais ses performances lui ont permis de se réconcilier avec les supporters". Si on était mauvaise langue, on pourrait estimer que ce trait de caractère ne peut que le rapprocher encore plus de Diarra. Mais leur alliance sur le terrain nous suffira, avec enfin un milieu de terrain digne d'un club comme l'OM. Reste à savoir comment Passi articulera la paire, quand on sait que Diarra n'est jamais aussi performant que lorsqu'il est placé en sentinelle. On devrait, du coup, voir un Vainqueur évoluer un poil plus haut, à moins que les deux ne se partagent la ligne basse. Quoi qu'il en soit, on attend des deux compères qu'ils fassent monter le niveau général de l'équipe, y compris derrière et devant. Ils en sont capables, et l'OM en a besoin, plus que jamais.