La sanction est tombée dans la soirée de jeudi, comme les autres décisions rendues par la commission de discipline de la Ligue : avec la préventive observée contre Angers, l'OM écope d'un huis clos du virage Sud contre Lorient ce dimanche, une amende de 40 000 euros et un match de huis clos total avec sursis. Pour la presse nationale, c'est sûr, l'OM s'en sort bien. C'est d'ailleurs le titre de L'Equipe sur ce sujet qui parle d'un match contre Lyon arrêté à deux reprises et qui qualifie la LFP de "particulièrement clémente". Pour La Provence, "l'OM s'en tire à bon compte" et si les dirigeants ne pourront jamais l'avouer, ils ont assurément poussé un grand ouf de soulagement. Mais le must, c'est sans contexte pour Le Parisien et les premières lignes d'un papier intitulé "L'OM peut s'estimer heureux" : "Tout ça pour ça. L'OM peut aller remercier la Bonne Mère. La LFP s'est montrée particulièrement indulgente à l'heure de rendre son verdict sur les graves incidents (jets de plus d’une centaine de projectiles dont des bouteilles de verre) qui avaient provoqué l’interruption pendant une vingtaine de minutes de la rencontre Marseille - Lyon (1-1)". Le journaliste, qui couvre habituellement l'actualité du PSG, évoque également des personnes au Ministère de l'Intérieur qui auraient bien préféré une rencontre délocalisée pour l'OM. Ce ne sont pas les seuls...
Incidents à Bastia: direction Gueugnon. Incidents au Vélodrome: une petite claque sur les fesses. Justice à deux vitesses. La pire
— Pierre Ménès (@PierreMenes) 16 Octobre 2015
Les supporters bastiais doivent sûrement en rire. Tout d'un coup, ils ont de nouveaux alliés, des observateurs influents scandalisés par les préjugés dont ils sont régulièrement victimes. Ces soutiens ne se sont pas trop fait sentir quand il a fallu se déplacer il y a deux ans à Gueugnon, ou tout récemment encore, lorsque le club insulaire s'estimait victime d'un complot après un match où l'arbitrage avait été en leur défaveur à... Gerland.
Forcément, face à un Jean-Michel Aulas qui laissait entendre qu'il s'attendait à un retrait de point, l'OM s'en sort bien. Mais la parole du président de Lyon fait-elle à ce point foi dans le football français ? Si c'est le cas pour la presse, visiblement, puisque l'importance de l'affaire doit aussi à la place qu'elle occupe depuis près d'un mois dans les médias, ça ne marche pas avec le président de la Ligue, Sébastien Deneux : "La commission n’est pas là pour faire des exemples. Il y avait des éléments à charge et à décharge". Pour la direction de l'OM, qui a pu récupérer avec ces évènements la gestion des abonnements avec la bénédiction de tous, le coup est presque parfait. Pour le match contre Lorient, un dimanche après-midi, les billetteries de Ganay et Jean-Bouin seront ouvertes. Et, phénomène déjà observé contre Angers, elles accueilleront des supporters de l'OM encartés en virage, qui, accros à leur club de coeur, viendront payer une deuxième fois leur place pour ne pas louper l'éventuel renouveau de la bande à Michel. D'un point de vue commercial, alors que les recettes des abonnements en virages ont déjà été enregistrées, la sanction qui frappe l'OM est effectivement plutôt faible. Mais vis-à-vis des supporters pour qui l'abonnement annuel est un véritable investissement, il n'y a même pas de quoi avoir un rictus de soulagement. Cela reste une sanction.