De Zerbi : des choix tactiques gagnants pour un OM transformé ?

Roberto De Zerbi continue de prouver qu’il n’est pas seulement un technicien esthète, mais aussi un tacticien pragmatique. Face à des résultats en demi-teinte en début de saison au Vélodrome, l’entraîneur italien a su adapter son approche en ajustant le système de jeu. Le passage à une défense à cinq, combiné à l’intégration de nouveaux profils dans des rôles clés, a radicalement changé la dynamique de l’OM, comme en témoignent les victoires convaincantes face à Lens (3-1) et Monaco (2-1).

Une défense à cinq pour plus de stabilité

Le choix de passer à une défense à cinq a permis de répondre à l'une des faiblesses récurrentes de l’OM : sa vulnérabilité défensive. Ce schéma offre une meilleure couverture des espaces, surtout face à des équipes capables de se projeter rapidement. Les trois centraux, bien protégés par les pistons, ont contribué à réduire les erreurs individuelles et les déséquilibres. Si l'OM concède encore de nombreuses occasions, souvent sauvées par un Rulli impérial en ce début de saison, certaines individualités semblent plus à l'aise dans ce nouveau dispositif. À l'image de Geoffrey Kondogbia, qui se montre plus à l’aise dans cette organisation défensive, lui qui a déjà évolué dans ce rôle sous les ordres de Diego Simeone à l’Atlético Madrid. C'est également le cas de Leonardo Balerdi, malgré quelques erreurs de relance qu’il devra corriger à l’avenir.

Les pistons, véritables armes offensives

Dans ce système, les pistons jouent un rôle crucial. Roberto De Zerbi a misé sur Ulisses Garcia et Luis Henrique pour occuper les couloirs. Ces deux joueurs se sont révélés essentiels, non seulement par leur capacité à défendre lors des phases sans ballon, mais surtout par leur apport offensif. Ils ont constamment proposé des solutions sur les ailes, contribuant à étirer les blocs adverses et à créer des espaces pour les milieux et les attaquants.

Luis Henrique, souvent critiqué pour son irrégularité, a montré une facette plus percutante de son jeu, multipliant les centres dangereux et les combinaisons. Buteur à Lens puis contre Monaco, le Brésilien semble s’affirmer de plus en plus comme un titulaire indiscutable. De son côté, Garcia, pourtant annoncé sur le départ l’été dernier, s’est illustré par sa régularité et sa capacité à enchaîner les courses, apportant une réelle valeur ajoutée dans les transitions rapides.

La réintégration de Rongier au cœur du jeu

L’autre grand coup de De Zerbi a été de repositionner Valentin Rongier dans un rôle central au milieu de terrain. L'ancien capitaine, parfois utilisé dans des positions plus défensives ou excentrées, a retrouvé toute son influence dans un rôle de relayeur. Sa capacité à récupérer les ballons, à dicter le tempo et à jouer juste dans les transitions a permis à l’OM de retrouver de la fluidité et du contrôle dans l’entrejeu. " Rongier a énormément de qualités dans le jeu. Il a des caractéristiques uniques dans cette équipe et nous apporte de l’équilibre défensif", a confié Roberto De Zerbi après la victoire contre Monaco. 

Une formule à confirmer

En deux matchs, Roberto De Zerbi a réussi à transformer une équipe en quête d’équilibre en une machine plus cohérente et efficace. Toutefois, ces bonnes performances doivent être confirmées dans la durée. Les choix tactiques du technicien italien offrent des perspectives prometteuses, mais les prochains matchs à Saint-Etienne diront si cette formule peut s’inscrire dans la continuité et permettre à l’OM de viser haut cette saison.

Avec ces ajustements, De Zerbi montre une fois encore qu’il sait s’adapter, non seulement à ses adversaires, mais aussi aux forces et faiblesses de son propre effectif. Un atout majeur pour l’OM dans la quête de résultats solides.