De quoi être optimiste pour l'avenir de Bielsa à l'OM !
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 11/04/2015 à 15:30
Six ans plus tard, le même cauchemar. Après l'annonce du départ d'Éric Gerets en pleine course pour le titre pour le club d'Al-Hilal en 2009, les supporters marseillais ont dû faire ces derniers jours avec l'annonce d'un contrat de 10 millions d'euros annuel accepté par Marcelo Bielsa pour devenir à la fin de la saison le nouvel entraîneur de l'Arabie Saoudite. Peut-être les deux entraîneurs à la plus grosse cote de sympathie chez le public marseillais sur ses 15 dernières années dans le même schéma ou presque. De quoi presque en vouloir au Golfe persique et à ses ponts d'or. Sauf que si le technicien belge était bien parti au Moyen-Orient, l'annonçant à son groupe à cinq matchs du terme de championnat, rien n'indique que l'Argentin va lui emboîter le pas.
La seule fois où Gerets s'est expliqué sur son départ, il a rappelé qu'il n'avait pas apprécié les critiques de Robert Louis-Dreyfus au mois de janvier dans une interview accordée au 10 Sport. Dès lors, il a repoussé les discussions concernant la prolongation de son contrat pour finalement avouer au mois d'avril à son président délégué, Pape Diouf, qu'il s'était engagé avec Al-Hilal. L'état-major olympien avait alors du mal à parler d'une seule voix. Gravement malade, RLD voyait ses éventuels successeurs se déchirer, qu'ils soient en poste ou dans l'ombre. De l'intérieur, Gerets était parfaitement conscient que la situation allait devenir explosive indépendament de son cas, ce qui n'a pas manqué puisque, quelques semaines après son départ, Pape Diouf était démissionné par le conseil de surveillance. L'OM est cette saison loin de vivre autant d'agitation. Ce samedi dans L'Équipe, Vincent Labrune est resté fidèle à sa ligne de conduite : ne pas avoir renoncé à repartir pour un tour avec Bielsa. "On travaille à fond pour que Marcelo reste une deuxième saison à l'OM. D'ailleurs, après le match contre le PSG, Margarita Louis-Dreyfus est allée le voir dans son bureau pour lui dire sa volonté qu'il reste avec nous". Marcelo Bielsa n'est sûrement pas dupe pour autant. Attentif à tout ce qu'il peut s'écrire sur son club, il a certainement gardé dans un coin de son bureau les articles qui ont fleuri au mois de janvier avec des sources proches du groupe qui cassaient du sucre sur le dos de sa méthode. Mais, dans la balance de sa réflexion personnelle, cela ne fait pas le poids par rapport à l'affection quasi unanime des supporters. "Je pense que si on lui donne les renforts pour compenser les black out anémiques de l'équipe et le manque de concentration et de justesse dans les moments clés, il pourrait rester. Il est bien là-bas, notre mère en revient juste, d'ailleurs. Et si les supporters l'aiment, comme ça a l'air d'être le cas, il sait se laisser aimer" confie d'ailleurs son frère, Rafael Bielsa dans un entretien à So Foot, où il explique également que l'Arabie Saoudite l'avait déjà approché après son passage à Bilbao. Si son propre frère le voit plutôt rester à l'OM, il ne le certifie pas, rappelant que son cadet est imprévisible.
Si ça se trouve, Marcelo Bielsa reste tout simplement fidèle à la ligne de conduite, celle qu'il s'est fixé dès le départ et qu'il a dévoilé en conférence de presse il y a plus d'un mois, lorsqu'il lui fût demandé si, pour rester, il fallait que son club le désire : "Je ne peux pas répondre autre chose que oui, mais ne me mettez pas dans une situation comme celle-là. Je ne veux incommoder personne parce que la suite à votre question, c'est que vous allez aller voir le président pour lui dire : 'Pourquoi vous ne faites pas une offre à Bielsa ?'. Je ne veux pas provoquer cette situation. Justement, je suis en train de penser, de raisonner, pour éviter cela. La chose idéale de mon point de vue est qu'une fois le championnat terminé, le club prenne la décision en laquelle il croit et que moi j'agisse en conséquence, si ils me prennent en compte. En plus, moi, j'ai honte de parler de mon cas parce que je dirige une équipe qui ne gagne pas depuis cinq matchs. Je ne veux transmettre au club aucune urgence, ni pression". Dans sa logique, impossible d'évoquer son cas personnel après une défaite dans un classique, d'autant plus un match où il s'estime responsable du revers des siens. Il regarde donc presque en spectateur les évènements liés à son avenir, que ce soit les compliments de son actionnaire ou une rumeur concernant son départ, tentant de se faire, malgré l'importance accordée à son silence, tout petit. Mais absolument pas parce que, comme Gerets, son avenir est déjà scellé.
> Les explications de Marcelo Bielsa du 4 mars sur son avenir en vidéo.