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Saison

De qui se moque-t-on ?

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 13/11/2010 à 22:41

De qui se moque-t-on ?De qui se moque-t-on ?

Les Olympiens ont été tenus en échec par une faible équipe lensoise et ont montré des carences inquiétantes dans l’animation offensive.

Le film du match
Statistiques

Les Olympiens démarrent en trombe avec un but de Mbia dès la 7e minute sur un corner de Lucho. Heinze s’efface au premier poteau et laisse passer le ballon pour le Camerounais qui ouvre le score d’une superbe tête plongeante. Les Marseillais sont bien entrés dans la partie et Gignac est dans tous les bons coups : centres, débordements, frappes.

Mais les Marseillais vont peu à peu reculer. Le jeu est de plus en plus fermé avec beaucoup de déchet technique de part et d’autre. La fin de première période est même à l’avantage des Lensois qui viennent mettre la pression sur les buts marseillais. Les Sang et Or pressent très haut et étouffent les Phocéens en les empêchant de relancer.

La première mi-temps s’achève sur un raid solitaire de Gignac, encore lui, qui la joue peut-être un peu trop perso en tentant une frappe en angle fermé alors que des partenaires étaient idéalement placés.

Les Olympiens entament la seconde période comme la première. Ils portent le danger sur le but lensois mais relâchent rapidement leur emprise sur le jeu. Et cette fois-ci, ça ne pardonne pas puisque les Sang et Or parviennent à égaliser sur un mauvais renvoi de la défense phocéenne. Tout est à refaire.

Et le moins que l’on puisse dire c’est que les Marseillais vont avoir toutes les peines du monde à se créer des occasions de but. Cela ne va pas s’arranger avec les remplacements conjugués de Gignac et Valbuena par Brandao et Jordan Ayew. Le score en restera là et les Olympiens rentreront aux vestiaires la tête basse sous les sifflets du stade Vélodrome.


buts
Marseille 1
Lens 1
tirs
Marseille 20
Lens 6
tirs cadres
Marseille 4
Lens 2
tirs non cadres
Marseille 16
Lens 4
fautes
Marseille 12
Lens 21
corners
Marseille 4
Lens 5
hors_jeu
Marseille 0
Lens 1
cartons jaunes
Marseille 1
Lens 2
cartons rouges
Marseille 0
Lens 0
La clé de la rencontre

Le problème de finition des attaquants marseillais. Cela commence à devenir une habitude. Hormis contre Zilina, ce sont souvent des défenseurs ou des milieux qui marquent. On constate même que l’animation offensive est très poussive et que les attaquants éprouvent beaucoup de difficultés à combiner entre eux. Les couloirs ont encore une fois été mal exploités et le jeu olympien manque cruellement de percussion. Il est tout de même invraisemblable qu’on ne voie jamais de passe en profondeur d’un passeur comme Lucho pour un dévoreur d’espace tel que Rémy. Quelque chose ne tourne pas rond dans ce collectif !

Les hommes du match
L'oeil du phoceen

Mbia a élevé son niveau de jeu lors de ce match. Il marque sur une belle tête plongeante et s’est montré intraitable dans les duels. On a enfin retrouvé le défenseur impressionnant de facilité qui semble survoler les débats de la tête et des épaules. La seule ombre au tableau est la mésentente avec son compère Diawara sur le but lensois.

Lucho a effectué un match plein où il a distillé pas mal de bons ballons. Il a proposé des solutions dans l’entre-jeu et a été actif à la récupération. Il a retrouvé son efficacité sur les coups de pied arrêtés en étant l’auteur du corner qui amène le but. Sans être excellent, il est à créditer d’un bon match.

Deschamps a effectué des changements surprenants dans une période où l’OM se devait d’aller marquer un but pour l’emporter. Ses choix paraissent discutables puisqu’il a changé toute sa ligne d’attaque en cours de match. De plus, il aurait peut-être pu prendre un peu plus de risques en sortant plutôt un milieu de terrain pour passer à deux attaquants de pointe. Ses choix ont à coup sûr influé sur le cours des évènements.


Enfin une entame digne de ce nom…

On sentait les joueurs soucieux d’être présents dès la 1ère minute pour montrer qu’ils avaient retenu la leçon du Parc des Princes. C’est ce qu’ils ont fait en mettant beaucoup de rythme et d’engagement dès le début de la rencontre. Ils ont été récompensés en ouvrant le score, et tout le monde se disait à ce moment du match que la soirée allait être très bonne. Seulement voilà, c’était sans compter avec les défaillances chroniques d’une équipe qui se cherche encore et toujours.

L’attaque en question…

L’OM ne sait pas tuer les matchs. Celui de ce soir était largement à leur portée, mais après avoir fait le plus dur, les Olympiens ont joué petit bras. Ils ont commencé à reculer. Ils ont perdu la maîtrise du ballon et ont commencé à douter. Au lieu de maintenir leur pressing haut, de tenter de provoquer sur les côtés, ils se sont regroupés pour laisser venir les Lensois et les prendre en contre. Le problème, c’est qu’ils en ont oublié de jouer. Le jeu phocéen a été d’une pauvreté affligeante. Rémy et Valbuena ont touché trop peu de ballons et n’ont pas apporté assez de percussion sur les côtés. Les occasions marseillaises sont venues sur des actions individuelles. L’animation offensive manque cruellement d’inventivité et de liant. Les combinaisons sont rares et il a manqué ce dernier geste qui aurait pu mettre l’OM à l’abri.

Un tournant dans la saison ?

Toutes ces difficultés apparaissent au plus mauvais moment. Le calendrier jusqu’à la trêve hivernale est surchargé avec des rendez-vous importantissimes. D’abord un Clasico manqué, puis une « finale » à venir contre le Spartak en Ligue des Champions, un match en retard face à une très belle équipe rennaise, puis la réception de Lyon dans un peu plus d’un mois. Ce n’est vraiment pas le moment de douter et de perdre confiance au risque d’être éliminé en Ligue des Champions et distancé en championnat. Mais cela passe par une prise de conscience collective, un état d’esprit de guerrier, et du travail à l’entraînement pour trouver un semblant de fond de jeu. Il faut aussi se faire violence au niveau mental car il aurait dû y avoir un sentiment de révolte après ce match face au PSG, un élan de fierté pour démontrer aux supporters que la gifle du Parc n’était qu’un accident. On attend avec impatience la prochaine sortie des Phocéens pour voir s’ils sont capables de réagir où si l’on se dirige vers une crise sportive.

F.C.