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Saison

Coupe de la Ligue, c'était il y a 10 ans et c'était très important !

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 06/04/2020 à 01:00

Coupe de la Ligue, c'était il y a 10 ans et c'était très important !Coupe de la Ligue, c'était il y a 10 ans et c'était très important !

Retour sur la première victoire de l'OM en coupe de la Ligue, il y a 10 ans.

Si on veut être précis, le dixième anniversaire, c'était le 27 mars dernier. Mais au vu de l'actualité mondiale, puis la triste actualité phocéenne, personne ne viendra s'offusquer de voir cet article commémoratif "décalé". Il a poutant toute sa place car c'est un épisode essentiel dans l'histoire de l'OM. Vraiment ? La première coupe de la Ligue gagnée par le club dans l'histoire, rien que ça ? La "coupe à Thiriez", du nom du président de la Ligue de l'époque ? Oui, tout à fait. Retour sur une finale qui a tout changé. 

L'OM moderne maudit en coupes nationales ?

La coupe de la Ligue fait son apparition en France en 1994. L'OM est alors en Division 2, et c'est Noël Le Graët, le président de la Ligue qui a tout fait pour reléguer le club phocéen suite à l'affaire OM-VA, qui est derrière la création de cette compétition. Dis comme ça, la compétition ne fait rêver personne à Marseille. Mais en 2010, Deschamps voit les choses différemment. Fort de la deuxième place acquise en championnat la saison précédente, le club a une voie royale jusqu'à la finale : un succès à Saint-Etienne, un contre Lille et un à Toulouse et hop, voilà déjà l'OM au stade de France. En 2003, Alain Perrin misait également beaucoup sur cette compétition et un parcours favorable pour faire découvrir aux Marseillais pour la première fois le stade de France et ainsi donner une autre dimension à son passage au club. Mais il s'inclinera en demi-finales au Vélodrome contre... le Monaco de Deschamps. Plus tard, l'OM découvrira enfin l'enceinte de Saint-Denis mais pour deux défaites en finale de coupe de France traumatisantes. La première en 2006 contre le PSG (2-1), alors que le club phocéen était favori, la seconde en 2007, aux tirs au but et alors que l'OM était encore plus favori, face au Sochaux... d'Alain Perrin. A croire que le problème venait de l'OM.

L'OM assomme Bordeaux mentalement

Alors même s'il y a eu une victoire en coupe Intertoto en 2005 au parcours plus relevé avec la Lazio et La Corogne (et plus de matchs à jouer), Deschamps veut profiter de la symbolique : le dernier trophée soulevé par le club, c'était lui qui le tenait en 93. Son retour au club sur le banc pourrait coïncider avec cette glorieuse tradition. Au départ, cela ne motive presque que lui, c'est en tout cas ce que confirme Edouard Cissé dans les colonnes de L'Equipe : "Quelques mois avant, on avait discuté avec les supporters et ils nous avaient dit qu'ils ne voulaient pas de cette coupe, eux c'était le championnat". Mais une fois en finale, personne ne fait la fine bouche. Surtout que le trophée se joue contre Bordeaux, le principal concurrent pour le titre. Dans ses causeries d'avant-match, Deschamps insiste sur ce point. Une victoire, c'est l'occasion de mettre la tête des Girondins sous l'eau et de gagner des points en championnat. L'OM vient de se faire sortir en Ligue Europa par Benfica et Deschamps met l'équipe-type sans se poser de question. Pour Bordeaux, c'est différent, il y a un quart de finale de Ligue des champions aller qui tombe trois jours après cette rencontre au stade de France. Blanc et Deschamps, qui ont tout gagné ensemble avec les Bleus, se connaissent parfaitement. Blanc décide donc de mettre son équipe-type pour jouer la gagne aussi sur ce match, alors que ce sont les remplaçants qui s'attendaient à jouer comme Cavenaghi, Gouffran ou Jussiê. Dès la mise au vert, l'attaquant argentin se prendra la tête avec son entraîneur, refroidissant l'ambiance. Mais du côté de Marseille aussi c'est tendu. "On jouait le champion en titre, on était outsider et on avait une grosse pression. L'attente était énorme" se rappelle Cissé. Effectivement, une semaine avant la finale, l'OM s'impose au Vélodrome contre Lyon sur une frappe surpuissante de Taïwo (2-1). Mais Bordeaux avait également gagné et le classement de Ligue 1 était très serré : l'OM, Bordeaux et Montpellier étaient en tête avec 56 points, Auxerre juste derrière à un point en embuscade 

Ben Arfa étincelant, Valbuena s'incruste

Si on ne retient que le résultat dans une finale, ce sera un super match de football. Avec un OM conquérant dès le début et porté par son élément en forme sur les deux derniers mois : Hatem Ben Arfa, étincelant dans le couloir droit. C'est lui qui se procure les meilleures occasions en première période, mais c'est un autre joueur qui passera à la postérité. Pour améliorer les besoins de la retransmission télé, les micros des arbitres sont ouverts et c'est là que l'on entendra Brandao clamer : "Non, j'ai pas touchéo". L'OM ouvrira le score en seconde période grâce à un dépôt de Lucho sur corner. C'est Souleymane Diawara, l'ancien Bordelais, qui fausse compagnie à son pote Alou Diarra pour enfoncer Ramé. Dans la tête du stoppeur la question de ne pas célébrer par respect pour son ancien club ne se pose pas et il fonce le fêter avec les supporters phocéens. Quelques minutes plus tard, suite à un gros travail de Ben Arfa qui le sert en retrait, c'est Valbuena qui déboule pour faire mouche sous la barre. C'est moins beau que son but à Anfield mais cela va rapporter un titre à l'OM, face à Bordeaux, ce club qui ne l'avait pas conservé au centre de formation et qui n'avait pas voulu de lui, quelques mois plus tôt, au mercato. Dans le dernier quart d'heure, Valbuena poussera sur coup franc Chalmé au csc pour rendre la réduction du score de Lamine Sané anecdotique, l'OM ne tremblant même pas dans les dernières minutes. 17 ans après Deschamps, Mamadou Niang va donc pouvoir soulever un trophée. Il appelle Diawara, Mandanda et Ben Arfa sur la plus haute marche, pour donner une dimension collective à la photo. Mais au moment où le trophée arrive, Valbuena grimpe et s'incruste pour être lui aussi bien placé sur les clichés... 

Deschamps pense déjà au trophée suivant

Personne ne lui en tiendra rigueur et la fête d'après-match n'est pas si folle. Encore Cissé : "Les dirigeants marseillais avaient tellement la pression qu'ils n'avaient rien organisé, par superstition. On est rentrés dans notre hôtel en banlieue parisienne. Didier Deschamps nous avait dit deux choses : interdiction d'aller dans Paris en boîte et départ le lendemain à 10 heures. Mais ça avait été un petit truc sympa. On avait deux garçons, Souleymane Diawara et Mamadou Niang, qui avaient un master en déconnade. Eux ils étaient bons et ils ont réussi à entraîner les autres". La vraie folie, comme vous pouvez le voir dans la vidéo, c'est le lendemain en fin d'après-midi pour un défilé sur le Vieux-Port. "Ca avait été très fort, c'était un peu de la folie, comme si on avait gagné la Ligue des champions. C'était sympa de voir ça. Les gens pleuraient, même des mamies" se rappelle le milieu de terrain. Laurent Bonnart avait également apprécié, comme il l'a glissé dans La Provence : "Cette liesse populaire démontre que l'institution marseillaise est plus forte que le joueur. On est au service du club. Il faut accepter de se faire taper dessus et avoir de l'humilité parce qu'on peut vite avoir le melon. Paris peut envier cette liesse. Ce sont les gens qui font le club". Une victoire décisive car elle décomplexe tout un groupe, et un organigramme, avec la victoire. Et qu'elle en appelle d'autres, ce qui était dans les plans initiaux de Deschamps. Le jour de la réception, il ne s'éternise pas à la Mairie. Au moment de s'éclipser, avec sa réplique du trophée miniature en main, il regarde l'assistance en disant : "C'est bien mais j'espère revenir dans quelques semaines avec un plus gros..." Ce qu'il fera avec le 11e et dernier titre de champion de France dans l'histoire de l'OM. Dont l'étape décisive était donc un match de coupe de la Ligue...