Comment vider un stade, pour les nuls...

Cette fois, c'est officiel, l'OM ne gagnera rien cette saison, comme la précédente. On s'y habituerait presque à la disette. Il faut dire qu'il n'y a pas si longtemps, on en a brassé du titre, alors n'abusons pas, et enchaînons les saisons de transitions. Ça passe toujours bien les saisons de transition. Ça s'enfume facile un supporter, non ? Faudrait juste qu'on n’attende pas 17 ans maintenant, hein les gars...

Face à cette équipe très "Gambardella Style" de Nice, les Olympiens ont joué, ou plutôt déjoué, énervé, crispé et désabusé le peu de supporters -déjà désabusés- dans un Vélodrome qui sonne de plus en plus creux. À l'image du toit tout neuf, ils fuient eux aussi. Ils fuient ce club qui ne fait pas grand-chose pour les retenir, si ce n'est de temps en temps leur jeter un os, sous la forme d'un projet qui n'est en fait qu'une phrase, probablement griffonnée sur un coin de table un soir de brainstorming. Oui, cet OM nous fait honte, comme l'a lancé Benoit Cheyrou en coup de vent dans la zone mixte, plus prompt à enrhumer la presse que ses adversaires. Honte dans l'engagement famélique de ses joueurs, honte dans le discours et les éléments de langages de ses dirigeants, honte au niveau des résultats et du football pratiqué, honte dans l'image que renvoie cette équipe, ou seuls un Gignac et un Thauvin émergent face à des réservistes Niçois.

OK, l'Olympique Lyonnais n'est guère plus brillant au classement, mais il est en train de s'en sortir par le jeu. Ici, on en est très loin, tant le jeu semble une notion abstraite à la Commanderie. Il n'y a pas si longtemps, Nkoulou et Diawara étaient des guerriers sur le terrain. Aujourd'hui, ils ne sont que des plots, que Puel avait parfaitement repérés en séance vidéo. Avant, Mandanda était El Fénomeno. Aujourd'hui, il donne plus dans le pathetico... Avant, l'OM ne marquait guère, mais n'encaissait point. Aujourd'hui, c'est open-bar. Mais le mal est plus profond, l'homme à la casquette n'est plus là, et l'équipe tourne toujours sur trois cylindres, le quatrième ayant serré avec la défense. L'effet Anigo tant escompté ? Aux abonnés absents. La tactique, quelle tactique ? Après la débâcle, l'homme aux deux casquettes a expliqué qu'il ne fallait "pas tout remettre en cause." Ah bon ? Faudra nous expliquer alors. Car à Monaco dimanche, Rodriguez, Falcao et Moutinho prendront le relais. Attention à la fessée !

Le mal est profond, quoi que certains en disent, et une remise en cause est nécessaire à tous les étages de la fusée, qui ressemble plus à un pétard mouillé actuellement. Il ne s'agit pas de tomber dans la démagogie et le populisme en vous sommant de nous "rendre l'OM", il ne nous appartient pas. Mais de grâce, Madame la propriétaire, cessez de le malmener en laissant n'importe qui en faire n'importe quoi. Et si vous n'aimez pas le football, n'en dégoûtez pas les autres.