Le bras de fer s'organise lentement mais sûrement entre l'OM et Alou Diarra. Que faut-il faire ?
En temps normal, lorsqu’un joueur ne se présente pas à la reprise de l’entraînement, les supporters commencent à craindre le pire. Dans le football, cela veut souvent dire qu'il veut quitter le club coûte que coûte, et qu’il faut se faire à l’idée non seulement de ne plus le voir dans l’équipe, mais aussi de ne pas récupérer une fortune avec son départ, puisqu’il va rarement dans ces cas-là vers le club le plus offrant. En somme, le genre de situation très loin de concerner Alou Diarra.
Certains joueurs auraient constaté plus ou moins laconiquement son absence. Pas réellement un souci, les effectifs professionnels étant habitués à ce genre de péripéties. Ces dernières années, Taye Taïwo a connu quelques soucis d’avion alors que MBia avait joué la carte congés paternité. Pour autant, l’absence de l’international irrite et intrigue au plus haut point. Comme d’autres internationaux français, Diarra s’est projeté sur un mois de vacances, sitôt l’élimination contre l’Espagne entérinée. Soit un retour le 24 juillet. Sauf qu’il avait signé pour un retour le 16. "Il a eu des dirigeants de l’OM au téléphone, il n’y a aucun problème" calme un de ses proches dans les colonnes de La Provence. Sauf que dans le même article, Didier Deschamps assure que Diarra devait rentrer avec tous les autres internationaux le 19 juillet. Du coup, la retenue sur salaire est envisagée du côté de l’état-major olympien. Vu les émoluments du joueur, on ne serait pas loin des 80 000 € pour un retour le 24. "Vis-à-vis des autres internationaux, c’est tout à fait normal. À moins qu’il n’apporte une preuve écrite" commente Vincent Labrune dans L’Équipe, confirmant par la même l’inexistence de sa communication avec Deschamps depuis la fin de la saison dernière.
Voilà peut-être aussi ce qui fait mal avec Diarra. Homme de Deschamps, homme de Jean-Pierre Bernès, il représente peut-être une partie de l’OM qui n’est plus à la mode. Professionnel, le joueur a toujours assuré le service après-vente. Mais le peu de convictions qu’il met dans ses paroles ne laisse guère de place au doute (voir la vidéo). Alou Diarra, supporter du PSG dans son enfance, n’est pas dans l’optique de s’imposer coûte que coûte au Vélodrome. Ce n’est pas non plus le joueur que l’on peut sortir que dans les grandes rencontres au prétexte que c’est là qu’il brille. Dès lors, deux solutions : soit il est relancé pleinement par Baup, soit il s’en va. Ses 300 000 € mensuels ne manqueront pas à Margarita Louis-Dreyfus qui verrait ainsi la masse salariale diminuer, comme elle le souhaitait. L’OM ne serait alors pas dans l’obligation de vendre Rémy ou Azpilicueta pour repartir, même s’il serait alors très difficile de recruter d’autres joueurs.
Recruté très jeune par Liverpool, qui ne l’a jamais fait jouer cependant, Diarra pourrait trouver un point de chute en Angleterre, qui a refait connaissance avec lui lors du premier match de l’Euro. Son salaire ne poserait pas de soucis pour la grande majorité des pensionnaires de l'élite. Par contre, il serait utopique de penser que le club percevra une indemnité de transfert. Vu la situation, le joueur prendra soin de résilier son contrat avant. Peu importe la solution choisie, elle comporte donc une part de risque.