Comment AVB va gérer les envies du banc
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 13/12/2019 à 01:00
Comment André Villas-Boas maintient son groupe sous pression.
C'était le 2 décembre dernier, avant le déplacement à Angers, sans qu'on le lance vraiment plus que ça sur le sujet, André Villas-Boas évoquait la gestion de son groupe : "Tous les remplaçants rentrent désormais avec un état d'esprit correct. C'est à moi et mon staff de sentir qui va manquer un peu de rythme ou de jus. Je veux finir ces deux matchs sans faire trop de changements parce que je trouve que l'équipe se trouve bien, après Metz, Nîmes, si on arrive à ces deux matchs avec six points, cela peut permettre de faire un peu de changements, de récompenser un peu ceux qui travaillent bien en les mettant aussi dans le onze de départ".
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Villas-Boas veut d'abord distancer Rennes
Une déclaration peu conventionnelle. Car une conférence de presse, cela permet de parler avec des journalistes, mais surtout avec le public, ainsi que les joueurs de l'OM. Cette sortie de Villas-Boas, certains dans le groupe l'ont entendu avec la plus grande attention, se disant qu'il ne fallait pas lâcher à l'entraînement, que leur tour allait venir. Et c'est peut-être cette envie de tout donner qui a permis à l'équipe de rajouter deux victoires à la série, à Angers donc puis contre Bordeaux. Maintenant viennent donc ces matchs de Metz et Nîmes et donc la possibilité de récompenser ceux qui ont moins joué. Alors on fait quoi ? Au moment de répondre, comme vous pouvez le voir en vidéo, AVB ne tient plus vraiment le même discours : "On va voir. Contre Bordeaux, avec la blessure de Dario, on a donné du temps de jeu à Valère. C'est vrai qu'on finit avec Nîmes à la maison, ça peut donner aussi des opportunités. Ce sont des choses auxquelles je dois réfléchir. Dans ma tête, on a fait une rotation avec Kévin (Strootman), qui ne jouera pas contre Nîmes. Donc il y aura un changement possible. Petit à petit, je vais voir, car je veux profiter totalement de ces matchs pour distancer les équipes qui sont proches de nous, comme Lille et Rennes, qui a un match en moins, et je pense qu'ils le gagneront. Donc on a besoin de ces deux victoires afin de profiter de ce que l'on a fait jusqu'à maintenant. Les joueurs sont prêts, l'état d'esprit est là. J'ai fait des changements dans cette série de victoires, et les personnes qui sont entrées en cours de match ont été décisives. C'est possible qu'il y ait des changements, pas trop, mais c'est possible".
Finalement, cela ne concerne que Radonjic et...
Honnêtement, sur le coup, personne ne va donner tort à l'entraîneur de l'OM. Risquer de ne pas faire le plein sur une fin d'année civile qui ressemble à une autoroute tout ça pour gérer les états d'âme de joueurs qui n'ont pas réussi à se montrer indiscutables, franchement... On pourrait alors se dire que cela pourrait causer du tort à l'entraîneur de l'OM sur le long terme. Mais en réalité, en analysant bien ses réponses, cette déclaration ne risque pas de lui revenir comme un boomerang. Car comme souvent avec Villas-Boas, le sujet est maîtrisé de bout en bout. Si l'on regarde bien les temps de jeu sur la série des 6 victoires, un onze se détache nettement (Mandanda - Sakai, Kamara, Caleta-Car, Amavi - Strootman, Rongier, Sanson - Sarr, Benedetto, Payet). Suivent Alvaro Gonzalez, pas remis à 100% de sa blessure selon son propre aveu, et Maxime Lopez, qui doit sûrement convenir sans mal que le duo Sanson - Rongier est "imbougeable" vu sa forme du moment. Vu que Germain a pu se montrer avec le forfait de Benedetto contre Bordeaux, cela ne concernerait finalement que Nemanja Radonjic pour une possible titularisation. Et à ce sujet, le coach a été clair : "Je ne trouve pas de raison de faire de changement au sein de mon attaque. Les joueurs sont bien, ils marquent, ils sont décisifs dans tous les aspects. Il est dans un bon état d'esprit, il travaille pour gagner sa place, mais Payet à gauche est un joueur déterminant pour nous". Car oui, tant qu'à démarrer, Radonjic se voit plus jouer à gauche qu'à droite. Donc à la place de Payet, le dernier phocéen du mois, rien que ça. Et puis, au moment de répondre sur le besoin de faire souffler certains ou pas, AVB a glissé de manière tout sauf anodine : "L'unique chose qui me préoccupe, c'est de donner une chance aux joueurs qui travaillent bien. C'est uniquement ce qui me perturbe un peu et pas le risque de blessure ou la fatigue". Le coach portugais a déjà eu l'occasion, plusieurs fois depuis le début de saison, de reprocher au Serbe son manque d'implication à l'entraînement. Malgré ses trois buts, il doit donc encore travailler pour gagner sa place. Tout se tient, une nouvelle fois...