Comme une équipe qui joue le maintien...
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 18/10/2015 à 19:03
Contre Paris, l'OM avait tenu 40 minutes. Batshuayi avait ouvert le score avant de voir les adversaires revenir sur une erreur de la défense. Le même scénario ou presque s'est reproduit contre Lorient. Sur une grande partie de la première période, les Phocéens ont joué, et pressé haut. Ils ont fait plaisir aux supporters présents au stade avec de belles combinaisons offensives. Cabella, repositionné dans l'axe, était capable de tenir des courses de 30 mètres avant de donner intelligemment son ballon. Diarra était toujours le patron au milieu, se permettant même d'humilier un peu ses adversaires directs avec des feintes qui les envoient à terre. Manquillo-Alessandrini combinaient sur leurs côtés. La confiance était telle qu'il y avait même de quoi se dire qu'Ocampos allait finir par sortir de sa torpeur. Et puis, l'OM s'est pris un but. Un dégagement adverse, un Moukandjo qui prend de vitesse Nkoulou comme Ribéry mettant 20 mètres en son temps à Sammy Traoré. Une égalisation et puis plus rien. Au lieu de se dire qu'il restait encore plus de la moitié du temps pour en planter un second, les Olympiens étaient déjà les mains sur les hanches. Ils savaient. En même temps, sur les cinq derniers matchs, l'OM n'a marqué que par l'intermédiaire de Batshuayi, dont la moitié du temps sur penalty. Lorsque le Belge s'impatiente, à jouer les coups seuls et à redescendre dans le rond central pour demander les ballons, la cause est donc entendue. Les Phocéens replongent et montrent leur plus mauvais visage : Ocampos est incapable d'éliminer qui que ce soit, Alessandrini ne joue pas dans le tempo de ses coéquipiers, les frappes de Cabella sont incroyablement faibles, quand aux solutions offensives venues du banc, Nkoudou et Sarr, elles n'apportent rien. A croire que le problème est mental. Comme pour une équipe qui joue le maintien...
Face à Lorient le constat était saisissant. S'il est de bon ton de critiquer le championnat de France, le niveau technique de ce match, avec la difficulté des deux équipes à s'extirper par exemple du marquage sur les touches, laisse clairement penser que c'était une affiche entrée de gamme. Une opposition de bas de tableau. Avec donc en plus une formation qui baisse les bras à la première contrariété venue. Pour certaines équipes, comme Lorient, on n'a jamais peur de parler de "culture du maintien". Comprendre savoir arracher des points, se relever après une contre-performance, être conscient que le championnat va être très long. Ce qui n'est évidemment pas dans la culture de l'OM. Avant la rencontre, Michel tweetait d'ailleurs "la victoire, sinon rien" et Benjamin Mendy après-coup considérait qu'il avait perdu. Si le match doit s'arrêter à chaque fois que la défense commet un impair, les deux hommes n'en ont pourtant pas fini avec les désillusions. De quoi prendre le chemin de l'OM de 1980 ou le Monaco de 2011 ? Des équipes programmés pour jouer les places européennes et qui ont terminé dans la zone de relégation ?
Une chose est sûre. A l'image de l'OM d'Abel Braga il y a une quinzaine d'années, cette équipe a de bonnes intentions mais très peu de chances de retrouver la première partie de tableau en continuant de la sorte. Alors autant ne pas attendre un hypothétique mercato pour trancher dans le vif. Il faut désormais aligner des guerriers, des joueurs dont les dents rayent le parquet. Un Stéphane Sparagna, qui est bien plus concerné que certains par l'avenir du club, un Brice Dja Djédjé, qui a prouvé par le passé que bousculer ses coéquipiers en plein match pour le bien de l'équipe ne lui fait pas peur. Du caractère, s'il vous plaît. La remise en forme de certains peut attendre.