OM Actualités Foot de l’Olympique de Marseille

Rejoignez notre communauté

pour profiter de vos avantages

Thème d'affichage
Saison

Chômage partiel : la question morale se pose

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 25/03/2020 à 01:00

Chômage partiel : la question morale se poseChômage partiel : la question morale se pose

Comme la majorité des clubs de Ligue 1, l'OM a mis ses joueurs au chômage partiel.

Alors que le championnat de Ligue 1 est suspendu depuis plus de 15 jours et le match nul de l'OM face à Amiens (2-2), la grande majorité des clubs de Ligue 1 a opté pour la mise en chômage partiel de leurs salariés, dont leurs joueurs professionnels. C'est le cas de l'OM depuis la fin de la semaine dernière. Pour faire simple, les clubs ne versent plus que 70 % des salaires bruts, le reste étant pris en charge par l'État dans la limite de 5 400 euros net, soit 4,5 fois le Smic. Depuis l'obligation de confinement décrétée, l'État a ainsi offert cette possibilité aux entreprises françaises pour leur permettre de respirer financièrement, et les clubs pros s'y sont donc engouffrés puisque leurs joueurs ne peuvent plus s'entraîner et encore moins jouer. Au final, ces derniers touchent donc 84 % de leur salaire net. Un recours tout à fait légal, d'autant que la plupart des clubs français, dont l'OM, sont dans des situations financières tendues. Cela n'empêche pas, aujourd'hui, de s'interroger d'un point de vue moral.


Sur le même sujet : Comment ça marche le chômage partiel pour les joueurs de l'OM ?


L'assurance chômage a-t-elle vocation à combler des salaires mensuels de plusieurs centaines de milliers d'euros ?

En effet, si la mise hors activité des joueurs à cause de la crise sanitaire est indéniable, il y a déjà le fait que les joueurs continuent tout de même de travailler physiquement avec des programmes envoyés quotidiennement par le staff technique. Mais, au-delà de ça, cette décision peut étonner au vu de leur statut, qui n'est évidemment pas celui du salarié lambda. On pense bien sûr à leur niveau de salaire en se demandant s'ils ont réellement besoin de cette rallonge de 5 400 euros. Comme la Sécurité sociale ou le système de retraite, l'assurance chômage fait partie de cette solidarité propre au système français depuis des décennies, à savoir la défense et la protection des personnes les plus vulnérables en priorité. Régulièrement rabotée par les gouvernements successifs depuis des années, l'assurance chômage a-t-elle vocation à combler des salaires mensuels de plusieurs centaines de milliers d'euros ? Même s'il s'agit d'un dispositif exceptionnel dans une crise exceptionnelle, c'est quand même une vraie question, et on peut y répondre en estimant que les joueurs (et le staff) auraient pu faire l'impasse là-dessus, voire plus.

Dans ce moment d'une gravité exceptionnelle, les footballeurs ne font pas exception

On se souvient, par exemple, de la dernière conférence de presse d'André Villas-Boas, demandant clairement l'arrêt de la compétition et expliquant être prêt à suspendre son salaire le temps de cette interruption, et ce quelques heures avant les premières mesures annoncées par le président de la République. Connaissant la mentalité et la sincérité du Portugais, il ne serait d'ailleurs pas étonnant qu'il ait joint les actes à la parole, même s'il n'y a aucune information là-dessus. Un tel geste serait à la hauteur du personnage, et on aimerait tant voir des joueurs le suivre dans cette voie. Il ne s'agit évidemment pas de faire de la démagogie en les sommant de le faire, mais plutôt d'expliquer combien cela aurait de sens dans une période aussi douloureuse. Une période où les vrais héros partent tous les jours au combat dans les services d'urgences des hôpitaux, dans les Ehpad ou dans les supermarchés pour des salaires dérisoires. Les footballeurs ne sont pas des idiots, et certains parmi les plus connus se sont illustrés par des dons spectaculaires. Il y a d'ailleurs fort à parier que d'autres - et certainement des joueurs de l'OM - le font dans la discrétion. Tout le monde tremble pour les siens, et dans ce moment d'une gravité exceptionnelle, les footballeurs ne font pas exception. En Allemagne, 21 joueurs dont Kimmich et Hummels ont lancé une campagne "We kick Corona" qui a déjà récolté 2,5 millions d'euros. C'est, plus que jamais, le moment de faire preuve de solidarité et nos idoles doivent donner l'exemple, que ce soit soulageant les caisses déjà bien entamées de l'assurance chômage ou en se montrant exceptionnellement généreux. Pourquoi ne pas imaginer un vestiaire de l'OM qui s'associe à une cause locale en faveur du personnel soignant, ou le combat pour le dépistage généralisé du professeur Raoult à la Timone par exemple ? D'autant que, dans une période où l'image des footballeurs est de plus en plus monétisée via les réseaux sociaux, l'élan de popularité dont ils pourraient bénéficier en cas de bonnes actions serait multiplié. Quoi qu'il en soit, il est temps de se montrer à la hauteur, et chacun trouvera le meilleur moyen de le faire.