Arrivé accompagné d'une certaine aura compte tenu de son passé glorieux de footballeur au Real Madrid, Michel tarde à faire valoir sa science en tant qu'entraîneur. Au même titre que ses joueurs, son bilan depuis le début de saison est terne, six victoires, autant de défaites et trois nuls, et son groupe ne progresse pas, ni individuellement, ni collectivement. De quoi commencer à se poser des questions sur son apport ? Pas vraiment. Pour l'instant, les supporters olympiens, qui connaissent le football, ne demandent pas sa tête, conscients qu'il ne faudra pas attendre de miracles de cette équipe, et surtout que les solutions de remplacement ne sautent pas aux yeux. En gros, Michel n'est certainement pas l'homme de la situation, mais ce dernier n'existe pas, alors autant finir la saison avec lui. C'était l'avis général du dernier Talk Show, à l'image de Najet Rami : "On a vu la saison dernière qu'avec un grand entraîneur et beaucoup de travail, nos joueurs pouvaient progresser. Aujourd'hui, on épargne Michel, et à juste titre, car il est arrivé en cours de route, sans préparation et sans connaître l'effectif, même s'il nous a dit le contraire en arrivant. Mais maintenant, il nous explique régulièrement qu'il a des doutes sur ses joueurs, qu'il est surpris par certains comportements. Il y a même des joueurs qui régressent. On peut se poser des questions, se demander ce qu'ils font à l'entraînement. Cela dit, ce n'est pas un changement d'entraîneur en cours de saison qui changera quoi que ce soit".
Un sentiment proche de celui de Romain Canuti qui, lui aussi, semble s'être résolu à vivre une longue et pénible saison : "Je ne veux pas forcément le défendre, mais j'ai l'impression qu'il fait ce qu'il peut avec le niveau technique de ses joueurs. Ou alors, on prend une solution radicale, on renvoie tous les joueurs de Doyen au prochain mercato et on reste avec les jeunes et un nouvel entraîneur pour tenter de sauver la saison et repartir sur de nouvelles bases". Une solution radicale, qui revient souvent lors des périodes de crise où l'on fait systématiquement appel au souvenir des Minots, mais qui semble injouable dans le football d'aujourd'hui, et surtout dans l'OM d'aujourd'hui qui n'a plus rien à voir avec celui qui jouait devant une poignée de spectateurs au Stade de l'Huveaune. Ceci dit, l'Espagnol n'est pas épargné par tout le monde, et les approximations tactiques aperçues régulièrement, et notamment dimanche dernier face à Nice, commencent à en exaspérer quelques uns, comme Thierry Audibert : "Pour moi, la responsabilité repose clairement sur l'entraîneur. On se focalise sur la conservation du ballon, mais on oublie qu'en football il faut aussi aller vers le but adverse. On joue très bas et on balance systématiquement devant, c'est un schéma très pauvre".
Quel que soit le schéma, pauvre ou pas, rien ne bougera selon La Provence de ce mardi qui estime que la tendance au club n'est pas à un changement de coach. Une position un peu fataliste que résume bien Stéphane Brenguier : "De toute façon, il n'y a pas d'autre solution, donc on fera toute la saison avec lui. Il fait avec les joueurs moyens qu'il a". Tout est dit, même s'il n'est pas interdit d'essayer de faire progresser tout cela...