Retrouvez l'émission "Au coeur de la Commanderie" avec les meilleurs moments de la conférence de presse de Guy Stephan sur Le Phocéen TV en cliquant ici. |
L'adjoint de Didier Deschamps, Guy Stephan, s'est exprimé sur les sifflets qui ont accompagné l'équipe olympienne face à Arles-Avignon. Il évoque également le jeu poussif de l'OM, le cas Lucho, et son avenir au club.
"Je préfère voir la bouteille à moitié pleine qu'à moitié vide"
Comment avez-vous vécu cette victoire très pénible face à Arles-Avignon ?
Guy Stéphan : "Tout d'abord, c'est une victoire, ce n'est pas un coup de chance. On a eu des occasions de but, on frappe deux fois la barre, on a des uns contre un avec le gardien... Le but est lui, issu d'une belle action collective. Eux, ils ont une demi-occasion dans le match. Certes, le jeu n'était pas de bonne qualité, mais on a mérité la victoire."
Les différentes discussions la semaine dernière ont porté leurs fruits ?
G.S. : "Il y a une prise de conscience qui est là et bien réelle. On est en 2011, en championnat, à 7 points sur 9 donc c'est quand même intéressant, au niveau comptable tout du moins. Je crois qu'on reste sur six matchs sans défaite même s'il y a beaucoup de matchs nuls. Je préfère plutôt voir la bouteille à moitié pleine qu'à moitié vide."
Au vu des deux dernières rencontres, est-ce que le travail à l'entraînement a changé ?
G.S. : "Le travail n'a pas changé irrémédiablement, on a toujours travaillé le collectif, mais il y a des périodes comme ça où on n'arrive pas à traduire dans le collectif ce que l'on fait à l'entrainement. Ce n'est pas du tout inquiétant, c'est un constat que l'on fait avec Didier en ce moment. Il y a peut-être un petit problème de confiance, il y a aussi un problème de relation milieu/attaque."
Comment expliquez-vous que certains joueurs aient du mal à se lâcher ?
G.S. : "C'est vraiment collectif, ce sont les onze sur le terrain, un ensemble qui fait que l'on n'a pas les combinaisons que l'on devrait avoir. On en a par moment, comme l'occasion du but par exemple, où l'on voit un croisement de course. Ce sont ces mouvements qui mettent en difficulté et déstabilisent l'adversaire. C'est tout ça que l'on ne fait pas suffisamment pour que l'on parle d'un match abouti."
En championnat, même si Lille est leader, pour vous rien n'est fait ?
G.S. : "Si on écoute tous les observateurs Lille en ce moment c'est le Brésil et Barcelone réunis ! Un peu de mesure cela ne fait pas de mal... Je suis persuadé qu'ils ne sont pas à l'abri de quelques grains de sable. Ils vont avoir un calendrier qui va s'accélérer fortement dans les jours qui viennent. Ils ont six points d'avance sur nous, mais il reste 16 matchs c'est-à-dire 48 points en jeu c'est énorme. Et on les reçoit dans peu de temps (le 6 mars)..."
"Didier est toujours dans l'exigence"
Comment avez-vous vécu le mécontentement assez marqué du stade Vélodrome ?
G.S. : "Évidemment, cela ne fait pas plaisir quand on se fait siffler. Mais j'ai dû voir cinq, six matchs de championnat ce week-end. À Lyon aussi tout le monde sifflait et il y avait des banderoles. On en parle un peu plus parce que c'est à Marseille. Ce qui serait bien c'est que l'on soit tous dans le même bateau avec les supporters, les joueurs et le staff, que l'on soit unis dans la bataille. Le mécontentement ne doit pas non plus être un frein pour les joueurs."
Est-ce que ce n'est pas le cas quand même pour Rémy ?
G.S. : "Certains joueurs accusent probablement le coup plus que d'autres. Certains joueurs ont moins l'habitude de ce genre de mécontentement. Cela fait partie de la carrière et de la formation d'un joueur de subir ce genre de traitement. C'est embêtant, mais cela ne dépassera jamais les limites."
Est-ce que vous avez eu besoin de parler à certains joueurs pour les remettre en confiance ?
G.S. : "Non, il y a eu des discussions avec certains joueurs, mais cela ne va pas plus loin. Tout le monde est bien conscient que l'on doit faire mieux sur le terrain, mais que l'on ne va pas passer l'hiver là dessus."
Il y a déjà eu des joueurs qui n'ont pas supporté cette pression et qui ont était obligés de partir...
G.S. : "Je me souviens qu'avec ce groupe là, le 23 décembre 2009 contre Auxerre, il y a eu un gros mécontentement, ce qui n'a pas empêché trois ou quatre mois après d'être très heureux au Vélodrome et encore plus en mai 2010. Ça arrive dans une saison, j'espère que la prochaine fois on sera tout unis autour d'un même objectif."
Quel est le discours de Dider Deschamps ?
G.S. : "Didier, est toujours dans l'exigence, ce qui prime c'est la gagne et quand il y a des moments un peu délicats comme en ce moment au niveau de l'animation, il faut positiver et regarder ce que l'on a fait de bien. Il y a des objectifs qui sont atteints et d'autres qui ne le sont pas encore, mais qui sont atteignables."
Au vu de votre expérience et de ce qui s'est passé au Vélodrome est-ce qu'une réunion avec les supporters s'impose ?
G.S. : "Pourquoi pas. Il y aurait eu une réaction comme ça et une défaite cela aurait été trois fois pire. Mais là, on a gagné le match. On a entendu le mécontentement, mais on ne va pas en parler tous les jours. Il faut qu'on s'entraine, que l'on regarde les matchs, on ne va pas s'arrêter là."
Va-t-il y avoir des retombées après la banderole ("Bandes de tafioles, soyez des hommes) ?
G.S. : "Là c'est aux dirigeants de réagir, mais ce n'est pas bien et l'Olympique de Marseille est contre ça. Ce n'est pas quelque chose à faire, à dire ou à montrer. Je ne suis pas sûr que cela vienne d'un club de supporter, mais surement de deux ou trois personnes qui ont voulu faire passer un message, mais ce n'est pas quelque chose à faire."
Est-ce que vous pouvez garantir aux supporters qu'ils viendront voir des joueurs qui ont envie ?
G.S. : "Ce que Didier souhaite et les joueurs aussi c'est amener un peu plus de flamme, de vie dans l'animation du jeu, et tout ce qui est fait à l'entrainement, c'est pour rechercher cela, pour être meilleur. En ce moment ce que l'on fait c'est insuffisant."
"Passer en 4-4-2 ? Une bonne question"
Est-ce que pour retrouver la flamme vous seriez prêt à changer de disposition de jeu pour pallier l'absence de Valbuena ?
G.S. : "C'est une bonne question, avec Didier on discute et on réfléchit beaucoup. Ce n'est pas une semaine comme les autres, on est très peu à l'entrainement. Donc c'est une semaine où il est difficile de mettre en place différents exercices d'entrainement de manière à progresser. Il s'agit d'une réflexion globale."
Toutes les meilleures équipes évoluent avec un seul attaquant, ce serait un pari risqué de changer en cours de saison ?
G.S. : "C'est l'animation qui est le plus importante, quand je regarde Lille, entre Sow, Gervinho et Hazard, quand ils jouent ensemble, ça bouge énormément. La meilleure formule c'est quand les joueurs sont complémentaires entre eux, et qu'ils trouvent la bonne solution."
Est-ce que ce n'est pas un problème de complémentarité entre Lucho et les attaquants ?
G.S. : "Non, je ne pense pas, Lucho est performant. Il a déjà été très bon avec nous ou à Porto, soit en jouant à deux devant la défense, soit en jouant un peu plus haut. Il a beaucoup d'humilité dans son comportement, et il a un très gros volume de jeu, et sur certaines phases de jeu, il n'a pas la lucidité nécessaire dans la dernière passe, car il veut tellement bien faire. Ce qui n'empêche pas qu'on soit content qu'il soit là, et le plus longtemps possible."
Pourquoi il ne tire plus les coups de pied arrêtés comme la saison dernière ?
G.S. : "Là, il en a mis un sur la barre... Sur les corners, ils se relaient avec Benoît Cheyrou pour avoir un gaucher et un droitier. Sur les coups francs, il y a aussi Gaby. Ce n'est pas lui à 100%, mais il est toujours très présent sur les coups de pied arrêtés."
Que dites-vous aux joueurs qui "pètent les plombs", comme, par exemple, Stéphane Mbia ?
G.S. : "Dans ce cas-là, je ne suis pas sûr que cela ait été interprété de la meilleure des façons. J'en ai discuté avec lui, il ne semble pas qu'il y ait eu une prise de bec avec le public. Il semble que cela ait été beaucoup plus ciblé envers une personne en particulier. Le principal est que cela n'ait pas joué sur son comportement en deuxième mi-temps."
Pour rester sur Mbia, c'est un joueur que l'on n'arrive pas bien à cerner, pouvez-vous nous expliquer un peu de quelle personnalité il s'agit ?
G.S. : "C'est un joueur très agréable à coacher et qui a un gros potentiel. Alors quelques fois il est un petit peu dans son monde, mais il est très agréable dans la vie de tous les jours."
L.D. (avec S.R.)