Vincent Labrune et José Anigo ont présenté l'opération redressement. Sans Élie Baup, ils espèrent que l'attitude des joueurs olympiens va changer...
Cela faisait longtemps que l'on n'avait plus connu une telle effervescence au centre RLD. Devant un parterre de journalistes encore plus nombreux que d'habitude, Vincent Labrune et José Anigo ont présenté ce qui s'apparente désormais à l'opération redressement d'ici la trêve.
"On est tous coupables, mais le premier responsable, c'est l'entraîneur." Quand Labrune dit cette phrase, il le dit presque avec dépit. Car le président de l'OM n'a pas voulu accabler son entraîneur. "Je ne veux pas lui jeter la pierre" explique-t-il par exemple. Il a parlé également d'une décision "humainement difficile à prendre" et a souligné l'attitude très "digne" de Baup au moment d'apprendre son limogeage samedi matin, après une nuit de réflexion du président.
Labrune se montre en revanche beaucoup moins tendre avec les joueurs olympiens. "Ce sont des garçons qui ont beaucoup de qualités footballistiques, mais aussi beaucoup de défauts, notamment celui d'avoir oublié, sur le terrain, qu'ils portaient le maillot de l'OM. Dans le vestiaire, je ne peux pas dire qu'il y a une tension particulière, mais il y a un problème d'implication générale. Il y a des états d'âme, et ça, je ne peux pas l'accepter. On est là pour travailler, footballeur professionnel, c'est un métier, il faut se rappeler. On se doit d'être exigeant, surtout à l'OM. Il faut augmenter notre degré d'exigence, sinon, on n'y arrivera pas." Labrune a ainsi dit, en tête à tête aux joueurs, que c'était "en partie grâce ou à cause d'eux" que Baup avait été limogé. En gros, certains joueurs ont lâché un Baup dont le discours ne passait plus dans le vestiaire.
"J'ai eu la conviction que s'il ne se passait pas quelque chose, s'il n'y avait pas de choc psychologique, la situation ne s'améliorerait pas d'ici Nöel. Le staff n'avait plus de solution pour redresser la situation. Il ne nous a pas apporté les solutions à court terme qu'on attendait. On ne pouvait plus attendre. Il fallait donc prendre une décision. C'est mon rôle" assume Labrune, qui assure par ailleurs ne pas avoir été influencé par la grogne des supporters (qu'il a rencontrés lundi en fin de journée, dans une réunion prévue de longue date). "Les 'Baup démission' je ne les ai même pas entendus, car j'ai quitté la tribune au bout de 35 minutes. Je ne suis pas très sensible à l'environnement extérieur" assure-t-il.
C'est pourquoi il a choisi la solution interne avec José Anigo qui se retrouve à nouveau en première ligne. "Je l'étais déjà pour prendre les coups en tant que directeur sportif, réplique le nouveau coach olympien, qui reprend donc du service. "Mais c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas, sourit-il, en ajoutant qu'il se sent "plus aguerri, avec un bagage élargi". Anigo, personnage apprécié des joueurs, c'est donc la solution pour remettre de l'ordre dans un vestiaire en vrac. "Je leur ai dit qu'ils étaient les responsables du limogeage de Baup. Mais je ne vais pas être un Père Fouettard avec eux. C'est à l'intérieur qu'il faut aller chercher, c'est l'état d'esprit qu'il faut aller titiller. On va donc essayer de faire quelque chose de différent sur les 4 matchs à venir."
Et après ? Tout dépendra des résultats présentés par l'OM version Anigo et des candidatures que Labrune va recevoir sur son bureau. "Mais pour l'heure, il n'y a même pas le début d'une short-list, il n'y a rien du tout, martèle le président. On vit les choses au quotidien. L'urgence c'est de remobiliser les énergies d'ici la trêve. C'est le chantier confié à José. Dans les semaines qui viennent, on ouvrira une réflexion, mais il ne faut surtout pas se tromper dans le choix du prochain entraineur. Aujourd'hui, c'est José, c'est trop tôt pour parler de la suite, concentrons-nous sur le court terme." Le projet à moyen terme du début de saison s'est donc transformé en urgence sur 4 matchs. Car oui, il y a le feu à l'OM.