Avec dix buts sur les neuf derniers matchs, André-Pierre Gignac s'affirme comme le facteur anti-crise de l'OM dont il est devenu le vrai capitaine. Édito.
André-Pierre Gignac, ou APG pour les intimes. Profession ? Buteur à l'OM, par intermittence. Car depuis son arrivée en 2010, il en a connu des galères "Dédé". Les adducteurs, deux fois, le banc, souvent, les clashs, fréquemment sous une autre ère. Mais avec 16 buts inscrits cette saison, dont une série de dix réalisations lors des neuf derniers matchs, l'enfant de l'étang de Berre marche sur l'eau, tel le guide que l'OM cherche depuis trop longtemps.
Alors certes, il connait de gros passages à vide, comme après son retour chez les Bleus en août, où il lui aura fallu attendre fin octobre pour retrouver le chemin des filets. Il ne sera jamais un joueur de classe mondiale, il le sait, mais il est déjà un joueur qui aime son club - qui le lui rend bien, c'est vrai - mais c'est déjà pas mal par les temps qui courent. Et depuis sa mise en avant par José Anigo, Gignac est passé en mode capitaine.
Même s'il ne vient pas d'une autre galaxie, il s'est imposé comme le principal relais du nouvel entraîneur sur le terrain, son leader, comme aime à le dire un Anigo dont il est proche depuis l'ère Deschamps. Si le débat sur le brassard de Mandanda revient régulièrement sur la table, cette fois, il est parfaitement justifié, car Gignac s'est forgé une âme du vainqueur. Comme JPP à l'époque, qu'il a souvent applaudi. "Avant d'être un leader technique, c'est un leader dans le vestiaire. Il nous apporte beaucoup, il est charismatique, il fait ses matchs et il met ses buts. C'est important d'avoir quelqu'un comme ça dans l'équipe", confie d'ailleurs Mario Lemina, l'un des jeunes de cette équipe. C'est aussi l'avis des consultants du Talk Show, à voir sur le PhocéenTV.
Mais en dehors du terrain, Gignac assure également. Il vient en conférence de presse, s'arrête en zone mixte, il fait le job, tout simplement. Un boulot qu'il ne faisait pas avec Deschamps et même avec Baup. Les journalistes toulousain n'ont pas, non plus, le souvenir de ses analyses. Dommage, car on s'aperçoit aujourd'hui qu'il a des choses à dire. Les mauvaises langues diront qu'à un an et demi de la fin de contrat, il a envie de se montrer, mais on peut aussi imaginer qu'il pense à l'OM, son club, celui dont il rêvait de porter les couleurs étant jeune.
Dans le marasme ambiant du centre Robert Louis-Dreyfus, Gignac est le rayon de soleil des supporters, mais aussi du groupe, celui qui ne lâche rien et que se battra jusqu'au bout pour son maillot, et éventuellement pour une place au Brésil. Même s'il ne sera jamais un renard devant le but, il a au moins le mérite, actuellement, de se battre comme un lion. Un exemple dans le geste et dans la parole. Un capitaine quoi... Avec ou sans brassard.