L'OM a enfin gagné contre une équipe classée dans le top3 du championnat. La rengaine revient souvent, c'est vrai, mais cela commençait presque à devenir gênant. Sur les cinq dernières saisons, l'OM ne comptait qu'une seule victoire contre une équipe classée à la fin sur le podium. C'était ce fameux match où l'OM avait renversé Monaco, 2-1, il y a un peu plus de deux ans. Une très belle soirée au Vélodrome avec un but plus une passe pour Romain Alessandrini et un Marcelo Bielsa qui avait tenté une belle option offensive en faisant rentrer Florian Thauvin au poste de relayeur. Cette fois-ci, l'OM de Rudi Garcia a battu Nice 2-1. Et sans aller plus loin dans le jeu des comparaisons, la performance est bien plus remarquable.
Tout simplement parce que le curseur de la qualité du match des Phocéens a été placé au maximum quasiment du début à la fin de la rencontre. Des premières secondes, où Maxime Lopez est allé chercher Jean-Michael Seri pour lui faire comprendre que le Vélodrome n'allait pas être son jardin, à l'ancienne, jusqu'à la fin où Dimitri Payet et Morgan Sanson n'en finissaient plus de sortir des friandises balle au pied pour garder le ballon. Surtout, l'adversaire en face était d'un sacré niveau. Au moins aussi élevé que la semaine dernière, lorsqu'ils sont venus à bout du PSG. Cette équipe a démarré le match en confisquant le ballon, sans complexe, comme si c'était le Manchester City de Guardiola. Eysseric, Belhanda, Seri, Dante, Ricardo Perreira et surtout les deux latéraux, Souquet et Dalbert, les joueurs de Favre se sont fait un plaisir de montrer que le football est un régal lorsqu'on sait se servir du ballon. Mais l'OM a su répondre. Avec de la technique, certes, mais aussi avec beaucoup d'envie, de quoi être en parfaite osmose avec le public et répondre à cette terrible équation posée par des tribunes qui veulent une équipe qui propose un jeu chatoyant mais qui mouille également le maillot. Comme quoi, c'est possible. Pour finir, contre Monaco, l'OM avait bénéficié de la sortie sur blessure d'Aymen Abdennour, impérial jusque-là. Cette fois-ci, ce sont les Marseillais qui ont dû faire sans un de leurs meilleurs atouts, Florian Thauvin, et ce dès le début de la rencontre.
Et puis il y a le contexte. L'OM avait besoin de cette victoire pour espérer ravir la cinquième place à Bordeaux. Ce n'est que la cinquième place. Ce n'est que Bordeaux. Mais en gagnant de la sorte, en se montrant digne de la plus grande enceinte derrière le Stade de France à guichets fermés, l'équipe de Rudi Garcia a montré qu'elle ne se qualifiait pas pour la coupe d'Europe uniquement pour justifier ses achats cet été. Il y aura de quoi y faire autre chose que de la figuration. Et le tout avec un certain style. Garcia a insisté avec un milieu Maxime Lopez et Morgan Sanson. Nombreux ont été ceux à ne pas y croire, à trouver que cela manquait de densité physique, jusqu'à extrapoler en se disant qu'avec un tel entraîneur, l'OM serait condamné à fanfaronner contre les petits, ramasser contre les gros. Il a droit lui aussi à sa part de louanges, même si à la fin de la rencontre, il préfère la reverser au plus beau symbole de son début de mandat, Maxime Lopez, comme vous pouvez le voir dans la vidéo. A la fin du match, dans le vestiaire, Rudi Garcia a dit à ses joueurs que cette victoire n'était qu'un échauffement, que les choses sérieuses, c'était pour dimanche prochain à Bordeaux. Et bien on a tous hâte.