Le 7 octobre dernier, l'Olympique de Marseille publiait, via son site officiel, un communiqué au titre clair "Accord historique entre l'OM et les groupes de supporters". Y était écrit notamment : "Les groupes de supporters de l’Olympique de Marseille ont entendu les arguments du Club et ont pris conscience des nouveaux enjeux liés à la fois à l’environnement du football en général et au succès de l’organisation de l’EURO 2016 en particulier. A été acté le principe d’une commercialisation intégrale et exclusive de la billetterie (abonnements et places sèches) du stade Vélodrome par le Club. Les modalités de cette commercialisation seront définies dans le cadre d’une convention qui sera élaborée, dans les prochains jours, en concertation avec les différents acteurs". 70 jours plus tard, les groupes de supporters avaient rendez-vous au Vélodrome pour signer l'accord final. La réunion a tourné court puisque, en l'absence de Vincent Labrune, malade, les représentants des huit associations (Club des Amis de l’OM, Club Central des Supporters, Dodger’s Marseille, Fanatics, Marseille Trop Puissant, South Winners, Ultras Marseille, Yankee Nord Marseille) n'ont pas souhaité poursuivre avec les avocats du club.
Présent sur le plateau du Talk Show lundi dernier, Christian Cataldo, le président des Dodger's, a donné sa version des faits : "Nous avons seulement signé un accord pour discuter. Vincent Labrune aurait pu nous informer dans l'après-midi de son absence. On s'est retrouvé là-bas face à un avocat qui nous a dit que la récréation était terminée. C'est une manipulation de A à Z. Ils nous ont fait le même coup qu'à Bielsa" explique-t-il, faisant le parallèle avec un premier contrat envoyé loin des attentes initiales ("19 pages de calomnies et d'insultes") et des avocats envoyés pour faire signer les contrats le jour de réunion. "On était prêts à discuter mais il n'y a pas eu discussion. On est là, on ne bougera pas, on défendra notre point de vue jusqu'au bout, et ce n'est que le début. S'ils veulent vendre les abonnements, qu'ils les vendent, mais qu'ils s'occupent de tout derrière, de l'animation, des déplacements, de la sécurité dans les virages".
Le supporter du virage nord dresse alors un constat amer du fonctionnement du club depuis qu'il a été repris il y a 20 ans par Robert Louis-Dreyfus : "Tous les présidents ont été mis en examen ou aux prises avec la justice. Il y a eu des batailles internes, l'affaire Kachkar, on a tout supporté, c'est le cas de le dire. Pape Diouf, Didier Deschamps, José Anigo, Marcelo Bielsa, des gens qui aimaient ou qui représentaient les Marseillais, ont tous été dégagés par Vincent Labrune. Depuis toutes ses années, il n'y a que du négatif, mais il y a toujours du monde dans les virages. On a fait en sorte que ce soit plein alors qu'il n'y a eu qu'un titre de champion en 20 ans". Tancé sur le plateau par Najet Rami, qui s'est demandé pourquoi les groupes de supporters n'ont pas été plus vindicatifs avant, Cataldo a fait son autocritique : "Sur Deschamps et Anigo, Labrune a été très fort pour tirer certaines ficelles. Je reconnais par ailleurs que faire grève le jour du quart de finale de Ligue des champions, c'était une erreur".