Cheyrou a été le premier à se mettre en évidence en prenant le jeu à son compte dès le début du match. Preuve en est sa superbe interception tout en anticipation avant de transmettre à Valbuena pour la première occasion du match. Il a clairement pris la direction de la construction du jeu, de la distribution (au sens propre). De plus, il n’a pas été en reste au niveau de la récupération et se permet même de marquer. C’est ce qu’on appelle un match plein.
Lucho, lui, s’occupe plutôt de la dernière passe, celle qui prend toute la défense à revers en une touche et qui trouve un partenaire dans un trou de souris. Il peut même prendre la forme d’un véritable chasseur de but en rodant aux abords de la surface en quête d’un centre en retrait ou d’un ballon mal dégagé. C’est l’efficacité dans toute sa splendeur.
Valbuena est le détonateur, le dynamiteur. Il est insaisissable balle au pied, bouge énormément pour solliciter le ballon. Il quitte souvent son couloir pour rentrer dans l’axe où sa qualité technique dans les petits espaces fait mal à l’adversaire. Et que dire de sa faculté à éliminer. Il est un moteur pour l’équipe et semble sur le point de franchir un cap.
Mandanda, encore et toujours. Il est celui qui permet de garder l’équipe sur les bons rails. Il effectue deux grosses parades déterminantes puisque les Montpelliérains auraient pu revenir au score. Certes l’OM menait déjà 2-0 mais on sait qu’un match peut très vite changer de physionomie. À 2-1, ça aurait été une tout autre histoire et ce match qui se termine sur un score fleuve aurait pu connaître un scénario complètement différent. Merci capitaine !
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La tactique de DD…
Didier Deschamps avait annoncé que son système n’était pas figé et qu’il pouvait alterner selon les matchs. C’est exactement ce qu’il a fait en décidant de revenir à son habituel 4-3-3 avec le retour de Cheyrou au milieu. Et bien lui en a pris tant ce dernier à été important dans la construction de la victoire olympienne. Le coach marseillais a cependant apporté une légère adaptation en plaçant Lucho en position de meneur au cœur du jeu et le duo Cissé-Cheyrou à la récupération. La tentative s’avère concluante car l’OM a su produire du jeu et se procurer plusieurs occasions. Moscou, le déclic ? On a pourtant l’habitude de voir les équipes souffrir après un match de Ligue des Champions où la dépense physique est importante et où les joueurs laissent pas mal d’influx nerveux. Mais ce ne fut pas le cas ce soir. L’OM a fait preuve d’une grande maturité en étant patient, en jouant son jeu et en étant présent dans les duels. Le match de Moscou semble avoir redonné une grande confiance à l’équipe. Elle a pris conscience de ses possibilités, mais à condition que tout le monde fasse les efforts sans tricher. Enfin du spectacle au Vélodrome…
Cette prestation tombe à point nommé pour un public qui était bien présent, malgré le froid et la pluie. Cette belle victoire et le jeu séduisant proposé par les joueurs arrivent comme une récompense pour les supporters qui restaient sur leur faim après la triste prestation face à Lens. L’OM redevient dominateur sur ses terres et on sait que c’est une condition obligatoire dans la conquête d’un titre de Champion. Rennes, un tournant dans la saison ? Il faudra d’ailleurs confirmer dès mercredi avec la réception d’une équipe rennaise capable du meilleur comme du pire qui vient de subir une défaite à Lorient. Cette rencontre pourrait être décisive si les Olympiens parvenaient à s’imposer car ils prendraient ainsi la tête du classement. Ils continueraient alors cette fameuse série évoquée par tous les entraîneurs de Ligue 1 pour se détacher des concurrents. Ce serait aussi un signe fort envoyé aux autres prétendants, preuve que l’OM assume enfin son statut de champion sortant et qu’il a retrouvé les vertus qui faisaient sa force la saison dernière. On ne peut terminer sans évoquer ce qui restera sans doute l’image du soir. La grave blessure d’Azpi et le désespoir sur son visage lors de son évacuation en ambulance. On espère pour lui que ce ne sont pas les ligaments croisés qui sont touchés, mais aux vues des images et de sa souffrance, l’addition risque d’être salée.
F.C.
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