Les plus optimistes pourront se dire que faire match nul, ce n'est pas une mauvaise opération en soi. Mais rien n'y fera. Car ce match nul à Toulouse fait suite à deux autres partages des points, à Lille et contre Dijon. Soit trois points sur neuf possibles contre le 9e, le 13e et le 19e. L'OM est clairement dans le dur, avec trois prestations poussives, où les supporters olympiens avaient de quoi se dire qu'un but pour donner la victoire dans les dernières minutes n'y changerait rien, il y aurait toujours de quoi être contrarié par la suite. Du coup, les critiques pleuvent sur le coach olympien. C'est logique, dans le sens où cela fait partie du jeu, dans une discipline où chaque spectateur se mue en entraîneur au coup de sifflet final, et tant pis s'il doit se contredire (une pensée pour ceux qui reprochaient à Garcia un milieu trop léger à l'extérieur, militant pour la titularisation de Zambo Anguissa). Mais tout ça, ce n'est pas grave. Car s'il faut voir du positif, c'est là, sur ce qui se présente. Oui, avec cette mauvaise passe, Rudi Garcia va avoir l'occasion de montrer vraiment de quel bois il se chauffe.
Cela fait plusieurs rencontres qu'il doit s'employer à la mi-temps avec une gueulante dans les vestiaires pour remobiliser les troupes. Le verre à moitié plein, ça marche, les secondes périodes sont bien meilleures. Le verre à moitié vide, de match en match, les première mi-temps restent catastrophiques, malgré toute la panoplie de chocs psychologiques déployés, notamment les déclarations offensives en conférence de presse. Rudi Garcia a donc l'opportunité de saisir le taureau par les cornes avec des choix forts. Changer de schéma, et/ou changer d'hommes pour insuffler une nouvelle dynamique à un groupe qui en a visiblement bien besoin. Ce que savaient Eric Gerets et Didier Deschamps, le premier en sortant un jour sans prévenir un 4-4-2 losange ou le second en relançant Ben Arfa puis Valbuena. Ce qu'a même fait Marcelo Bielsa, en finissant sur quatre victoires après une série de quatre défaites en installant Romain Alessandrini dans son onze de départ. Même si Bordeaux est passé devant au classement, il n'est pas trop tard.
A Rudi Garcia donc de trouver la solution dans une formation qui n'arrive pas à tourner en ce moment. En terme de contenu, ça reste au moins trois fois supérieur techniquement à ce qu'il y avait en début de saison mais il faudrait presque mettre une bouteille entière d'huile dans les rouages pour que tous les éléments alignés déroulent main dans la main. Gomis devant semble être un poids mort, Thauvin n'arrive plus à peser sur la défense adverse alors que tous les ballons ou presque passent par les pieds de Dimitri Payet, le sauveur toujours positionné à gauche. Il manque peut-être trois fois rien pour que le potentiel offensif soit enfin exploité comme il le devrait. Rudi Garcia le sait, et il a donc une semaine pour trouver quoi précisément, alors qu'un Saint-Etienne qui a toujours envie de passer devant va se présenter au Vélodrome. Sinon, il y a peut-être le risque d'être inscrit dans la catégorie de ceux qui n'y sont pas parvenus. Comme Philippe Troussier. Présenté comme un gourou qui allait s'imposer sur le long terme au club à son arrivée, avec des coups bien sentis dès le départ, il n'a pas su réveiller son groupe en fin de saison. Et alors que son équipe a passé une bonne partie du championnat en tant que dauphin de Lyon, il a finalement fini aux portes des places européennes. Et a dû plier bagage.
La réaction d'après-match de Rudi Garcia suite à Toulouse-OM en vidéo.