Retour sur la défaite de l'OM à Brest.
Pour une fois, c'était une défaite attendue. Même si l'occasion était belle pour l'OM de recoller dans la course à l'Europe avec les résultats des autres formations de Ligue 1 ce week-end, il y avait toujours une petite voix dans la tête pour rappeler que si Brest était à ce point devant l'OM cette saison, en championnat, dans le jeu, dans la dynamique globale, cela allait se voir sur le terrain. Et c'est peut-être ça le pire, c'est que ça ne s'est pas vu footballistiquement : les Bretons ont fourni sûrement leur prestation de 2024 avec le plus de déchet technique, loin par exemple de leur sortie en coupe contre le PSG. À la fin du match, Pierre Lees-Melou reconnaissait qu'un penalty aurait dû être sifflé pour le club phocéen. La faute de l'arbitre donc ? Pas si vite. À l'heure de jeu, l'OM s'est retrouvé en supériorité numérique. Gattuso n'a rien changé pendant un quart d'heure alors qu'Eric Roy, de son côté, n'avait pas peur de faire rentrer... un attaquant. Puis Gattuso décide de finir la rencontre en 4-2-4 avec Iliman Ndiaye ailier droit. Brest n'a alors aucun complexe pour y croire et Pierre Lees-Melou profite d'une mauvaise passe d'Ulysse Garcia pour griller la politesse à Jean Onana, puis à la défense olympienne, pour tromper Ruben Blanco d'un tir croisé. Au final, c'est donc une nouvelle défaite gênante, embarrassante, honteuse, choisissez l'adjectif que vous voulez, même pour cet effectif-là.
Gattuso a dit qu'il assumait...
La question du maintien de Gennaro Gattuso se pose forcément. Même avant un match décisif de coupe d'Europe, peut-être la dernière chance de donner un intérêt à la saison ? Parce que le technicien italien semble de plus en plus résigné. Son coaching est désastreux, sa communication l'est tout autant. Avant le match, il assure que le problème de cette équipe n'est pas technique mais qu'il n'est pas psychologue pour autant ? Il oublie un peu vite qu'un entraîneur lui a fait gagner le trophée le plus important de sa carrière spécifiquement sur cet aspect. Le 9 juillet 2006, Marcelo Lippi était allé trouver ses joueurs avant une séance de tirs au but en finale de Coupe du Monde pour faire lui-même le choix des frappeurs et leur enlever la pression. Le Gattuso coach ressemble plus à l'inaction du sélectionneur adverse ce soir-là, un certain Raymond Domenech, dont il partage également l'entêtement, lui pour son 4-3-3 avec toujours Iliman Ndiaye à contre-emploi. Alors on peut toujours se dire que le timing est mal choisi, avant ce OM-Shakhtar. Naples réfléchit aussi à se séparer de Mazzarri avant Naples-Barcelone. Chelsea avait viré Villas-Boas exactement au même moment, en 2012, avec la réussite finale en Ligue des Champions que l'on connaît tous. Après cette défaite en Bretagne, Gattuso a assuré devant les caméras qu'il assumait. Le voir comme si de rien n'était remettre son 4-3-3 au prochain match serait une aberration de plus.