Bouna Sarr a désormais son chef-d'oeuvre
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 31/01/2020 à 01:00
Avec son but d'anthologie face à Strasbourg, le latéral droit olympien poursuit son ascension.
Mercredi, à la 32e minute d'OM - Strasbourg, Bouna Sarr est entré dans l'histoire avec son but, ou plutôt dans son histoire. Celle d'un jeune attaquant messin arrivé à la pointe des pieds à l'OM en juillet 2015 pour 2 M€, dont on affirmait quelques mois plus tard qu'il n'y resterait pas longtemps, et qui s'est depuis métamorphosé. Une transformation qu'il doit, dans un premier temps, à Rudi Garcia qui a choisi d'en faire un latéral droit, mais aussi à sa persévérance, lui qui n'a jamais abdiqué pour se faire une place au soleil. C'est donc à cette 32e minute que Bouna a déclenché le slalom de sa carrière en éliminant plusieurs Strasbourgeois depuis la ligne médiane, en enchaînant deux doubles contacts et, enfin, en ouvrant son pied gauche pour trouver le petit filet de Bingourou Kamara. Dix secondes de très très haut niveau pour un but que L'Equipe qualifiait jeudi matin de "digne de Lionel Messi".
Amoros : "C'est vraiment un grand numéro. Il récupère, il dribble, il rentre, il feinte, il cadre, pfff..."
Depuis, l'action de "Sarrinho" tourne en boucle sur les réseaux sociaux, et ce n'est vraiment pas volé. D'ailleurs, lors de son arrivée à l'OM, le directeur sportif de l'époque à Metz Philippe Gaillot nous avait prévenus que Bouna avait toutes les qualités pour enchaîner ce type d'action de haut vol avec ses capacités de dribble et de vitesse. Mais jusque là, on attendait de voir, et on a donc vu. "C'est vraiment un grand numéro, confirme au Phocéen l'ancien latéral olympien Manu Amoros. Il récupère, il dribble, il rentre, il feinte, il cadre, pfff... C'est digne d'un très bon attaquant". Un attaquant qu'il est toujours, du reste, puisque depuis le début de la saison, AVB lui a fait jouer 24 matches (joueur de l'OM le plus utilisé) dont exactement la moitié (12) comme ailier droit. Un chiffre élevé qui s'explique évidemment par l'absence de Florian Thauvin, mais qui prouve l'estime que lui porte son coach, y compris à ce poste.
Il n'avait plus livré un aussi gros match depuis la victoire contre... Bordeaux
Ceci dit, c'est clairement comme latéral que Sarr compte s'imposer, et un but comme celui-ci va évidemment lui donner un coup de main. Ce qui n'est d'ailleurs pas plus mal, compte tenu de ses performances assez quelconques un cran plus haut. Mais Bouna n'est pas tout seul dans ce registre défensif, avec bien sûr la concurrence du solide Hiroki Sakai. "Bouna a les capacités pour jouer aux deux postes, explique Amoros, et il ne lui manque pas grand-chose pour devenir définitivement un très bon latéral. Pour moi, il est encore un peu en dessous de Sakai sur le plan défensif, et au-dessus sur le plan offensif. Tout dépend des adversaires et de ce que Villas-Boas veut faire. Mais, pour un entraîneur, c'est une chance d'avoir deux joueurs comme ça, dont un qui peut jouer plus haut". Pas faux, quand on sait la minceur de l'effectif dont dispose le Portugais. Reste maintenant à voir en faveur de qui il va trancher dans les prochains matches avec le numéro de Sarr mercredi, et ce dès dimanche à Bordeaux. Sarr qui, d'ailleurs, n'avait plus livré un aussi gros match depuis la victoire contre... Bordeaux en décembre dernier. Intéressant...