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Saison

Bielsa : le jour d'après

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 24/08/2016 à 07:00

Bielsa : le jour d'aprèsBielsa : le jour d'après

L'annonce de son retour a ébranlé la toile, et surtout la ville. L'onde de choc a fait tanguer la Bonne-Mère sur ses fondations et le MUCEM n'en finit plus de se fissurer. Les supporters, eux, reviennent à la vie, comme réanimés par un printemps tardif, après une année de mort clinique, volontaire ou subie. El Loco agit sur nous comme une injection d'atropine, comme un choc au défibrillateur alors que tout semblait perdu. Par le flair de ses renifleurs d'infos, ou par leur inconscience, France Football nous a réveillés lundi en pleine soirée, encore sous l'effet de l'anesthésie administrée la veille par l'équipe du docteur Passi. Marseille s'embrase, René Malleville exulte depuis son antre de Chateau-Gombert, Jean-Claude Gaudin imagine son Vélodrome se remplir à nouveau, et ses caisses avec, les limiers de Marignane se remettent à guetter les arrivées en provenance de Buenos Aires et ceux du centre-ville négocient déjà les fuites avec le personnel de l'Intercontinental. Le volcan n'était donc pas éteint, il se rechargeait pour mieux péter, et pas question d'évacuer les lieux. Tout le monde veut en prendre plein la gueule !

Dans la tête des joueurs

En attendant, Bielsa n'est pas là, Lopez ne parle pas, et MLD dément comme elle en a pris l'habitude avant, parfois, souvent, de finir par confirmer. La vente, pas la vente, Michel, pas Michel, Labrune, pas Labrune... on connait la chanson, même en anglais. Au club, dans les bâtiments administratifs, on navigue à vue, on est les derniers informés, comme d'habitude, même si la patronne prétend le contraire. Quelques mètres plus haut, dans les installations du sportif, les secousses du séisme sont certainement parvenues jusqu'aux joueurs, car il y a des joueurs à l'OM, et même un staff. Comment l'ont-ils vécu ? Bonne question, car il y a tout de même une vie au centre Robert Louis-Dreyfus. En tout cas une forme de vie difficile à définir, tapant vaguement dans des ballons sous l'impulsion d'une autorité incertaine au discours mécanique, pas toujours cohérent, notamment les soirs de gifle à Guingamp. Lui serait déjà recasé et retrouverait sa place à la droite du maestro. Mais quid des joueurs ? Les questionnements sont multiples. Quelle sera leur réponse à la rumeur vendredi face à Lorient ? L'effet Bielsa déteindra-t-il sur leur niveau de jeu ? Songent-ils déjà aux huit cadors (ou six) annoncés dans le sillage du Loco ? Alessandrini a-t-il déjà vidé son casier ? Doria est-il déjà sous antidépresseurs ? Diarra révise-t-il ses rêves d'ailleurs ? Autant de questions que le spectre du Rosarino soulève, en attendant l'accueil du Vel' vendredi.

Vérité ou jeu dangereux ?

Et puis, il y a Gérard Lopez. Il y a surtout Gérard Lopez, même, car le conte "Bielsa et les huit joueurs" n'a pas germé dans l'esprit retors d'un journaleux de France Foot. Ce teasing fait le tour des rédactions depuis plusieurs semaines, par des relais divers, comme un appel à vanter le dossier auprès de supporters affamés. Vérité ou pub mensongère ? On n'en sait fichtre rien, mais appâter de la sorte des millions de passionnés par simple besoin de se faire de la pub ou de faire pression sur l'actionnaire pour la pousser à signer serait criminel et incroyablement contre-productif pour son auteur. Alors, comme tant d'autres, on a envie d'y croire, même s'il nous est difficile d'imaginer un Bielsa refusant l'Argentine, le Mexique ou encore la Lazio pour réintégrer un club qu'il a fui comme on se délivre d'un traquenard.

Mais Bielsa reste Bielsa. Il ne parlera pas, ne démentira pas ni ne confirmera. Ou alors par communiqué, comme lors du râteau infligé au président de la Lazio il y a quelques semaines. Il réapparaîtra, ou pas, subitement, comme ce soir de printemps 2014, tapant dans un seau de pop-corn en compagnie de Manu Amoros dans une tribune de la Mosson. On le croisera peut-être au rayon frais d'un Carrefour Market, ou à la table d'un Mc Do, comme si de rien n'était. Et là, nous reprendrons le cours normal de nos vies d'amoureux fous de l'OM, nous cesserons de craindre le PSG, l'ennui, la relégation. On ne craindra plus dégun, et l'OM redeviendra l'OM, enfin. En attendant, l'espoir revit, et c'est déjà pas mal, car Passi et sa bande l'avaient enterré si profond qu'on le croyait perdu.

En vidéo, Romain Canuti et Stéphane Brenguier ne sont pas tout à fait d'accord sur le taux de crédibilité d'un retour du Loco à la Commanderie. Quant à vous, vous pouvez voter !