Édito sur la sortie médiatique de Marcelo Bielsa. Ce 4 septembre 2014 restera dans les mémoires.
"Lunaire" est le mot juste. Celui qu'aime tant Vincent Labrune. Celui qui définit le mieux la conférence de presse de Marcelo Bielsa jeudi après-midi. Celui qui caractérise l'état d'esprit de l'entraîneur argentin depuis le début de saison. Le coach de l'OM s'est lâché. Violemment. Mettant Labrune devant ses responsabilités. Pointant la gestion du mercato olympien, qu'il juge négatif. Une chose est certaine au sortir de cette heure passée avec la presse, le père Noël n'existe pas.
La charge est lourde. Significative. Programmée aussi. Jeudi midi, l'OM envoie un mail à la presse pour signifier que Bielsa parlera à 16 heures aux médias. Branle-bas de combat dans les rédactions. Au départ, on devait parler du match amical contre Arles-Avignon. Enfin, c'était la raison officielle à cette invitation. Il n'en sera rien, évidemment. Le match ne sera pas évoqué. À la place, on assiste à un règlement de compte à OK Corral. Labrune a mal géré le mercato, Luc Laboz (responsable communication) est un menteur. La presse est prise à témoin. Complice d'un message à relayer aux quatre coins du monde. Bielsa est là, et il ne compte pas se laisser emmerder. Du moins, c'est ce qu'il dit.
Alors que les résultats sportifs sont là depuis deux semaines, le climat devient pesant. Malsain même. De qui se moque-t-on ? Des supporters ? Sans aucun doute, entre une conférence de presse diffusée en live sur le web et très largement entrecoupée avec de fâcheux problèmes de son, et cette guéguerre entre la direction et le sportif qui devient insupportable. Les coups de communication, on connait, mais là, ça ne ressemble à rien. À force de tout vouloir verrouiller, c'est la cacophonie. Pire, l'incompréhension.
Y-a-t-il un gentil et un méchant dans l'histoire ? Ou deux méchants qui ne veulent rien lâcher ? Ou encore deux gentils qui ne se comprennent pas ? Le savent-ils eux même ? Savent-ils quelle image ubuesque ils renvoient aux supporters marseillais et aux passionnés de football ? Savent-ils que les supporters en ont marre de ces guerres intestines ? On peut sincèrement en douter.
La crainte maintenant est de voir l'Argentin claquer la porte, lui qui a mis tant de temps à s'engager avec l'OM. Certains esquissent même que le fameux contrat n'aurait jamais été signé... Que faire donc dans cette ambiance qui entoure le club et devient intenable ? Une sortie comme celle-ci ne s'oublie pas. S'il n'y aura cette fois pas de Caliméro, ce 4 septembre marquera à jamais le passage de Bielsa à l'OM. Car dans la bouche d'un autre, ces paroles auraient deux buts : partir en claquant la porte ou faire sauter son président. Et avec Bielsa ?