"Benedetto, il lui faut du soutien ou alors il faut le laisser souffler"

Après une (très) longue traversée du désert, on avait cru retrouver le vrai Dario Benedetto à Lille (1-2) avec un but de renard comme il sait si bien les mettre. Le retour d'un Pipa en souffrance, vidé par les matches à répétition et une douleur récurrente au tendon d'Achille. Malheureusement, la défaite face à Nantes samedi (1-3) a de nouveau mis en lumière les difficultés du buteur argentin à retrouver le tranchant qui faisait de lui l'un des meilleurs joueurs de la Ligue 1 lors des trois premiers mois de la saison.

"On a de plus en plus de mal à le trouver en appui dans le jeu et il touche très peu de ballons"

On a longuement écrit sur ses difficultés à se mettre en valeur dans le schéma à une pointe d'André Villas-Boas, lui qui reste un joueur d'appels et de combinaisons, mais son début de saison avait prouvé qu'il parvenait à tirer tout de même son épingle du jeu en dépit de son isolement à la pointe de l'attaque. Même lorsqu'il ne marquait pas, Pipa restait un joueur indispensable par ses remises et ses fausses pistes pour déblayer le terrain à un Payet ou un Sanson, par exemple. Mais là, force est de constater que l'ancienne idole de Boca rame et ne fait pas mieux qu'un Germain ou n'importe quel autre joueur que l'on mettrait à sa place. "Je le trouve très effacé, confirme l'ancien Olympien Fabien Laurenti. On a de plus en plus de mal à le trouver en appui dans le jeu et il touche très peu de ballons. J'ai l'impression qu'il est cuit". La confirmation d'une forme en chute libre, liée à l'accumulation des matches, mais aussi aux douleurs au tendon d'Achille que Benedetto éprouvait déjà en Argentine. "Le joueur a une fragilité de ce côté-là, peut-être une tendinite chronique ou du moins régulière, et elle se réveille de temps à autre, nous expliquait récemment l'ancien médecin de l'OM Emmanuel Prou. C'est une faiblesse sur ce tendon pour des raisons qui peuvent être biomécaniques, d'où la nécessité de le mettre de temps en temps au repos avec des séances de soins".

"Pour moi, c'est clairement le signe d'une fatigue physique, il faut le laisser souffler une bonne quinzaine de jours"

Du repos, Dario Benedetto a pu en bénéficier pendant une grosse semaine au début du mois, lorsque Villas-Boas l'a laissé au chaud entre la victoire à Saint-Etienne (2-0) et celle à Lille. Mais, pour le préparateur physique marseillais Arnaud Chabert, le staff olympien devrait lui offrir une vraie coupure afin de le relancer complètement : "Au-delà du schéma tactique qui n'est pas vraiment adapté à son profil, je trouve qu'il fait moins de courses qu'au début, alors que c'était son point fort. Il reste devant et joue des ballons qui ne sont pas pour lui, ou il tente des frappes de loin impossibles. Pour moi, c'est clairement le signe d'une fatigue physique. Il lui faut du soutien, car il semble trop esseulé sur le terrain. Ou alors, il faut le laisser souffler une bonne quinzaine de jours pour le retaper". Quand on connait l'attachement de Villas-Boas à Pipa, qu'il est allé chercher cet été en Argentine, il n'est pas certain de le voir se passer de son attaquant tout de suite. Il lui faudra certainement serrer les dents jusqu'à la trêve internationale fin mars, après la réception du PSG.