Benedetto a-t-il jeté l'éponge face à Pallois ?

Benedetto vs Pallois, c'est un peu comme entre les Olympiens et les Nantais : c'est compliqué. Samedi après-midi lors de la défaite de l'OM face à Nantes (1-3), l'attaquant argentin de l'OM, qui venait de se refaire une santé à Lille (1-2) après des mois de traversée du désert, a repris sa longue marche en solitaire face au solide stoppeur des Canaris. Un peu comme au match aller (0-0) en août dernier où, en plus de rater un penalty, Pipa s'était déjà heurté au mur jaune. Un Nicolas Pallois qui avait déclaré à l'issue de la rencontre que l'Argentin "n'avait rien fait" face à lui. Une sortie largement commentée à l'époque, mais dont l'ancien Bordelais est coutumier. C'était encore le cas jeudi dernier en conférence de presse, lorsqu'il expliquait que, pour lui, le Vélodrome était "un stade comme les autres". Force est de constater qu'il n'a pas eu tort en livrant une grosse partie face à son vis-à-vis.

Pipa n'est pas et ne sera jamais un joueur de duels. On peut même dire le contraire en le classant parmi les joueurs "d'évitement"

Mais, en dehors de la prestation du bûcheron nantais, il y a celle de Dario Benedetto, sévèrement notée par l'ensemble des observateurs (voir la vidéo). Et il y a de quoi se dire que l'ancienne idole de Boca Juniors n'aime pas vraiment le corps à corps, il a même tendance à le fuir. D'un gabarit assez commun (1m77), Pipa n'est pas et ne sera jamais un joueur de duels. On peut même dire le contraire en le classant parmi les joueurs "d'évitement". En effet, si l'on regarde d'un peu plus près les huit buts qu'il a inscrits en Ligue 1 depuis son arrivée à l'OM, on s'aperçoit qu'il fait mouche lorsqu'il parvient à échapper au marquage de son défenseur et rarement en résistant à sa charge. C'est même la marque de fabrique de Pipa, comme l'expliquait fin janvier André Villas-Boas : "Ça reste un joueur différent, ce n’est pas un vrai buteur. Il aide l’équipe à aller de l’avant en cherchant des combinaisons, en créant. Il nous apporte énormément dans le jeu", d'où ses titularisations systématiques lorsqu'il est en état de jouer.

Mais, il n'est pas obligatoire de placer un bulldozer devant pour marquer des buts

De toute façon, la question ne se pose même pas. Déjà parce que la concurrence pour Pipa à la pointe de l'attaque olympienne est plus que réduite, voire inexistante, mais aussi parce qu'il n'est pas obligatoire de placer un bulldozer devant pour marquer des buts. En fait, les deux options se valent. En jetant un oeil au classement des buteurs de la ligue 1, on s'aperçoit que les profils sont très différents. En prenant le numéro un Wissam Ben Yedder, on retrouve un autre joueur qui ne va pas au tampon. "WBY" est certes plus technique et dribbleur que Pipa, mais il partage avec lui l'art de la fausse piste et le peu de goût pour la castagne. Même chose, a fortiori, avec Mbappé ou Neymar. À l'inverse, les lutteurs ont aussi leur place avec Osimhen, Dembélé ou Slimani qui, eux, n'hésitent pas à rentrer dans le chou de leurs gardes du corps tout en gardant une grande efficacité face aux gardiens. En fait, le contexte parfait pour Benedetto serait de disposer d'un élément de ce type à ses côtés pour profiter de son ménage, mais c'est un autre débat...