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Saison

Baup : trois victoires et un débat

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 27/08/2013 à 07:00

Baup : trois victoires et un débatBaup : trois victoires et un débat

Un entraîneur qui gagne a-t-il toujours raison ? La réponse n'est pas aussi évidente qu'il n'y paraît. Décryptage.

C'était l'un des sujets du Talk de lundi. Un entraîneur qui gagne a-t-il toujours raison ? A priori, la question peut paraître inutile, puisqu'elle contient la réponse. Autant se demander si une équipe championne est une bonne équipe, ou si le meilleur buteur est un bon joueur. Il n'empêche que cette question n'est pas totalement dénuée de sens, et qu'Élie Baup, puisque c'est lui qui nous intéresse, n'échappe pas aux critiques en dépit de ses résultats incontestables depuis son arrivée sur le banc marseillais.

Trop frileux, absence ou presque de coaching en cours de match, refus de tenter d'autres systèmes... Baup a beau empiler les victoires, il reste des sceptiques, dont fait partie Najet Rami, membre du Talk du Phocéen : "Le résultat, c'est bien, mais pas sur une saison entière. Si on regarde l'an dernier, on ne peut pas dire que seul le résultat compte. Il y a beaucoup de paramètres qui entrent en compte. Il faut donner à un entraîneur des moyens humains, financiers... Mais un bon entraîneur est aussi celui qui fait progresser ses joueurs. Par exemple, depuis que Baup est au club, il n'a pas fait progresser André Ayew, qui joue trop défensif. Pour moi, il régresse." L'argument est recevable.

À l'inverse, Maxence Volpe, toujours sur le plateau du Talk, est beaucoup plus pragmatique. À l'image de l'entraîneur qu'il défend : "Beaucoup de supporters ne sont pas d'accord avec moi, et préfèrent voir du jeu, même s'il n'y a pas les points au bout. Dans le foot, à part les grosses équipes que l'on cité systématiquement, les équipes qui font du jeu se font souvent contrer. C'est compliqué de faire du jeu et de gagner les matchs. Un bon coach, c'est aussi quelqu'un qui arrive à mettre une bonne ambiance dans le groupe, et ça, Baup y arrive."

Le son de cloche est à peu près identique chez Christophe Champy, qui pointe un exemple assez parlant : "Baup, que ce soit à Toulouse ou Bordeaux, a toujours rempli les objectifs. Il y a pas mal d'entraîneurs romantiques, comme Furlan à Troyes, dont on entend dire qu'il est formidable, avec qui tous les spectateurs se régalent parce qu'il fait jouer ses équipes, parce que les joueurs progressent avec lui, mais il collectionne les descentes en Ligue 2". Arguments reçus également, d'autant qu'il n'est pas interdit de gagner ET de bien jouer. Le recrutement effectué et à venir va d'ailleurs dans ce sens avec des joueurs offensifs appelés à enflammer des côtés un peu ternes la saison dernière. On a d'ailleurs déjà pu observer l'apport d'un Payet sur les deux premiers matches.

Difficile finalement de donner complètement tort ou raison à l'une des deux parties. Les "Baupistes" s'appuieront sur les deux premiers matches et les "sceptiques" sur celui de Valenciennes. La réponse se situera certainement dans l'analyse de notre consultant Didier Chambaron, instructeur FIFA : "Quoiqu’on puisse en dire, les clichés tendent à classer les coachs avec la réalité du résultat : ceux qui gagnent et ceux qui ne gagnent pas. Normalement, on devrait dire qu’un bon entraineur est celui qui réunit compétences techniques et tactiques, leadership, compétences en management, adaptabilité et met en place un projet à moyen ou long terme, construit autour de l'institution que représente le club. Tout le monde est d'accord sur ce point, mais la réalité est bien différente. Quels sont les clubs qui sont prêts à donner le temps ?" C'est justement ce qu'a dû se dire Élie Baup. Du coup, il gagne.