Pour ceux qui l'ont côtoyé dans le foot, Baup est un très bon choix pour l'OM. Mais il ne jouit pas de la même cote auprès des supporters marseillais...
Pour ceux qui l'ont côtoyé dans le foot, Élie Baup est un très bon choix pour l'OM (lire ici). Mais il ne jouit pas de la même cote auprès des supporters marseillais...
Lorsque l'OM élit Baup, Marseille est sceptique. Pour les supporters marseillais, Baup est avant tout "l'entraîneur qui nous a privés du titre avec à l'aide du PSG en 99" comme le souffle Christian Cataldo, président des Dodger's. "Il a en plus entraîné St Etienne et Bordeaux qui sont avec le PSG les deux autres clubs ennemis de l'OM, appuie le responsable, qui rajoute quand même : "Mais cela n'enlève rien à son envie et à ses qualités, on ne va pas lui jeter la pierre de suite, on attend de voir." Même son de cloche chez Michel Tonini patron des Yankee : "On est ni positif, ni négatif, on va lui laisser le temps."
Dans la quiétude de la station de ski de Crans-Montana en Suisse, Baup peut être tranquille en attendant de gouter à l'environnement marseillais. Car il sait qu'il ne débarque pas en terrain conquis. Il faut dire que les Marseillais sont passés en moins d'une semaine de Deschamps à Baup, en voyant les noms des populaires Gerets, Courbis ou encore Ravanelli être rayés de la liste. Comme le quotidien local enfonce le clou en révélant que les CV de Schuster, Scolari, Aguirre, Flores ou encore Eriksson sont passés par le fax de la Commanderie, et que Vincent Labrune a parlé d'une "foultitude de candidatures de grands techniciens", du coup, pour les supporters, Baup, ce n'était pas vraiment une bonne idée :
En plus, les fans olympiens s'étaient faits à l'idée d'accueillir le fantasque, mais attachant Fabrizio Ravanelli. La majorité est donc déçue :
"On le regrette, car on aurait aimé voir Ravanelli à la tête à l'OM, mais les dirigeants ont privilégié l'expérience de Baup au détriment de la popularité de Ravanelli" constate Cataldo.
Le choix de Baup est cohérent par rapport à la nouvelle politique du club, forcée de s'adapter à la conjoncture économique. Comme le dit si bien Labrune, "on n'est pas au pays des bisounours". Alors, Baup choix du pauvre ? Oui, peut-être, mais un bon choix du pauvre alors. "On cherchait un entraîneur francophone, expérimenté et qui puisse s'appuyer sur les ressources internes (le staff issu du club et les jeunes intégrés au groupe)" expose le président de l'OM. Un projet sportif peu clinquant donc, exigeant même, pour un entraîneur. Sans club depuis trois ans, Baup n'a pourtant pas fui devant la proposition olympienne. "Au contraire, c'est ce qui m'a motivé, lance le nouveau technicien de l'OM, je suis totalement en phase avec ce projet de reconstruction, avec les moyens du bord, avec les jeunes." "Je le trouve courageux de venir comme ça, tout seul, sans staff" remarque Cataldo.
Comme il s'est plu à le rappeler lors de sa première rencontre avec les médias ce jeudi, Baup c'est quand même "15 ans de première division, 500 matchs consécutifs de L1, 80 rencontres européennes" a-t-il détaillé. Un parcours qui l'a "usé" et contraint de passer par 3 ans sans banc, mais avec un micro de consultant pour Canal +, pour une expérience bénéfique selon lui. "Cela m'a permis de me perfectionner. Je suis allé voir les meilleurs clubs européens. Aujourd'hui, je suis plus costaud dans mon travail. J'ai toujours la foi, je me suis toujours considéré comme un entraîneur."
Un coach avec des résultats inégaux, comme l'ont prouvé ses passages à St Etienne (6e à 13e d'une saison à l'autre) et Toulouse (3e à 17e d'une saison à l'autre), ou ce grand écart d'un titre avec Bordeaux (en 99) à une descente avec Nantes (en 2009). À l'OM, son principal souci sera d'abord de raviver un groupe fissuré par une saison pénible. "Il faut qu'ils prennent du plaisir, tous ensemble, l'important c'est l'harmonie globale, et pour moi, ça passe par le jeu, avoir le ballon, marquer des buts." Une philosophie en adéquation avec la devise du club. Déjà peut être un bon point pour Baup.
(Photos copyright © S.R. - Le Phocéen)