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Saison

Batshuayi doit-il tuer le père ?

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 24/02/2015 à 07:00

Batshuayi doit-il tuer le père ?Batshuayi doit-il tuer le père ?

Il ne lui a fallu que quelques secondes pour faire trembler les filets. Et pas de n'importe quelle manière : seul dans la surface adverse, avec un long ballon en guise de munition face à trois défenseurs et un gardien réputé pour être costaud dans les duels rapprochés. En une poignée de secondes, Michy "BatsMan" Batshuayi a réalisé l'impossible. Il a réanimé une équipe de l'OM qui semblait perdue après l'ouverture du score et a mis les Verts au supplice. Trois minutes plus tard, il double la mise en grillant la défense stéphanoise, la troisième du championnat, avec un sens du timing pour ne pas être hors-jeu digne des grands renards des surfaces. Il n'en fallait pas plus pour crier au génie sur le coaching de Bielsa. Certains sont même allés plus loin, se demandant pourquoi le coach ne l'a pas carrément titularisé, alors que Gignac semblait loin de la plénitude de ses moyens. Ça ne vous rappelle rien ?

Des promesses, et puis plus rien...

À l'automne dernier, lorsque Michy rongeait son frein sur le banc de touche, des voix s'élevaient déjà pour réclamer la titularisation de la recrue du Standard de Liège, censée incarner l'avenir du club. Le buteur, qui avait impressionné sur les rencontres de préparation, avait fait parler son instinct de tueur sur son premier match complet à Rennes en Coupe de la Ligue dans une équipe remaniée. Il sera finalement titulaire pour le dernier match de l'année face à Lille, en remplacement de Dimitri Payet. Dans un poste de meneur de jeu qui n'est pas le sien, il est élu homme du match avec un but et des roulettes pour définitivement rentrer dans le coeur des supporters. La passation de pouvoir imaginée par la direction de l'OM semblait prendre forme : Michy allait devenir le chouchou du public, qui n'allait du coup pas tant regretter que ça le départ de Gignac en fin de contrat en juin. Mais Batshuayi n'a pas confirmé derrière. Il a pourtant été titulaire deux fois en Ligue 1 en 2015, et il est également rentré à la mi-temps contre Guingamp et à une demi-heure de la fin contre Evian TG. Mais il n'a rien fait. Pire, sa manie de vouloir toucher des ballons aux quatre coins du terrain a fait déjouer l'équipe entière. Christophe Dugarry avait trouvé la formule après le match à Montpellier parlant de "gentil bordel".

Il doit jouer seul en pointe

Mais Michy a une excuse de taille : il n'a jamais évolué à son poste. Baladé du côté gauche au côté droit, il a dépanné suite aux blessures d'Alessandrini et Barrada et au départ à la CAN d'André Ayew. Parce qu'il va vite, qu'il est technique et qu'il est jeune, on a tendance à se dire que le Diable Rouge peut jouer à tous les postes offensifs. Un phénomène propre à la Ligue 1, où les jeunes attaquants sont toujours baladés sur les ailes au départ, Mamadou Niang ou Alexandre Lacazette peuvent en témoigner. Mais si Michy a une chance de faire partie un jour du gotha européen, c'est uniquement à son poste, celui d'avant-centre, avec ses déplacements et son sens du but. Avec André Ayew, Payet, ou Imbula derrière lui pour permettre à sa formation de jouer haut. Et donc peut-être sans Gignac. Si Batshuayi n'a rien contre son aîné, bien au contraire, force est de constater qu'avant ce match dans le Chaudron, il a systématiquement évolué en même temps que le numéro 9 sur le pré vert. Là, en le remplaçant, il a inscrit un doublé en trois minutes. Comme cela arrive souvent dans le football, il a peut-être besoin d'être seul devant pour totalement s'émanciper, quitte à reléguer le leader sur le banc. Au vu de sa demi-heure contre les Verts, il a, en tout cas, droit à une chance pour le prochain match. Une vraie, et peut-être même une deuxième.

> Les intervenants du Talk Show reviennent sur la performance de Batshuayi en vidéo ci-dessus.