Le Sporting Club de Bastia n'a gagné qu'un seul de ses matchs de préparation. Mais ce n'est pas pour autant le bon moment de les jouer. Décryptage.
Marcelo Bielsa va être servi. Pour sa première sortie officielle, son OM va jouer dans la plus sud-américaine des arènes du championnat de France avec le Vélodrome. Le stade de Furiani et son public toujours chaud quand il s'agit de se frotter au rival marseillais. Pour autant, à la vue de la préparation estivale de Bastia, avec l'arrivée d'un Claude Makélélé novice et du trou laissé par Frédéric Hantz, c'est peut-être le meilleur moment pour prendre cette formation corse. Sauf que les Marseillais vont être confronté à la tradition d'un club qui a pris l'habitude de tout donner pour son public pour le premier match à domicile. "Le vrai Furiani, c'est pour les gros matchs et en plein été. Là, il y a les deux conditions" pose d'emblée Thomas Andrei, spécialiste du football corse pour Sofoot.com.
Jouer à Bastia en période estivale, cela n'arrive quasiment jamais à l'OM. Mais il ne faut pas s'attendre à une ambiance feutrée, rythmée en tribune par les flashs des touristes. "Bastia, ce n'est pas un gros stade. Quand on est 10 000 déjà, ça fait beaucoup de bruit. Donc même s'il y a 5000 touristes, il en reste 12 000 derrière qui sont privés de sortie depuis deux mois et qui sont très excités à l'idée de jouer l'OM. Et puis les touristes, ils se prennent vite au jeu" poursuit le journaliste. Nouveauté, il n'y aura plus de grillages devant la tribune Est, là où les supporters bastiais sont les plus chauds. Autant dire que Mathieu Valbuena est parti au bon moment. Vu sa cote de popularité dans cet endroit du stade... Pour autant, le "peuple bleu" s'est déjà organisé, les sifflets et autres insultes qui ne seront plus adressés à Valbuena iront aux deux nouvelles têtes de turc désignées : Florian Thauvin et Romain Alessandrini. Surprenant quand on sait que le premier a joué au club et le second n'a jamais caché ses origines corses. "Thauvin va se faire massacrer. L'an dernier quand il était revenu, je pensais qu'il allait se faire applaudir mais non, une partie du stade l'a sifflé. Et dans le match, il a eu un contact avec Diakhité, il lui a mis un coup de coude. Cahuzac lui-même était venu, ne l'attrapant pas à la gorge mais presque" explique Andrei, qui donne les deux raisons pour lesquels Alessandrini va prendre cher pendant la rencontre. D'abord le mythe du marseillais faux-corse, ça en agace plus d'un ici. Et puis, quand il jouait à Clermont, il avait osé faire sa petite panenka et il était sorti en applaudissant alors que tout le stade le sifflait".
Les supporters bastiais ont bien noté que les joueurs de l'OM se sont accrochés avec quasiment toutes les équipes qu'ils ont rencontré lors de la préparation. Ce n'est pas pour leur déplaire. Il faut dire qu'ils en sont au même point, voire pire. En témoigne le tacle de la recrue d'Anderlecht Gillet pour son premier match, qui a ensuite voulu en venir aux mains avec un joueur du GFC Ajaccio. Evidemment, il est déjà adopté par son nouveau public. Un public qui, s'il était sceptique au départ avec la venue d'un Makélélé qui allait pavaner à Marrakech plutôt que d'appeler son prédesseceur, est conquis par l'ancien milieu du PSG et de l'OM. "Là, ça fait plus jouer des jeunes. Il y a des postes où Makélélé n'a pas recruté. Il a compris le côté un peu violent du Sporting, lui n'étant pas un tendre non plus sur le terrain, et il a recruté des joueurs qui sont là pour mettre le pied et faire du Bastia "à l'ancienne". Ca va être musclé" conclut Andrei, qui promet que recrutement terminé ou pas, Bastia sera prêt pour réaliser un de ses objectifs de la saison, déjà. Finir 10e ou 13e, c'est pareil. Le but c'est de rêver, de battre des gros". Marcelo Bielsa est prévenu.
> Retrouvez dans la vidéo ci-dessus l'intégralité de l'interview de Thomas Andrei sur Bastia-OM.