Depuis quelques matchs, il est en première ligne. Présent lors des déplacements avec la délégation officielle, au plus proche de l'équipe, dans le vestiaire, et même dans les médias pour défendre la cause olympienne, Basile Boli, le nouvel ambassadeur de l'OM, a un emploi du temps rempli. Son intégration à l'organigramme de Vincent Labrune a de quoi surprendre. Il y a deux ans, à l'occasion du vingtième anniversaire de la victoire en Ligue des champions, il n'avait pas ménagé le président olympien : "Labrune n’est pas un homme de foot. Il ne sait pas ce que c’est. Si lui et Anigo s’en vont de Marseille, les clubs ne vont pas se battre pour les récupérer. À part Endoume…".
Si l'entendre parler aujourd'hui de Labrune comme "un ami de 20 ans" sur le plateau de J+1 peut faire sourire, l'ancien défenseur de l'OM reste cohérent. Car l'objet de son courroux, c'était le manque d'anciens dans l'organigramme du club. Voici ce qu'il disait également en mai 2013 : "Casoni ou Amoros ont frappé à la porte. Durand a tourné, tourné, mais n’a pas eu de responsabilités. J’ai été ému par une discussion avec le jeune Guilavogui de Saint-Étienne. Il m’a dit : "Mon père m’a raconté que Rocheteau, c’était l’Ange vert et, depuis que je le vois à Saint-Étienne, je sais que le club a une histoire". Ça m’a touché. Connaître l’histoire de son club rend plus fort." Aujourd'hui, il a donc été entendu puisque c'est lui, l'unique buteur du match le plus important dans l'histoire du club, qui accompagne le groupe. Benjamin Mendy n'a d'ailleurs pas manqué de le remercier pour l'étoile jaune présente sur la tunique des Phocéens.
Avant le déplacement à Braga, Boli s'était adressé aux supporters via une vidéo sur le site officiel du club, leur demandant d'être patient. Un moment quelque peu gênant, heureusement vite effacé par l'utilité de "Basilou" auprès de certains joueurs marseillais. Le regain de forme d'Nkoulou à Nantes serait en partie dû aux discussions entre les deux hommes. "C'est un garçon que j'apprécie beaucoup. Il faisait partie il y a trois ans des cinq plus grands défenseurs en Europe. Là il a eu un petit litige avec le club mais les gens ne voient pas ça, même ceux qui viendront le prendre ne verront pas ça, donc il doit faire son métier, être le patron dans une défense où il est respecté" commentait Boli sur le plateau de J+1.
Le fait que sa nomination intervienne alors que le club traverse une passe très difficile fait forcément penser que c'est aussi un coup de communication de la part de l'actuel direction pour apaiser les tensions. Mais cela peut être une vraie bonne idée de mettre des joueurs historiques à des postes actifs dans le club, comme au Bayern Munich, au Real Madrid, à Barcelone... Et nul besoin de douter de la motivation de l'ancien stoppeur. A Marseille plus qu'ailleurs, il se retrouvera en première ligne, lié aux choix de la direction. Il y a donc, comme sur le terrain, obligation de résultat.