Le retour de Cesar Azpilicueta, toujours pas transféré, dans le groupe pourrait bouleverser la donne en défense...
César Azpilicueta est revenu à Marseille depuis seulement quelques heures après des Jeux Olympiques décevants avec l'équipe espagnole. Promu capitaine de cette sélection, le défenseur droit n'a disputé qu'une rencontre durant la compétition, la dernière, alors que l'Espagne était déjà éliminée. Presque un camouflet pour celui qui rêvait tant de briller aux JO et qui était présenté comme un des cadres de l'équipe.
Présent à l'entraînement dimanche matin au centre Robert Louis-Dreyfus, Azpi va donc pouvoir se concentrer pleinement sur sa saison à l'OM, même s'il a avoué ne pas être encore en pleine possession de ses moyens (lire ici).
Malheureusement, rien n'est simple à l'OM. Le club a besoin de vendre. Margarita Louis-Dreyfus a vu son équipe dirigeante prendre des engagements avant de lui demander de l'accompagner devant la DNCG. Pour l'instant, elle n'a rien vu venir au niveau de la baisse de la masse salariale et son talon frappe le sol de plus en plus fort. Certains joueurs, ceux qui peuvent être revendus à un bon prix et dont le poste est bien pourvu, sont donc plus que jamais susceptibles de quitter le navire marseillais. Coup du bol, Chelsea est intéressé par le profil d'Azpi, qui correspond au profil. Mais l'OM n'entend pas brader celui qui a été acheté sept millions d'euros à Osasuna il y a tout juste deux ans. L'incertitude plane donc toujours sur le futur d'Azpi, et cela a d'autres conséquences au club.
En premier lieu, pour son concurrent pour le poste de défenseur droit, Rod Fanni, à qui une prolongation de contrat est promise depuis de longues semaines : "Je sais que c'est en bonne voie" disait-il la semaine passée. Si sa prolongation traîne autant en longueur que le cas du latéral espagnol, ce n'est pas dû au hasard : Après une saison et demie à jouer les dépanneurs, l'ancien international français entend se fixer. "Le club sait que je suis venu pour jouer ce poste" glissait discrètement le joueur il y a peu. Cette situation, il l'a déjà connue à Rennes en 2010. Annoncé sur le départ, il était finalement resté. Mais les dirigeants avaient promis à Romain Danzé, l'enfant du Pays, le couloir droit. Fanni a passé donc ses derniers mois bretons à jouer dans l'axe. Il n'est pas contre le fait de voir l'histoire se répéter. Mais cette fois-ci, le Martégal veut le rôle d'avenir, celui pour lequel il s'apprête à signer une prolongation.
Pour ménager celui qui s'inscrit le plus dans la durée au club, Baup pourrait être tenté de remettre Azpilicueta dans le couloir gauche de la défense, comme l'avait fait avec succès Didier Deschamps l'an passé. Il y a quelques jours, le coach avait confié qu'il n'avait pas d'autre solution que Morel à ce poste. Baptiste Aloé ayant dépanné pendant la première partie de la préparation, alors que Najib Ammari est un élément offensif : "Au poste spécifique arrière gauche, il n'y a qu'un joueur qui est vraiment un arrière gauche. C'est Jérémy Morel. S’il n'y a pas de recrue (sourire)... Un jeune comme Ammari est vraiment offensif, donc pour les besoins du travail, et pour lui aussi, ça lui fait prendre conscience qu'il faut travailler dans ce couloir. Reculer à l'entraînement c'est une chose, après, en compétition, c'est chaud" avait-il dit.
Sachant qu'Azpilicueta est susceptible de partir jusqu'au 4 septembre, date de clôture du mercato estival cette saison, Baup pourrait prendre le pari de le repositionner côté gauche en attendant. Autant faire des recrues avec ce qu'il y a à disposition. Mais attention, il faut prendre la mesure des conséquences éventuelles. Jérémy Morel, qui a effectué un premier match officiel moyen contre Eskisehirspor, se remettrait-il de ce choix ? Ne serait-ce pas là un risque trop élevé de le perdre pour une bonne partie de la saison ? Le casse-tête est posé. Joueur de devoir, Azpilicueta ne rechignerait pas à la tâche, loin de là, comme il l'avait fait en fin de saison dernière et plus jeune à Osasuna : "Si le coach me met là, c'est qu'il pense que c'est le mieux. J'essaie de le faire du mieux possible" disait-il en avril dernier. Avec un mercato à l'arrêt et les matchs qui vont s'enchaîner à vitesse grand V à partir de jeudi, Élie Baup aura clairement des choix à faire. Celui de partir à l'entraînement chaque matin en se signant, espérant voir sur la pelouse de la Commanderie une recrue débarquer d'on ne sait où, ou d'anticiper un mercato difficile dans les deux sens, quitte à brider Azpilicueta, un joueur qu'il apprécie, dans un rôle différent. Un test tout aussi important que celui des premiers matchs.
Romain Canuti & Sébastien Fitte