Ayew-Ocampos : 2 ailes pour faire redécoller l'OM ?

Voilà bientôt deux mois que l'on n'en finit pas de creuser pour trouver les maux qui plombent le jeu de l'OM. On évoquait en début de semaine la faiblesse des prestations d'Imbula et Lémina au milieu de terrain, et il est vrai que ces deux-là déçoivent, compte tenu de leur potentiel. On a auparavant pointé les flottements en défense centrale, notamment en l'absence de Nkoulou, mais il est difficile de faire le lien entre la défense et la perte de notre animation offensive. On parle enfin régulièrement, et là le lien est tout trouvé, des performances très anonymes d'éléments comme Thauvin ou Alessandrini sur leurs ailes. Deux dynamiteurs sur lesquels les supporters (et nous aussi) comptaient beaucoup en début de saison. L'association de ces deux ailiers faisait même saliver, au point de reléguer, pour certains, André Ayew sur le banc lors des projections d'avant-saison. Projections un peu rapides, car Bielsa a rapidement constaté qu'il lui serait difficile de se passer du combattant ghanéen, et la CAN qui vient de s'achever l'a encore prouvé, si besoin en était.

Il faut dire que le retour du finaliste malheureux, combiné avec l'arrivée d'un Lucas Ocampos déjà bien installé par son but à Rennes, pourrait bien provoquer une redistribution des cartes de la part de Bielsa. On peut même presque le parier. Cet apport de sang neuf, dans ce secteur clé des milieux offensifs excentrés, peut donner un réel coup de fouet à l'animation olympienne. Il peut, et va, de surcroît, injecter une belle dose de concurrence dont l'OM a tant besoin. 

C'est d'ailleurs l'avis d'un technicien qui a vu arriver Lucas Ocampos à 17 ans à Monaco, Frédéric Barilaro, directeur technique du centre de formation de l'ASM : "A Marseille, il peut tirer son épingle du jeu face à des joueurs comme Thauvin ou Alessandrini, explique-t-il au Phocéen. Pour ce qui est d'Ayew, c'est très fort aussi. Ils peuvent jouer tous les deux".

Pour le formateur du Rocher, on n'a pas fini de découvrir les qualités d'un joueur comme Ocampos, quel que soit le côté où il sera aligné : "Il peut jouer indifféremment à droite ou à gauche. C'est vraiment un joueur de côtés, parce qu'il a cette capacité à répéter les efforts. C'est un très gros potentiel. Il ne faut pas oublier qu'il n'a que vingt ans. Il a ce que l'on appelle l'effort et le contre-effort. Sur un côté, il peut répéter les courses, c'est énorme ! Il a un vrai potentiel athlétique dans la percussion, dans la frappe de balle aussi. C'est vrai que cette année, à Monaco, il jouait moins, il était peut-être moins en confiance, mais c'est encore un gamin qui a une grosse marge de progression. Avec plus de temps de jeu à Marseille, il peut faire des choses vraiment intéressantes."

Il n'est pas dit que ce changement radical sur les ailes s'opérera dès ce vendredi face à Reims, car Ayew, comme Nkoulou la semaine dernière, rentre d'une CAN éprouvante, sur le plan physique comme mental. Mais le coup de fouet semble inévitable, et Thauvin et Alessandrini vont devoir cravacher, car ce duo Ayew - Ocampos semble appelé à un bel avenir, en tout cas jusqu'à la fin de la saison.

> L'entretien avec Frédéric Barilaro en vidéo ci-dessus.