AVB vs JHE : et l'institution OM dans tout ça ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 20/05/2020 à 01:00
Pendant que le président et le coach de l'OM jouent leur partie de poker, le club et ses supporters en font les frais.
L'institution. Un mot pompeux que Jean-Michel Aulas nous ressort à toutes les sauces dès que son club est attaqué. Mais on a beau penser tout ce qu'on pense du président lyonnais, on ne peut pas lui reprocher de la défendre, son institution. Souvent au-delà du ridicule, au point de se mettre toute la France du football à dos, mais avec une rage et même une mauvaise foi qui font parfois envie. Il faut dire que dans le même temps, avec la régularité d'un métronome, l'OM s'est fait une marque de fabrique de se mettre dans la m... tout seul, même lorsque tout va bien. Sans remonter très loin, on se souvient du départ incompréhensible d'Éric Gerets alors que son tandem avec Pape Diouf était ce qu'il se faisait de mieux en France. Peu de temps après, rebelote avec un Didier Deschamps champion de France lessivé par des mois de guerre interne. Encore moins loin, la prolongation inexplicable d'un Rudi Garcia en chute libre et en conflit avec son vestiaire. Autant de tristes épisodes que l'on devrait toujours garder en mémoire pour qu'ils ne reproduisent plus. Mais non, c'est plus fort que nous, "l'OM est le club le plus instable du monde", comme le rappelait en janvier André Villas-Boas, et il nous en donne une nouvelle illustration depuis une semaine.
Ici, on ne se contente pas de se tirer une balle dans le pied...
Un triste constat qui ne peut qu'enrager le supporter le plus zen des travées du Vel'. L'OM retrouve la Champions League, compte enfin dans ses rangs d'excellents jeunes issus de sa formation, a fini par viser juste en recrutant des Sanson, Rongier, Caleta-Car, Alvaro ou Benedetto. Enfin, il a mis la main sur le coach qui lui manquait, celui qui met tout le monde d'accord dans le vestiaire, sur le terrain, dans les tribunes et en conférence de presse. Mais c'était peut-être trop d'un coup. Trop de plaisir, trop d'amour, trop de cohérence. Il fallait absolument trouver quelque chose pour mettre un terme à ce trop-plein de bien-être. Ici, on ne se contente pas de se tirer une balle dans le pied. On s'en met une autre dans le genou, histoire d'être sûr de boiter. Depuis le début de l'année, André Villas-Boas claironne qu'il ne laissera pas passer si l'on empiète sur les plates-bandes de son ami Zubi. Du coup, on se presse de recruter Paul Aldridge. Cinq mois plus tard, il répète qu'il s'en ira si son ami Zubi s'en va. Immanquablement, on vire le Basque dans la foulée. Carton plein, chapeau bas !
Révolté par l'éjection de Zubizarreta, AVB veut donc s'en aller... mais sans s'en aller vraiment
Mais, comme si cela ne suffisait pas, il y a une autre lecture de la situation, au moins autant incompréhensible, et que l'on n'attendait pas. En effet, le jeu de Villas-Boas intrigue pour le moins. Révolté par l'éjection de Zubizarreta, le Portugais voudrait donc s'en aller. Logique, si l'on s'en tient à ses déclarations. Mais, il veut s'en aller sans s'en aller vraiment, et c'est là que ça interroge. Claquer la porte, mais pas une main devant, une main derrière, en gros. Ni pour lui, ni pour son staff. De son côté, l'OM navigue à vue mais tente de ne pas se saborder en proposant à Villas-Boas une prolongation de contrat, et pas symbolique. Deux ans supplémentaires plus un en option. Le genre de cadeau qui ne se refuse pas. Sur le coup, Frank McCourt semble avoir pris la main, même si Jacques-Henri Eyraud a évoqué cette offre et l'envie du club de continuer avec AVB. Mais ce dernier, visiblement, ne passera pas ses vacances avec son président. Résultat, on se dit qu'il ne doit peut-être en rester qu'un. D'où l'importance de cette reprise en main directe par l'actionnaire qui, s'il ne détient pas les clés du règlement final de ce sac de noeuds, possède au moins le pouvoir de tout faire pour rattraper le coup et mettre un terme à ce bordel ambiant. Parce que l'institution OM vaut vraiment mieux que ça !