Le coach de l'OM affronte son prédécesseur ce mercredi à Lyon.
Mercredi, l'OM se déplace à Lyon pour le compte des quarts de finale de la Coupe de France. L'acte II cette saison d'une des principales affiches du football français depuis que les deux clubs sont devenus des rivaux au milieu des années 2000. On note toutefois une différence de taille cette saison, avec un rapport de force inversé. En effet, c'est désormais l'OM qui mène le bal, et c'est assez rare pour être souligné. Parce que l'OM a complètement largué son adversaire en championnat, et que son entraîneur André Villas-Boas fait l'unanimité, au contraire d'un Rudi Garcia guère plus inspiré à Lyon qu'il ne l'était lors de sa fin de règne à l'OM. Une bonne occasion de s'arrêter aujourd'hui sur ce match dans le match entre les deux techniciens.
Profil et palmarès
Les différences sont multiples, mais pas béantes non plus. Évidemment, André Villas-Boas est bien plus jeune (42 ans, contre 55 pour Garcia), mais leurs débuts d'entraîneurs au plus haut niveau ne sont pas si éloignés. Garcia devient entraîneur principal en Ligue 1 en 2007 avec Le Mans, alors que le Portugais prend les rênes de l'Academica de Coimbra en 2009. En terme de palmarès, AVB tient évidemment la corde avec son triplé avec Porto en 2011 (Championnat, coupe et Europa League) et un doublé avec le Zénith St-Pétersbourg, mais Garcia n'est pas mal loti non plus avec un doublé championnat-Coupe de France en 2011 (lui aussi) avec Lille, mais aussi deux fois vice-champion avec la Roma et finaliste de l'Europa League avec l'OM.
AVB : 8/10 - Garcia 6,5/10 |
Style de jeu
Ils sont tous les deux des adeptes du 4-3-3. Un principe que poursuit avec succès AVB à l'OM, alors que Garcia l'avait rapidement délaissé pour installer Dimitri Payet au poste de numéro 10 dans sa période marseillaise. Les deux demandent beaucoup à leurs joueurs de couloirs et exigent un pressing de haute intensité. La différence réside surtout dans la capacité de Villas-Boas à déformer son schéma de jeu en cours de rencontre, alors que Garcia va plutôt adapter ses compos en fonction de l'adversaire. Évidemment, si l'on doit noter le style de jeu des deux équipes depuis le début de la saison, le Portugais sort vainqueur haut la main. Accordons tout de même à Garcia une circonstance atténuante : il a repris en cours de saison une équipe au fond du trou.
AVB : 7/10 - Garcia 5/10 |
Le management des joueurs
Là encore, Garcia n'est pas à la fête, et ça dure depuis deux saisons. C'est peut-être même là que l'écart se creuse de manière définitive. Attention, cela n'a pas toujours été le cas, car Garcia a su tirer vers le haut et révéler de nombreux joueurs lorsqu'il dirigeait Le Mans, Lille ou la Roma. Ce fut aussi le cas lors de la première partie de son mandat à l'OM, mais la seconde lui a fait très mal. Villas-Boas, lui, réalise un parcours sans fautes depuis son arrivée à Marseille. Il a réalisé un tour de force au-delà des espérances en forgeant un état d'esprit sans faille dans un vestiaire miné par les jalousies et mis en pièce lors des derniers mois de... Rudi Garcia. AVB aime ses joueurs, et ces derniers le lui rendent bien, comme il l'explique dans la vidéo.
AVB 9,5/10 - Garcia 4/10 |
La communication extérieure
Il n'y a pas photo entre les deux, et on pourrait s'arrêter là, tant la différence est immense. Mais, il serait injuste d'affirmer que Garcia est définitivement catastrophique sur ce plan, car cela n'a pas toujours été le cas. Ses premiers mois à l'OM ont été très réussis. Il avait ramené le sourire dans un club miné par la dépression de la fin de l'ère MLD/Labrune et une forte dose de professionnalisme. Comme souvent, c'est lorsque les résultats ont chuté que sa communication s'est avérée désastreuse, notamment lorsqu'il se défaussait sur ses joueurs (qui n'étaient pas blanc-bleu, reconnaissons-le), ou les arbitres. AVB, lui, s'est tout de suite montré désarmant de sincérité, de charme et de charisme. Ses conférences de presse sont passionnantes et il n'élude aucune question, même lorsqu'elles fâchent. Jacques-Henri Eyraud l'a récemment appris à ses dépens. Il s'est mis dans la poche la presse marseillaise, nationale, les supporters et les joueurs. Respect !
AVB 10/10 - Garcia 4/10 |
Conclusion
C'est la dure loi du métier : on peut être porté aux nues une saison et être roulé dans le goudron et les plumes la suivante. C'est ce qui est arrivé à Garcia à l'OM, alors que la cote de Villas-Boas sort même du cadre pur du football. On a envie de faire du ski avec lui, d'être son copilote sur un Dakar ou, plus simplement, de passer des heures à tchatcher de tout et de rien autour d'un bon Porto. La classe à tous les étages !