L'analyse d'un match de football ne peut se limiter aux résumés disponibles sur les chaînes d'information en continu. Oui, l'OM a gagné son deuxième match d'Europa League à domicile cette saison. Mais à deux occasions près, l'éclair de Georges-Kévin Nkoudou en première période et une précipitation brouillonne de Braga en fin de partie, le score aurait pu être identique à celui de Liberec, pour le premier match. Le commentaire qui accompagne les images change alors du tout au tout : là où l'inefficacité offensive aurait été moquée, la capacité à se créer de nombreuses occasions est mise en avant.
Il faut dire que sur ce plan-là, il y a clairement du mieux. L'OM ressemble un peu plus à une équipe. En terme d'organisation, les postes sont mieux définis et chacun semble s'y retrouver. Rémy Cabella est désormais le meneur de jeu de l'équipe. Si le public n'était pas le même (et beaucoup moins nombreux), on a retrouvé le meneur de Montpellier qui avait été étincelant dans ce même stade en janvier 2013, où Montpellier avait longtemps mené contre l'OM. Capable de faire la différence en un contre un, avec notamment un spectaculaire combo roulette-petit pont, le meneur a également été capable de lancer parfaitement Michy dans le bon tempo. Georges-Kévin Nkoudou prend lui de plus en plus ses aises dans l'équipe. Aligné sur un côté, il fait la différence de l'autre, comme à Nantes. De quoi relancer un débat (stérile ?) sur son meilleur positionnement. Car il semble fait pour permuter en cours de partie afin de mieux déstabiliser l'opposition. Sur ce match, il a changé de position avec Lucas Ocampos. Qui reprend des couleurs après avoir été laissé en perdition dans l'axe seul devant. Avec ses grandes jambes, il a récupéré de précieux ballons au pressing.
Mais il a encore été très limite face au gardien. C'est la partie vide du verre. Dans une compétition européenne, où l'on aime répéter à l'envie que les erreurs se paient cash, c'est un petit miracle de voir l'OM repartir avec les trois points. Des barres transversales, des tentatives même de Sparagna et Romao mais surtout beaucoup de ballons envoyés largement au-dessus. L'attaque olympienne va avoir de sérieux problèmes de digestion avec les feuilles de match. Michy Batshuayi a ressorti sa plus mauvaise facette. Celle de l'attaquant qui, en manque de confiance, ne veut plus donner un ballon. A tel point que, lorsqu'il se remet à les lâcher, ses coéquipiers sont surpris, pensant juste jouer un rôle de fausse piste. De quoi être optimiste malgré tout. Car des deux problèmes, celui-ci est celui qui se résorbe le plus rapidement. D'autant que l'attaquant belge était tout à fait conscient à la fin de la partie de ses manquements. Et le meilleur buteur du championnat est tout à fait capable de faire mieux, dès dimanche. Alors si l'animation est déjà en place...