ASSE-OM : un choc dépoussiéré ?

Pour reprendre les formules toutes faites dont le football se nourrit, dimanche, l'OM va jouer "un véritable match à six points" face à Saint-Étienne, concurrent direct pour une place sur le podium.
Pour autant, le président Labrune l'a assuré après Bastia, une défaite contre la bande à Galtier ne serait pas catastrophique. L'homme de communication ne commet aucun impair. Si l'état de la relation avec le PSG est encore flou - personne n'a encore officiellement décrété que le match face aux Parisiens n'étaient plus à considérer comme LE rendez-vous de la saison même si les deux clubs ne sont plus dans la même catégorie - celui contre Saint-Étienne est classé : les Verts, c'est de l'histoire ancienne, même si il y a eu les transferts houleux en 70 de Bosquier, Carnus et Keita, même si Jean-Pierre Papin s'est pris une canette en pleine tête avant un match à Geoffroy-Guichard, donnant l'occasion à Tapie de faire rejouer la rencontre dans les années 90, même si les supporters marseillais ont arraché tous les sièges du parcage visiteurs juste avant les années 2000.

Au début de la saison, il y a eu pourtant un regain d'animosité, avec la réprimande des Ultras pour Steve Mandanda, qui a ouvert la saison à Guingamp avec un maillot vert. "Ils ne se rappellent pas que Pascal Rousseau avait joué en vert (gardien éphémère en 1990). Mais s'attacher à ça, c'est s'attacher à des histoires qui n'existent plus depuis longtemps, tranche Michel Tonini, le président des Yankees, qui ne goûte guère à ces rivalités montées de toutes pièces. L'OM, ça a été l'ennemi de tout le monde. Au début du XXe siècle c'était Sète, puis Saint-Étienne, Bordeaux, Paris... Mais il n'y a pas d'ennemis, nous on supporte l'Olympique de Marseille. C'est les autres qui ont besoin de ça. Nous, ce qu'on veut c'est que l'OM gagne, quel que soit l'adversaire. C'est comme à Valenciennes, où ils se sont inventés une haine du Marseillais depuis 1993. Mais qu'est-ce qu'on s'en fout de Valeciennes ? Remarque aujourd'hui, comme tout le monde est désabusé, on n'a plus d'ennemis car on n'est même plus un adversaire".

"Avec la petite banderole que vous avez déployée, ça a un peu chauffé les esprits, donc on vous attend" relève en souriant Thomas Granger, du site de supporters stéphanois envertetcontretous.fr. La banderole en question, provenait encore des Ultras. Elle suggérait aux joueurs de l'OM une gentillesse à administrer à leurs homologues stéphanois pendant la rencontre. Déployée en début de match, elle a rapidement été confisquée par les stadiers. Mais évidemment, les supporters stéphanois en ont pris connaissance, et le chaudron devrait bouillir dimanche, dans cette affiche où les deux équipes sont vraiment en concurrence, ce qui n'a plus été le cas depuis très longtemps. Une ambiance qui devrait quand même trancher avec les tensions actuelles entre ultras verts et direction : "Il y a quelques problèmes en ce moment ici avec les ultras, principalement les Green Angels, leurs relations avec les dirigeants sont très mauvaises. Le Kop Nord, celui à côté du parcage visiteur sera chaud, mais le Sud, le plus actif habituellement, je ne sais pas trop" poursuit le supporter stéphanois qui n'ose pas encore penser à une troisième place en fin de saison.

Restent les fameux six points en jeu, et un bon coup sur la tête du perdant, s'il y en a un...